MAGNY-EN-VEXIN: Le nouveau ministre de la Santé Aurélien Rousseau a réfuté lundi tout "conflit d'intérêt" lié aux fonctions de son épouse Marguerite Cazeneuve, numéro deux de l'Assurance maladie, soulignant qu'ils poursuivaient tous deux le "même intérêt public".
"Il n'y a pas de conflit d'intérêt" qui puisse naître des responsabilités respectives occupées par le couple, "car nous poursuivons (...) le même intérêt public, qui est celui d'assurer l'accès aux soins de nos concitoyens" a déclaré le ministre, en marge de son premier déplacement public dans une maison de santé pluri-professionnelle, à Magny-en-Vexin (Val d'Oise).
M. Rousseau a par ailleurs assuré qu'il se mettrait "en déport" pour toutes les questions impliquant personnellement son épouse, directrice générale déléguée à l'offre de soins de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam).
"Il y a peut-être des sujets d'organisation" qui peuvent naître de cette situation, mais "j'ai demandé à la Première ministre (...) un décret de déport sur toutes les situations personnelles de ma femme", a-t-il dit.
Le secrétariat juridique du gouvernement, qui avait été sollicité en amont de sa nomination, a donné un feu vert, moyennant ce "déport" évoqué par le ministre.
La Haute autorité pour la transparence de la vie publique qui doit se prononcer sur les mécanismes de déport examinera le dossier, a par ailleurs indiqué M. Rousseau.
«Engagement convergent»
Interrogé sur un risque éventuel de court-circuitage du directeur général de la Cnam, Thomas Fatôme, le ministre a là encore invoqué, avec ce responsable, "un engagement convergent (...) nettement plus grand que toutes les situations individuelles".
"J'ai été sous son autorité lorsqu'il était directeur adjoint de cabinet (du Premier ministre) et moi directeur général de l'Agence régionale d'Ile-de-France", a rappelé M. Rousseau.
Le nouveau ministre s'est rendu lundi avec sa collègue chargée de l'organisation des soins, Agnès Firmin-Le Bodo, dans une maison de santé pluri-professionnelle, l'un des outils encouragés par le gouvernement pour répondre à la désertification médicale.
Ces structures de soins regroupant des praticiens et paramédicaux libéraux, qui favorisent le travail en équipe, doivent rendre l'installation plus attractive pour les jeunes professionnels.
Le gouvernement s'est fixé un objectif de 4 000 maisons de ce type en France à l'horizon 2027, contre plus de 2 250 aujourd'hui.