SYDNEY: L'Australie immobilise ses hélicoptères MRH-90 Taipan, de fabrication européenne, après un accident ayant fait quatre disparus lors d'un important exercice militaire, a annoncé dimanche le chef de l'armée.
"Nous ne faisons pas voler les MRH-90 aujourd'hui et nous ne le ferons pas avant que toutes les conditions soient réunies", a déclaré le lieutenant-colonel Simon Stuart à la presse à Sydney.
L'objectif est de maintenir les Taipan en service jusqu'en 2024 mais "ce qui se passera d'ici là, avec les leçons tirés après l'accident, reste à déterminer", a-t-il souligné.
L'hélicoptère australien s'est écrasé au large des îles Whitsunday, dans le nord-est du pays, vendredi en fin de journée. Des recherches sont en cours mais les quatre membres d'équipage n'ont pas été retrouvés et l'espoir s'amenuise.
Avant même cet accident, Canberra avait annoncé son intention de remplacer sa flotte d'hélicoptères vieillissants Taipan par des Black Hawks de fabrication américaine.
Les responsables australiens se sont plaints d'avoir dû immobiliser à plusieurs reprises les Taipan de fabrication européenne, invoquant des difficultés de maintenance et d'approvisionnement en pièces détachées.
"Nous n'avons tout simplement pas obtenu le nombre d'heures de vol dont nous avons besoin avec le Taipan. Nous sommes convaincus que les Black Hawks peuvent répondre à nos besoins", avait déclaré M. Marles en janvier dernier.
En mars, un Taipan MRH-90 qui volait au sud de Sydney a subi une panne de moteur au cours d'un exercice d'entraînement nocturne, obligeant l'équipage à amerrir dans le Pacifique.
L'équipage s'en était alors sorti avec des blessures légères, mais toute la flotte de Taipan a été clouée au sol pendant un mois.
Le Taipan est produit par le consortium industriel européen NH Industries (NHI), qui réunit le constructeur aéronautique européen Airbus Helicopters, le groupe italien Leonardo et le néerlandais Fokker.
Les exercices de Talisman Sabre, manoeuvres militaires de grande envergure avec les Etats-Unis, le Japon, la France, l'Allemagne et la Corée du Sud, avaient brièvement été suspendus après l'accident.
"C'est toujours dur quand il y a des accidents", a déclaré Lloyd Austin, "mais si l'on s'entraîne à un niveau aussi élevé, c'est en fin de compte pour pouvoir protéger des vies".
Ces exercices, impliquant 30 000 militaires, avec des combats terrestres, les débarquements amphibies et les opérations aériennes, entrent dans leur deuxième semaine et visent à faire démonstration de la force des alliances militaires occidentales.