La cathédrale d'Odessa touchée, la contre-offensive ukrainienne a «échoué», selon Poutine

Cette photographie prise tôt le 23 juillet 2023 montre la destruction du bâtiment de la cathédrale de la Transfiguration endommagé à la suite d'une frappe de missile à Odessa. (AFP)
Cette photographie prise tôt le 23 juillet 2023 montre la destruction du bâtiment de la cathédrale de la Transfiguration endommagé à la suite d'une frappe de missile à Odessa. (AFP)
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Publié le Dimanche 23 juillet 2023

La cathédrale d'Odessa touchée, la contre-offensive ukrainienne a «échoué», selon Poutine

  • A l'intérieur de la cathédrale de la Transfiguration, en grande partie détruite, des débris gîsent au sol, tandis que des habitants sont venus aider pour essayer de nettoyer les lieux
  • Murs effondrés, icônes brûlées, lustres bringuebalants: le décor dimanche dans ce splendide édifice vieux de plus de 200 ans n'était que destruction

KIEV: L'Ukraine a promis dimanche des "représailles" après les frappes russes sur Odessa, qui ont fait deux morts et détruit une cathédrale historique, pendant que Vladimir Poutine affirmait que la contre-offensive ukrainienne lancée début juin avait "échoué".

"Il n'y a pas de contre-offensive", a lâché le dirigeant bélarusse Alexandre Loukachenko, allié de premier plan de la Russie dans le conflit en Ukraine, que son homologue russe reçoit pour deux jours à Saint-Pétersbourg, dans le nord-ouest de la Russie.

M. Poutine l'a alors interrompu et a lancé: "Il y en a une mais elle a échoué".

Régulièrement visée par des frappes russes, Odessa, sur la mer Noire, dont le centre historique a été inscrit en début d'année par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité, a été la cible d'une nouvelle attaque nocturne qui a fait deux morts et 22 blessés, dont au moins quatre enfants, selon les autorités ukrainiennes.

A l'intérieur de la cathédrale de la Transfiguration, en grande partie détruite, des débris gîsent au sol, tandis que des habitants sont venus aider pour essayer de nettoyer les lieux.

Murs effondrés, icônes brûlées, lustres bringuebalants: le décor dimanche dans ce splendide édifice vieux de plus de 200 ans n'était que destruction.

"Tous les décors sont pratiquement détruits. Seul le clocher est intact", a indiqué à l'AFP le Père Myroslav, le recteur adjoint de la cathédrale. "L'onde de choc a été si forte que la cathédrale, qui fait 95 mètres de long, a vu toutes ses fenêtres et portes endommagées".

"Missiles contre des villes paisibles, contre des immeubles d'habitation, une cathédrale", s'est emporté le président Volodymyr Zelensky. "Il y aura à coup sûr des représailles", a-t-il promis.

«Ni oubli, ni pardon»

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a dénoncé "un crime de guerre qui ne sera jamais oublié ni pardonné", tandis qu'Oleksiï Kouleba, le chef de cabinet adjoint de la présidence ukrainienne, a condamné "une nouvelle tentative" d'"effacer notre histoire et notre patrimoine".

Oleksiï, un habitant d'Odessa, dit avoir eu "les fenêtres de sa chambre brisées" par un des tirs. "La cuisine a un trou dans le toit", a-t-il raconté à l'AFP.

Ces frappes ont eu lieu peu après que Moscou a annoncé avoir effectué des manoeuvres militaires en mer Noire, où les tensions se sont accrues depuis l'expiration d'un accord crucial pour l'alimentation mondiale qui permettait les exportations de céréales ukrainiennes.

L'armée de l'air ukrainienne a affirmé que "19 missiles de divers types" (Onyx, Kalibr et Iskander) avaient été tirés dans la nuit de samedi à dimanche par la Russie, dont neuf ont été abattus.

Odessa, dans le sud de l'Ukraine, est un port stratégique pour le transit maritime dans la région et a subi la semaine écoulée de nombreuses attaques nocturnes.

L'Unesco avait "fermement condamné" vendredi les frappes russes contre "plusieurs musées" et des bâtiments historiques.

Vingt-cinq monuments ont été endommagés dans les frappes de dimanche, selon le gouverneur régional Oleg Kiper, qui a accusé l'armée russe d'avoir "délibérément dirigé ses missiles vers le centre historique d'Odessa".

L'armée russe assure ne viser que des sites militaires. Dimanche, elle a affirmé avoir bombardé des lieux où "des actes terroristes contre la Russie à l'aide de drones navals étaient en préparation".

Bain de foule pour Poutine et Loukachenko

Samedi, une opération ukrainienne avait fait exploser avec des drones un dépôt de munitions en Crimée, provoquant l'évacuation de la population alentour et la suspension du trafic ferroviaire dans cette péninsule annexée par la Russie en 2014.

La mort d'un journaliste russe dans une frappe ukrainienne a de même suscité l'ire du Kremlin, qui a évoqué un "crime odieux" et promis une "réponse".

Sur le front de Zaporijjia, dans le sud-est de l'Ukraine, où se trouve la plus grande centrale nucléaire d'Europe, occupée par les Russes, ces derniers ont dit avoir repoussé "trois attaques des forces armées d'Ukraine en direction de Rabotino".

Concernant le groupe Wagner, le président bélarusse a assuré à M. Poutine qu'il le "gardait" dans le centre du Bélarus, quelques semaines après l'arrivée dans ce pays de plusieurs de ses combattants.

"Ils demandent à 'aller vers l'ouest' (...) à Varsovie, Rzeszów", s'est exclamé M. Loukachenko en présence du président russe, qui a esquissé un léger sourire. "Mais, bien sûr, que je les garde dans le centre du Bélarus, comme nous en avions convenu", a-t-il ajouté, disant toutefois avoir noté "leur mauvaise humeur".

Le dirigeant bélarusse, présenté comme ayant été le médiateur entre le Kremlin et Evguéni Prigojine au moment de la rébellion avortée de Wagner en Russie fin juin, s'est ensuite affiché aux côtés de Vladimir Poutine lors d'un bain de foule rare pour les deux dirigeants, à Kronstadt, près de Saint-Pétersbourg.

Les deux hommes se sont fait prendre en photo avec des badauds visiblement enthousiastes.

Cette scène, dont l'AFP n'a pas pu vérifier le degré de spontanéité, intervient à un moment où les autorités russes s'efforcent de montrer depuis la rébellion avortée de Wagner que Vladimir Poutine bénéficie toujours du soutien de la population et de l'armée.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.