Fernando Villavicencio, farouche pourfendeur de la corruption

Fernando Villavicencio fait un geste devant le bureau du procureur général, à Quito, le 8 août 2023 (AFP).
Fernando Villavicencio fait un geste devant le bureau du procureur général, à Quito, le 8 août 2023 (AFP).
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Publié le Jeudi 10 août 2023

Fernando Villavicencio, farouche pourfendeur de la corruption

  • Agé de 59 ans, M. Villavicencio était donné deuxième par les derniers sondages de l'institut Cedatos pour la présidentielle
  • Entre autres propositions de campagne, Fernando Villavicencio souhaitait la construction d'une prison de sécurité maximale dans l'Amazonie

QUITO: En première ligne de la lutte anticorruption, le candidat à l'élection présidentielle en Equateur, Fernando Villavicencio, avait dénoncé des irrégularités dans des contrats publics quelques jours avant d'être assassiné en pleine campagne électorale.

Journaliste de profession, l'un de ses principaux faits d'armes fut d'avoir envoyé sur le banc des accusés l'ancien président Rafael Correa (2007-2017) grâce à l'une de ses enquêtes. Avec son collègue et ami Christian Zurita, il a révélé l'existence d'un vaste réseau de corruption, mettant face à la justice l'ex-chef de l'Etat et des fonctionnaires de son gouvernement pour avoir reçu des pots-de-vin de la part d'hommes d'affaires.

M. Correa, réfugié en Belgique et que Fernando Villavicencio surnommait "le fugitif", a été condamné par contumace à huit ans de prison dans cette affaire.

Mais, à cause de son travail, M. Villavicencio a lui-même été dans le viseur des tribunaux.

En 2014, la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) l'a fait bénéficier de mesures de protection, après une condamnation à 18 mois de prison pour injure envers Rafael Correa. Il s'est alors terré dans la forêt amazonienne pour échapper à sa peine.

Deux ans plus tard, un juge a ordonné son incarcération pour avoir révélé une information secrète qu'il aurait obtenue en piratant des mails de l'administration Correa, cela dans l'objectif de nourrir une enquête sur la corruption dans le secteur pétrolier.

Cette fois-là, il s'est réfugié à Lima, au Pérou, jusqu'à son retour en Equateur en 2017.

La semaine précédant sa mort, le candidat avait fait état par deux fois de menaces contre lui et son équipe de campagne. Il était sous protection policière quand il a été assassiné à la sortie d'un meeting électoral dans le nord de Quito.

"Malgré les nouvelles menaces, nous continuerons de lutter pour les braves gens de notre #Equateur", avait-il alors écrit sur X, nouveau nom de Twitter.

Agé de 59 ans, M. Villavicencio était donné deuxième par les derniers sondages de l'institut Cedatos pour la présidentielle, crédité d'environ 13% des voix derrière Luisa Gonzalez (26,6%), une proche de M. Correa.

Ce centriste briguait la présidence de son pays pour la première fois et faisait partie des huit candidats en lice le 20 août pour le premier tour de cette élection provoquée par la dissolution de l'Assemblée en mai, de la main du président Lasso.

Ancien du pétrole

Entre autres propositions de campagne, Fernando Villavicencio souhaitait la construction d'une prison de sécurité maximale dans l'Amazonie.

"Mon gouvernement sera un gouvernement à la main ferme contre la violence, mais nous nous attaquerons principalement au chômage", promettait-il récemment devant la presse.

Natif de la ville andine d'Alausi, dans la province du Chimborazo (sud), il lança croisade contre la corruption dans l'industrie pétrolière après y avoir travaillé, pour la compagnie nationale Petroecuador.

Là, sa mission était d'éplucher les études d'impact du secteur. Au final, il ne fait que "produire des notes contre (sa) propre entreprise".

Et de laisser ensuite le pétrole de côté pour se dédier au journalisme sur les sites Plan V, Mil Hojas et Periodismo de Investigacion.

Surnommé "Don Villa" par ses partisans, il était parvenu à obtenir un siège de député à l'Assemblée et le poste de président de la Commission à la Fiscalité. Il a ainsi contribué à pousser dans ses retranchements le président Lasso, menacé de destitution par le Parlement -- finalement dissout -- pour une affaire de corruption présumée.

L'ultime offensive de M. Villavicencio fut dirigée contre de l'ex-vice-président Jorge Glas, ancien ministre de M. Correa, et contre Petroecuador, pour de supposés contrats illégaux permettant l'attribution de 21 puits de pétrole à des entreprises étrangères.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.