Sénégal: pour l'opposant Ousmane Sonko en détention, un horizon électoral bouché

L'opposant Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor, prend la parole lors d'un rassemblement de l'opposition sénégalaise place de l'Obélisque à Dakar, le 8 juin 2022. (Photo SEYLLOU / AFP)
L'opposant Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor, prend la parole lors d'un rassemblement de l'opposition sénégalaise place de l'Obélisque à Dakar, le 8 juin 2022. (Photo SEYLLOU / AFP)
Short Url
Publié le Mardi 01 août 2023

Sénégal: pour l'opposant Ousmane Sonko en détention, un horizon électoral bouché

  • "C'est impossible qu'Ousmane Sonko se présente à l'élection présidentielle. Pastef (le parti de M. Sonko) n'a pas les moyens politiques d'instaurer un rapport de force favorable" à une candidature de M. Sonko
  • M. Ndao dit craindre "une grande chasse" aux responsables de la formation qui compte plusieurs élus à l'Assemblée nationale et dans des exécutifs locaux

DAKAR: L'étau s'est resserré autour de l'opposant Ousmane Sonko, candidat à la présidentielle de 2024, qui voit sa participation au scrutin entravée par son placement en détention, la dissolution de son parti et des procédures judiciaires en cours, selon des analystes.

"C'est impossible qu'Ousmane Sonko se présente à l'élection présidentielle. Pastef (le parti de M. Sonko) n'a pas les moyens politiques d'instaurer un rapport de force favorable" à une candidature de M. Sonko, affirme à l'AFP l'anthropologue et analyste politique Abdou Ndukur Kacc Ndao.

M. Ndao dit craindre "une grande chasse" aux responsables de la formation qui compte plusieurs élus à l'Assemblée nationale et dans des exécutifs locaux.

Deux personnes ont été tuées lundi dans le sud du Sénégal, lors de manifestations à la suite du placement en détention de M. Sonko, le plus farouche opposant au président Macky Sall.

Agé de 49 ans, adulé par les jeunes et porteur d'un programme "anti-système" prônant notamment un rééquilibrage des rapports avec les pays européens dont la France, Ousmane Sonko a été inculpé et écroué lundi pour divers crimes dont l'appel à l'insurrection ayant provoqué des tueries justifiant la dissolution de son parti.

L'homme politique arrivé troisième à la présidentielle de 2019 risque, selon des juristes, cinq à 20 ans de prison avec cette nouvelle procédure judiciaire qui s'ajoute à deux autres condamnations.

Condamnations

L'opposant avait été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs, un verdict qui le rend inéligible en l'état, selon des juristes.

Il avait été condamné le 8 mai à six mois de prison avec sursis à l'issue d'un procès en appel pour diffamation, une peine susceptible de le frapper aussi d'inéligibilité, même s'il n'a pas encore épuisé ses recours devant la Cour suprême.

Moins de deux heures après le glaive de la justice lundi, celui du gouvernement s'est abattu sur le parti avec l'annonce de sa dissolution.

Les autorités reprochent à Pastef d'avoir "fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels" avec de "lourdes conséquences, incluant de nombreuses pertes en vies humaines", dans un communiqué publié lundi sur les réseaux sociaux.

La condamnation de M. Sonko début juin a engendré les troubles les plus graves depuis des années au Sénégal, qui ont fait 16 morts selon les autorités, une trentaine selon l'opposition. Des émeutes dans la même affaire avaient fait au moins 12 morts en 2021.

La "stabilité (du Sénégal) est désormais compromise, car le peuple n'acceptera jamais cette ultime forfaiture", affirme le parti de Sonko, en réaction à sa dissolution. Il dit attendre une "notification" de la décision qualifiée d'"anti-démocratique" pour l'attaquer par des "voies légales".

"Si le peuple sénégalais, pour qui je me suis toujours battu, abdique et décide de me laisser entre les mains du régime de Macky Sall, je me soumettrai comme toujours à la volonté divine", semblait se résigner M. Sonko dans un message sur les réseaux sociaux lundi après- midi.

L'opposant avait martelé ces derniers mois que personne ne pourrait l'empêcher de se présenter à la présidentielle, promettant à défaut d'installer "le chaos" dans le pays.

Fissures dans sa coalition

Il a accusé le président Macky Sall de monter des affaires judiciaires pour l'écarter du scrutin de 2024. M. Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, a annoncé le 3 juillet qu'il ne serait pas candidat après avoir longtemps entretenu le flou.

La détention de M. Sonko "pourrait sonner le glas de ses ambitions présidentielles", écrit le journaliste Momar Dieng dans un texte publié sur Twitter, rebaptisé X.

"Non seulement, il pourrait perdre son éligibilité électorale qui l'exclurait alors de l'élection présidentielle, mais aussi se trouver encore en prison lors de la campagne électorale dudit scrutin" à partir de janvier prochain, dit Momar Dieng.

Le parti de Sonko a ces derniers mois été affaibli par des centaines d'arrestations dans ses rangs dont de hauts responsables toujours en prison.

Des fissures sont également apparues dans sa coalition après les conclusions d'un dialogue politique fin mai, que le Pastef avait boycotté, et qui a ont abouti à la promesse par le président Sall de modifier le code électoral pour rendre éligibles l'ex-ministre Karim Wade et l'ancien maire de Dakar Khalifa Sall, écartés de la présidentielle de 2019 à cause de  condamnations judiciaires antérieures.

"L'homme sur lequel le Pastef avait misé (M. Sonko) est à la marge. C'est le moment pour ceux qui le soutenaient de se réadapter en choisissant d'autres personnalités pouvant porter ce projet", affirme Thierno Souleymane Diop Niang, chercheur en sciences politiques et en relations internationales.


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

Short Url
  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Short Url
  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.


Inde: deux insurgés tués par l'armée dans le Cachemire

Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
Short Url
  • Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays
  • L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions

SRINAGAR: Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts.

Une unité de l'armée indienne, le Chinar Corps, a fait état mercredi d'un "échange de tirs intense" avec des hommes armés, affirmant les soupçonner d'avoir "tenté une infiltration" dans le district de Baramulla, situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Pahalgam où a eu lieu la fusillade.

L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions.

Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays.

Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé un contingent de quelque 500.000 soldats.

Les forces de l'ordre indiennes ont lancé une vaste traque après la fusillade mardi contre un groupe de touristes à Pahalgam, une destination prisée située à environ 90 kilomètres de l'importante ville de Srinagar.

Il s'agit de la plus meurtrière contre des civils en un quart de siècle.

Les combats ont diminué depuis que le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a révoqué l'autonomie limitée de ce territoire en 2019.