Washington espère empêcher Moscou de prendre pied au Niger

"Je pense que ce qu'il s'est passé, et ce qu'il continue de se passer au Niger, n'a pas été orchestré par la Russie ou Wagner, mais (...) ils ont essayé d'en profiter", a déclaré M. Blinken. (AFP)
"Je pense que ce qu'il s'est passé, et ce qu'il continue de se passer au Niger, n'a pas été orchestré par la Russie ou Wagner, mais (...) ils ont essayé d'en profiter", a déclaré M. Blinken. (AFP)
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Publié le Mercredi 09 août 2023

Washington espère empêcher Moscou de prendre pied au Niger

  • Le secrétaire d'Etat américain a dit à la BBC qu'il ne pense pas que Wagner - à l'origine d'une tentative avorté de rébellion contre Moscou en juin - soit à l'origine du coup de force qui a démis le président élu Mohamed Bazoum de ses fonctions
  • «Partout où Wagner s'est rendu: mort, destruction et exploitation s'en sont suivies», a déclaré M. Blinken

WASHINGTON: Dans la foulée du coup d'Etat au Niger, les Etats-Unis cherchent désormais à empêcher la Russie d'y avancer ses pions, espérant s'appuyer notamment sur les relations militaires de longue date entre Washington et Niamey.

Le pays africain fut un pilier des opérations des luttes anti-terroristes américaines et françaises au Sahel, en particulier depuis la prise du pouvoir par des militaires au Mali voisin en 2020.

Ces derniers, rejetant la présence de forces occidentales, avaient en revanche accueilli à bras ouverts les mercenaires du groupe russe Wagner.

La N.2 par intérim de la diplomatie américaine, Victoria Nuland, a reconnu lors d'un déplacement inopiné lundi à Niamey que peu de progrès avaient été réalisés en vue de l'abandon du pouvoir par les auteurs du coup d'Etat , mais que ceux-ci "comprenaient bien les risques envers leur souveraineté lorsque Wagner est invité" à s'immiscer dans les affaires du pays.

Selon la diplomate, le général de brigade Moussa Salaou Barmou, nouvellement nommé chef d'état-major et qui fut son principal interlocuteur lors de sa visite, a collaboré étroitement par le passé avec les forces spéciales américaines.

Signe des fortes relations d'alors entre Washington et Niamey, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait effectué, quelques mois avant le putsch, un déplacement historique au Niger, où il avait salué les progrès effectués sous la houlette du président Mohamed Bazoum.

Le chef d'Etat nigérien avait d'ailleurs été l'un des invités d'honneur des sommets sur la démocratie et sur l'Afrique organisés par Joe Biden.

«Colonisateurs»

Les responsables américains n'ont pas constaté d'implication russe dans le coup d'Etat au Niger, mais pointent du doigt des opérations d'influence depuis, notamment des messages francophones sur les réseaux sociaux en soutien au putsch.

Antony Blinken a déclaré dans une interview à la BBC que le départ forcé du président Bazoum n'avait pas été "fomenté par la Russie ou par Wagner", mais a avertit que le groupe russe de mercenaires "essaierait d'en tirer profit".

Jouant sur les ressentiments envers la France, ancienne puissance coloniale, un message audio attribué au chef de Wagner Evguéni Prigojine, affirme que le coup d'Etat n'est "rien d'autre que la lutte du peuple nigérien contre les colonisateurs".

Pour Cameron Hudson, expert en affaires africaines au cercle de réflexion américain Center for Strategic and International Studies, le putsch a démontré que les puissances occidentales s'étaient reposées sur des postulats erronés à propos du Niger, où la France et les Etats-Unis ont déployé ensemble quelque 2.500 militaires.

"Je pense que Washington estimait qu'ils avaient affaire à un partenaire très fiable pour les Occidentaux", souligne-t-il.

Mais selon l'expert, le Niger demeure différent du Mali et de la République centrafricaine, devenus des bastions de Wagner.

Les responsables militaires au Niger semblent ainsi désireux de conserver de bonnes relations avec les Etats-Unis, affirme M. Hudson, alors que Washington a suspendu son aide économique et demandé le retour à l'Etat de droit.

Niger: Le régime militaire insensible aux offres de dialogue

Le régime militaire issu d'un coup d'Etat au Niger semblait mardi insensible aux offres de négociations venues d'Afrique de l'Ouest et des Etats-Unis en vue d'éviter une intervention militaire pour rétablir l'ordre constitutionnel, qui reste une option.

Deux jours avant un sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest sur la situation au Niger, une délégation conjointe de la Cedeao, de l'Union africaine et des Nations unies, n'a pu se rendre mardi au Niger, a confirmé dans la soirée l'organisation régionale.

Cette mission a été annulée à la suite d'une communication des autorités militaires du Niger indiquant qu'elles n'étaient pas en mesure de recevoir cette délégation tripartite, a ajouté la Cedeao.

Les militaires au pouvoir à Niamey avaient invoqué des raisons de "sécurité, ans cette atmosphère de menace d'agression contre le Niger"".

"Le contexte actuel de colère et de révolte des populations suite aux sanctions imposées par la Cedeao ne permet pas d'accueillir la dite délégation dans la sérénité et la sécurité requises", indique une lettre du ministère nigérien des Affaires étrangères adressée lundi à la Cedeao.

Mais, "si vous vous retrouvez sous la pression d'organisations internationales et régionales comme l'ONU, l'Union africaine, et la Cedeao", la Russie peut offrir, elle, "une opportunité de briser l'isolement", avance l'expert.

Réseau «complexe»

Wagner a soutenu des groupes armés au Soudan et en Libye et entretient des liens présumés avec le Burkina Faso. Le groupe s'emploie à maintenir certains régimes en échange de l'accès à des minerais convoités et à d'autres ressources naturelles.

Et Moscou bénéficie de son côté de relations diplomatiques améliorées avec ces pays. Le Mali a ainsi été l'un des seuls pays à l'ONU à voter contre une résolution condamnat l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Un mois avant le coup d'Etat au Niger, Evguéni Prigojine avait fait sa propre tentative de mutinerie en Russie, finalement avortée.

Mais à la surprise des observateurs extérieurs, le chef de Wagner a survécu à cet échec. Il avait promis avant le renversement du président Bazoum que le groupe renforcerait ses opérations en Afrique.

Evguéni Prigojine "a tissé un réseau si complexe d'entreprises et de mercenaires qu'il conserve de la valeur aux yeux du Kremlin, malgré la mutinerie", estime Heather Ashby du Centre sur la Russie et l'Europe de l'USIP, un centre d'analyse para-gouvernemental américain.

"Il est lucratif pour la Russie de continuer sur cette voie. Et donc je ne vois pas Wagner disparaître de sitôt."


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.