PARIS: La défenseure Selma Bacha, victime d'une entorse contre l'Australie une semaine avant le Mondial, s'est remise à grande vitesse de sa blessure en vue du choc face au Brésil samedi (12h00) à Brisbane. Un soulagement pour les Bleues, qui auront besoin de leur "bombe".
La sortie sur civière à Melbourne le 14 juillet pour le dernier match de préparation des Bleues contre les "Matildas" (défaite 1-0) et les larmes de la défenseure laissaient présager le pire.
"Quand on connaît bien Selma, on sait qu'elle a une joie de vivre, une participation à l'effort, à la préparation et donc aux soins qui est vraiment intense", a raconté lors d'un entretien à l'AFP à Sydney Jean-Michel Aulas, qui connait depuis ses débuts la jeune Lyonnaise, âgée de 22 ans, pour l'avoir eue sous son aile comme président de l'OL.
"Je l'avais eue au téléphone le soir de sa blessure depuis l'hôpital, tout le monde était inquiet, mais elle était déjà dans l'idée de reprendre le plus vite possible", a-t-il poursuivi.
«Médecin, magicien»
Comme lui, plusieurs proches des Bleues ont loué les capacités mentales et physiques de la latérale pour revenir aussi vite.
"Elle a fait tout ce qu'on lui a demandé de faire, et même plus. C'est quelqu’un qui, malgré sa jeunesse et son enthousiasme, est professionnel. Et dans un groupe, c'est le bonheur parce qu’elle est toujours positive. Et quand le psychique est au top, le corps se remet plus vite. C'est une bombe", a souligné Jean-Michel Aulas, chargé du foot féminin à la Fédération (FFF).
Dès les premiers jours après son entorse, les signaux ont été rapidement positifs: la native de Lyon a repris la course autour du terrain assez vite et a effectué son retour à l'entrainement collectif dès lundi au Valentine Sports Park, le QG des Bleues à Sydney aux côtés des remplaçantes du match contre la Jamaïque (0-0).
Tout sourire, très à l'aise et sans gêne à sa cheville gauche. Déjà virevoltante et énergique, elle avait marqué plusieurs buts lors d'une opposition.
La veille, elle voulait déjà rentrer sur la pelouse du Sydney Football Stadium pour aider ses coéquipières, mais le staff a préféré la préserver, elle, son "peps" et sa fougue, selon une source proche des Bleues.
"Notre médecin, c'est un magicien", avait sourit le sélectionneur Hervé Renard lors d'une séance ouverte aux journalistes, quelques jours avant. "On a eu très peur. Je ne vais pas vous le cacher. Donc on est vraiment très heureux qu'elle ait retrouvé le sourire, qu'elle ait retrouvé la forme", avait-il déclaré vendredi dernier en conférence de presse.
Logiquement, la Lyonnaise a vite repris place dans le groupe des titulaires lors des séances, laissant présager sa présence dans le onze de départ face à la Seleçao.
Dans le contexte d'hécatombe de blessures vécu par la France, c'est une petite respiration...
«Mon pied gauche»
Surtout que Selma Bacha est devenue indispensable chez les Bleues: depuis l'intronisation de Renard au printemps, la Lyonnaise a été titularisée trois fois sur quatre et sa présence dans l'équipe-type au Mondial ne faisait aucun doute.
L'entraîneur lui a ainsi confié le flanc gauche de l'attaque ou du milieu, elle qui évolue d'ordinaire plutôt à un poste de défenseure latérale gauche. Elle a même été lancée comme milieu de terrain relayeuse en fin de match contre l'Irlande (3-0) début juillet, un choix inattendu.
Celle qui est connue pour ne pas compter ses efforts et pour ses centres précis coté gauche ne pourra faire que du bien à une attaque en berne, depuis deux matches. La pire statistique des Bleues en attaque depuis 2017.
"Je suis quelqu'un qui ne lâche rien, si je dois jouer 60 minutes et que je dois laisser mon cœur, tout mon corps sur le terrain, je les laisserai", confiait à l'AFP Selma Bacha début juillet, ajoutant, toujours avec son sourire malicieux, un autre point fort: "ma qualité de centre, mon pied gauche pour faire des petites passes décisives à mes coéquipières". Ce que les Bleues espèrent samedi contre la Seleçao.