Egypte: Libération d'un banquier en détention depuis plus de 4 ans

Outre M. Shenety, l'avocat Youssef Mansour et le créateur de contenu en ligne Ahmed Hassanein ont aussi été libérés (Photo, Twitter).
Outre M. Shenety, l'avocat Youssef Mansour et le créateur de contenu en ligne Ahmed Hassanein ont aussi été libérés (Photo, Twitter).
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Publié le Mardi 08 août 2023

Egypte: Libération d'un banquier en détention depuis plus de 4 ans

  • Sous l'autocrate Hosni Moubarak (1981-2011), les libertés étaient restreintes pour les intellectuels
  • Après plusieurs années de sommeil, le pouvoir a réactivé mi-2022 en grandes pompes son comité des grâces présidentielles

LE CAIRE: L'Egypte a libéré le banquier Omar el-Shenety, en détention provisoire depuis plus de quatre ans pour "complot contre l'Etat", a annoncé lundi un avocat membre de la commission des grâces présidentielles.

"Trente-trois personnes en détention provisoire ont été libérées aujourd'hui (lundi), a affirmé Me Tarek el-Awadi sur Twitter, rebaptisé X.

Outre M. Shenety, l'avocat Youssef Mansour et le créateur de contenu en ligne Ahmed Hassanein ont aussi été libérés.

Alors qu'il tentait, avec d'autres opposants, de former une alliance sous le nom de la  "Coalition de l'espoir" pour se présenter aux législatives de 2020, M. Shenety, avait été arrêté en juin 2019 aux côtés de sept autres personnes.

Parmi eux, trois ont été libérés depuis l'année dernière, dont la figure de la gauche égyptienne Hossam Moniss, le militant laïc et avocat Ziad el-Elaimi et le journaliste de gauche Hicham Fouad.

Ils avaient été accusés d'appartenir à la confrérie des Frères musulmans, considérée comme "organisation terroriste", et de financer un "complot contre l'Etat et ses institutions".

Grace présidentielle 

Selon l'ONG Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux (ECSR), M. Shenety est "un économiste, conseiller financier auprès d'entreprises internationales et il dispose d'investissements dans divers domaines, notamment dans la chaîne de librairies Alef Bookstores", dont la fermeture avait été ordonnée par les autorités en 2019 car soupçonnée d'être liée aux Frères musulmans.

Sous l'autocrate Hosni Moubarak (1981-2011), les libertés étaient restreintes pour les intellectuels, mais elles ont encore été réduites après l'arrivée au pouvoir d'Abdel Fattah al-Sissi en 2014.

Depuis, les autorités mènent une impitoyable répression contre les universitaires, mais aussi les journalistes, artistes, avocats, syndicalistes et militants politiques.

Après plusieurs années de sommeil, le pouvoir a réactivé mi-2022 en grandes pompes son comité des grâces présidentielles.

Côté face, il a fait libérer près d'un millier de prisonniers, répètent à l'envi les responsables. Mais, côté pile, dénoncent les ONG, presque "trois fois plus (de personnes) ont été arrêtées dans le même temps".

Les défenseurs des droits humains dénoncent un climat de répression, l'accusation de "fausses informations" ou de "terrorisme" pouvant être utilisée contre quiconque critique la situation politique ou économique sur les réseaux sociaux.

Les autorités, elles, refusent de donner le nombre de personnes incarcérées, tout en inaugurant régulièrement de nouvelles prisons.

Fin juillet, M. Sissi a accordé une grâce présidentielle au chercheur Patrick Zaki et à Mohamed al-Baqer, l'avocat du détenu politique le plus célèbre du pays, Alaa Abdel Fattah.


« Gaza est devenue une fosse commune pour les Palestiniens et ceux qui leur viennent en aide », dénonce MSF

Des panaches de fumée se dégagent des bombardements israéliens à l'est de la ville de Gaza, depuis Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 14 avril 2025. (Photo de Bashar TALEB / AFP
Des panaches de fumée se dégagent des bombardements israéliens à l'est de la ville de Gaza, depuis Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 14 avril 2025. (Photo de Bashar TALEB / AFP
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  • « Nous assistons en temps réel à la destruction et au déplacement forcé de toute la population de Gaza », déclare Amande Bazerolle, coordinatrice d'urgence de MSF à Gaza.
  • 11 collaborateurs ont été tués depuis le début de la guerre dans l'étroit territoire palestinien.

GENEVE : « Gaza est devenue une fosse commune pour les Palestiniens et ceux qui leur viennent en aide », a dénoncé mercredi l'ONG Médecins sans frontières (MSF), suite aux opérations militaires et au blocus imposé par Israël sur l'aide humanitaire.

