Trump plaide non coupable de complot contre les institutions après l'élection de 2020

 Le cortège de l'ancien président américain et potentiel candidat pour 2024, Donald Trump, arrive au palais de justice E. Barrett Prettyman à Washington, DC, le 3 août 2023 pour sa comparution (Photo, AFP).
Le cortège de l'ancien président américain et potentiel candidat pour 2024, Donald Trump, arrive au palais de justice E. Barrett Prettyman à Washington, DC, le 3 août 2023 pour sa comparution (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 04 août 2023

Trump plaide non coupable de complot contre les institutions après l'élection de 2020

  • Les conséquences de cette inculpation sur sa candidature restent à déterminer
  • Plus de 24 heures avant le début de l'audience, les caméras et les camions satellite des médias nationaux et internationaux étaient déjà déployés sur la place

WASHINGTON: Donald Trump a plaidé jeudi non coupable d'avoir orchestré un complot contre les institutions américaines après sa défaite à l'élection de 2020, une accusation fracassante et d'une gravité inédite contre un ex-président des Etats-Unis.

C'est la troisième fois depuis mars que le grand favori de la droite pour la présidentielle de 2024 est inculpé au pénal. Mais il est cette fois accusé d'avoir mis en danger le fondement même de la démocratie américaine en cherchant à faire dérailler le processus électoral.

"Non coupable", a dit le milliardaire républicain debout dans une salle de tribunal, après avoir attentivement écouté la juge fédérale à Washington détaillant les charges et les peines maximales de prison qu'il encourt.

L'austère procureur spécial Jack Smith, dont l'enquête de plusieurs mois vaut au tempétueux magnat cette nouvelle comparution, se trouvait également dans la salle d'audience.

Ceci est "la persécution d'un opposant politique", a plus tard lancé M. Trump, 77 ans, sous un grand parapluie noir, juste avant de reprendre l'avion à l'aéroport Ronald Reagan. L'ex-chef de l'Etat, qui clame toujours que la présidentielle de 2020 lui a été "volée", dénonce sans relâche une "chasse aux sorcières" à l'instigation de son successeur démocrate, Joe Biden.

Une prochaine audience devant déterminer la date du procès a été fixée au 28 août. Elle se tiendra sous l'autorité de la juge fédérale Tanya Chutkan, qui présidera les débats au procès.

Jeudi, la défense a réclamé du temps pour étudier la masse de documents contenue dans le dossier, s'élevant contre la demande de procès rapide formulée mardi par Jack Smith.

L'acte d'accusation de 45 pages, qui fait notamment état d'un "projet criminel", reproche à Donald Trump d'avoir sapé les fondements de la démocratie américaine en tentant de subvertir le processus de comptabilisation des suffrages de plus de 150 millions d'Américains, des inculpations inédites et d'autant plus graves qu'il était alors président en exercice.

A contrario, les deux précédentes poursuites pénales engagées contre lui cette année, pour des fraudes comptables liées à l'achat du silence d'une actrice de films X et pour avoir compromis la sécurité nationale par sa désinvolture dans le traitement de documents classifiés, portent respectivement sur la période précédant et suivant son mandat.

"Je peux assurer à tout le monde qu'il y aura un processus et un procès équitable", a déclaré jeudi la magistrate Moxila Upadhyaya.

Trump, un prévenu très spécial pour un tribunal de Washington Touristes

Comme pour son arrivée, il quitte le tribunal avec son cortège d'imposantes voitures noires, suivies en direct sur les télévisions américaines.

Et, comme lors de ces deux audiences au printemps, c'est l’effervescence autour du tribunal. En plus de la centaine de journalistes accrédités pour suivre le procès dans l'enceinte du tribunal, ils sont des dizaines, voire des centaines de reporters à être installés dehors sous le ciel gris de Washington.

Installés derrière les barrières métalliques déployées tout autour du tribunal, les équipes de télévision font le pied de grue pour raconter cette tempête judiciaire inédite. De nombreux policiers fédéraux et municipaux patrouillent sur les trottoirs, certains avec des chiens renifleurs.

Les cars-régie avec leur antenne satellite sont garés derrière les caméras, quelques curieux et manifestants sont aussi là, dont un qui agite dans la matinée un immense drapeau "Trump 2024" devant l'entrée du tribunal.

Sous un ciel nuageux, les passants sont en réalité surtout des touristes visitant la capitale fédérale. Tom Kerr, 78 ans et venu du Massachusetts, s'amuse de tous ces journalistes, y voit une "sorte de spectacle".

Toujours favori
Le tribunal fédéral où Donald Trump a comparu se trouve à proximité du Capitole, le siège du Congrès, pris d'assaut par des centaines de ses partisans chauffés à blanc pour y empêcher la certification de la victoire de Joe Biden le 6 janvier 2021.

"Les présidents ne sont pas des rois", pouvait-on lire sur une pancarte brandie par un manifestant aux environs du tribunal, en référence à une phrase prononcée par la juge Chutkan en novembre 2021 pour rejeter une demande de M. Trump de bloquer la divulgation d'informations sur ses agissements lors de l'assaut du Capitole.

La magistrate est connue pour avoir prononcé des peines sévères à l'encontre de participants à ces violences.

Le président Biden, en vacances dans une station balnéaire du Delaware sur la côte est, avait assuré qu'il ne suivrait pas les informations sur la comparution de son potentiel futur adversaire en 2024.

Plus de six services de police ou agences de sécurité, dont le Secret Service, chargé de la protection des hautes personnalités de l'Etat, se sont mobilisés pour l'audience historique.

Des barrières ont été dressées autour du bâtiment, ainsi qu'autour du Capitole.

Et plus de 24 heures avant le début de l'audience, caméras et camions satellite des médias nationaux et internationaux étaient déjà déployés sur la place devant le tribunal, sous les objectifs et l'œil curieux des passants et des touristes.

Les conséquences de cette inculpation, et du procès qui pourrait donc se tenir en pleine campagne présidentielle, sur la candidature de Donald Trump restent à déterminer.

Malgré les poursuites qui s'accumulent, il demeure très largement favori à l'investiture républicaine et creuse même l'écart avec le numéro 2, le gouverneur de Floride Ron DeSantis.

Selon un sondage New York Times/Siena College publié lundi, l'ex-président le devance désormais de 37 points.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.