« Nous assistons en temps réel à la destruction et au déplacement forcé de toute la population de Gaza », déclare Amande Bazerolle, coordinatrice d'urgence de MSF à Gaza, qui estime que la réponse humanitaire est « gravement entravée par l’insécurité constante et les pénuries critiques ».

Une série d'attaques meurtrières menées par les forces israéliennes témoigne « d'un mépris flagrant pour la sécurité des travailleurs humanitaires et médicaux à Gaza », accuse l'organisation, dont 11 collaborateurs ont été tués depuis le début de la guerre dans l'étroit territoire palestinien.

« Nous appelons les autorités israéliennes à lever immédiatement le siège inhumain et mortel imposé à Gaza, à protéger les vies des Palestiniens ainsi que celles du personnel humanitaire et médical, et à œuvrer, avec toutes les parties, au rétablissement et au maintien d’un cessez-le-feu », poursuit MSF dans son communiqué. 

Les bombardements et les combats limitent fortement l'action de MSF.

Ainsi, depuis le 18 mars et la reprise des opérations militaires, MSF n'a pas pu retourner à l'hôpital indonésien du nord de Gaza.

« Nos équipes devaient commencer à gérer le service pédiatrique, mais ont dû fuir l'hôpital de campagne installé juste à côté de l'enceinte. Les cliniques mobiles de MSF dans le nord de Gaza ont été suspendues, et dans le sud, les équipes n'ont pas pu retourner à la clinique Al-Shaboura à Rafah. » 


Ce que nous savons de la dernière proposition israélienne de cessez-le-feu à Gaza

Des proches pleurent les corps de Palestiniens tués lors d'une frappe israélienne, à l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 13 avril 2025. (AFP)
Des proches pleurent les corps de Palestiniens tués lors d'une frappe israélienne, à l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 13 avril 2025. (AFP)
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  • Un autre haut responsable du Hamas a déclaré lundi en fin de journée à l'AFP qu'Israël avait proposé un cessez-le-feu de 45 jours en échange de la libération de 10 otages vivants.
  • En contrepartie, Israël libérerait 1 231 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes et autoriserait l'entrée de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien, qu'il bloque totalement depuis le 2 mars. 

GAZA, Territoires palestiniens : Près d'un mois après la reprise des attaques aériennes et terrestres d'Israël contre la bande de Gaza pour faire pression sur le Hamas afin qu'il libère les derniers otages dans le territoire, le groupe militant palestinien affirme avoir reçu une nouvelle proposition de cessez-le-feu de la part d'Israël. 

Un haut responsable du Hamas a déclaré à l'AFP que le groupe répondrait « très probablement » dans les 48 heures. 

La proposition a été remise à la délégation du groupe au Caire au cours du week-end par des responsables égyptiens, qui jouent le rôle de médiateurs dans les pourparlers sur le cessez-le-feu.

Un autre haut responsable du Hamas a déclaré lundi en fin de journée à l'AFP qu'Israël avait proposé un cessez-le-feu de 45 jours en échange de la libération de 10 otages vivants.

En contrepartie, Israël libérerait 1 231 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes et autoriserait l'entrée de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien, qu'il bloque totalement depuis le 2 mars. 

Un précédent cessez-le-feu, instauré le 19 janvier, avait permis la libération de 33 otages en échange d'environ 1 800 prisonniers palestiniens, avant de s'effondrer deux mois plus tard. 

La dernière proposition stipule également que toute libération d'otage doit se faire en privé, contrairement aux précédentes libérations qui avaient donné lieu à des cérémonies publiques à Gaza et qui avaient suscité de nombreuses critiques en Israël.

Le responsable du Hamas a déclaré que la proposition israélienne prévoyait la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander le premier jour du cessez-le-feu, en guise de « geste de bonne volonté ». Edan Alexander est le seul otage encore en vie à posséder la nationalité américaine. 

Le deuxième jour, le Hamas échangerait cinq autres otages contre 66 prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité dans les prisons israéliennes et 611 habitants de Gaza détenus depuis le début de la guerre actuelle. 

Le troisième jour, les pourparlers commenceront autour des scénarios du « jour d'après » pour la fin de la guerre, y compris le désarmement du Hamas et d'autres factions palestiniennes, en échange d'un cessez-le-feu permanent.

Le Hamas a insisté sur le fait que la conservation de ses armes constituait une ligne rouge.

Au cours de la deuxième semaine du cessez-le-feu, le Hamas libérerait quatre autres otages vivants en échange de 54 prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité et de 500 autres détenus de Gaza.

La chaîne publique israélienne Kan 11 a déclaré que la proposition stipulait également que le Hamas devait libérer les corps de 16 otages au 20e jour du cessez-le-feu.

Les négociateurs du Hamas se sont rendus au Caire la semaine dernière où ils ont reçu la proposition, a déclaré mardi à l'AFP Suhail Al-Hindi, membre du bureau politique du groupe. 

Le responsable qui a parlé à l'AFP la veille a déclaré mardi que « le Hamas enverra très probablement sa réponse aux médiateurs dans les prochaines 48 heures, car le mouvement mène toujours des consultations approfondies ... au sein de son cadre de direction, ainsi qu'avec les factions de la résistance, afin de formuler une position unifiée ». 

Il a ajouté que les consultations se poursuivaient et que le Hamas était « désireux de mettre fin à l'agression et à la guerre », mais qu'il avait besoin de garanties de la part de l'Égypte, du Qatar et des médiateurs américains pour s'assurer qu'Israël respecterait sa part de l'accord. 

« Le Hamas n'a aucun problème avec le nombre de prisonniers et est prêt à les libérer tous en même temps ou par lots », a-t-il ajouté.

Israël est resté silencieux sur cette dernière proposition. 

Toutefois, le groupe de campagne Tikva Forum of Hostages' Families, qui représente un petit groupe de familles d'otages plaidant pour le maintien de la pression militaire, a déclaré que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait confirmé que le pays cherchait effectivement à obtenir la libération de dix captifs vivants. 

Selon le groupe, M. Netanyahu s'est entretenu avec Ditza Or, la mère de l'otage Avinatan Or, lundi en fin de journée, et a confirmé que M. Alexander figurait parmi les personnes concernées par l'échange proposé. 

Elle a répondu en disant qu'« il y a une obligation morale de ramener tout le monde ensemble en une seule étape et dans un seul bus », a ajouté le groupe.


Londres: Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères appele à une action unifiée pour résoudre la crise du Soudan

M. Al-Khereiji représentait l'Arabie saoudite à la conférence, au nom du ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan. (SPA)
M. Al-Khereiji représentait l'Arabie saoudite à la conférence, au nom du ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan. (SPA)
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  • M. Al-Khereiji a déclaré que la crise dépassait les frontières du Soudan et constituait une menace sérieuse pour la stabilité régionale ainsi que pour la sécurité nationale arabe et africaine.
  • Il a souligné l'importance de mettre un terme au soutien extérieur apporté aux parties en conflit afin de créer les conditions d'un cessez-le-feu durable.

LONDRES : Mardi, lors de la Conférence de Londres sur le Soudan, le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed bin Abdulkarim Al-Khereiji, a appelé à un renforcement des efforts internationaux pour mettre fin au conflit au Soudan.

M. Al-Khereiji a déclaré que la crise dépassait les frontières du Soudan et constituait une menace sérieuse pour la stabilité régionale et la sécurité nationale arabe et africaine, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

« Notre responsabilité collective nous impose de soutenir le processus de dialogue, de œuvrer en faveur d'un cessez-le-feu, de fournir une aide humanitaire urgente et de préserver l'unité, les institutions et l'intégrité territoriale du Soudan », a-t-il déclaré.

Il représentait l'Arabie saoudite à la conférence au nom du ministre des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan. 

Il a souligné les efforts diplomatiques soutenus du Royaume pour résoudre la crise, notamment en accueillant les premier et deuxième pourparlers. Ces négociations ont abouti à la déclaration de Jeddah sur la protection des civils, un accord de cessez-le-feu à court terme contenant des dispositions humanitaires cruciales.

Le deuxième cycle a également débouché sur la création d'une plate-forme de coordination humanitaire sous l'égide de l'OCHA, l'adoption de quatre mesures de confiance et une proposition de formule de résolution des questions relatives aux bases militaires.

Dans son discours, M. Al-Khereiji a souligné l'importance de mettre fin à tout soutien extérieur aux parties en conflit afin de créer les conditions d'un cessez-le-feu durable et d'une solution politique globale. Il a ajouté que la neutralisation de l'ingérence étrangère faciliterait les opérations humanitaires, en particulier l'ouverture de corridors sûrs et l'acheminement de l'aide.

Il a mis en garde contre la formation d'un gouvernement parallèle ou d'une entité politique alternative, qualifiant ces tentatives d'illégitimes et de préjudiciables pour l'unité et la souveraineté du Soudan.

« Ces actions sapent le processus politique et aggravent les divisions nationales », a-t-il déclaré.

Le vice-ministre des Affaires étrangères a réitéré la conviction du Royaume que la solution à la guerre devait être menée par le Soudan, reposer sur le respect de la souveraineté et de l'unité du pays, ainsi que sur la préservation de ses institutions étatiques. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com