Sommet de Djeddah: Le CCG et l’Asie centrale multiplient les partenariats

Photo de groupe prise lors du sommet CCG-Asie centrale à Djeddah (Photo, SPA).
Photo de groupe prise lors du sommet CCG-Asie centrale à Djeddah (Photo, SPA).
Vue de la 18e réunion consultative des dirigeants du sommet du CCG-C5 à Djeddah le 19 juillet 2023 (Photo, SPA).
Vue de la 18e réunion consultative des dirigeants du sommet du CCG-C5 à Djeddah le 19 juillet 2023 (Photo, SPA).
Des drapeaux représentant les pays du CCG et d'Asie centrale sont déployés le long d'une route lors du sommet Golfe-Asie centrale à Jeddah (Photo, SPA).
Des drapeaux représentant les pays du CCG et d'Asie centrale sont déployés le long d'une route lors du sommet Golfe-Asie centrale à Jeddah (Photo, SPA).
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Publié le Jeudi 20 juillet 2023

Sommet de Djeddah: Le CCG et l’Asie centrale multiplient les partenariats

  • Les dirigeants de l'Ouzbékistan, du Turkménistan, du Kazakhstan, du Tadjikistan et du Kirghizistan se sont rendus à Djeddah pour le sommet du CCG-C5
  • Le plan d'action conjoint pour le dialogue stratégique et la coopération a été approuvé lors de la réunion des dirigeants organisée par Mohammed ben Salmane

DJEDDAH: Les pays arabes du Golfe et les pays d'Asie centrale ont renforcé leurs relations politiques, sécuritaires et économiques mercredi lors du sommet CCG-C5, qui réunit les dirigeants des États membres du Conseil de coopération du Golfe et les présidents de l'Ouzbékistan, du Turkménistan, du Kazakhstan, du Tadjikistan et du Kirghizstan.

Lors de cet événement, qui s'est déroulé dans la ville saoudienne de Djeddah, un plan d'action conjoint pour le dialogue stratégique et la coopération entre les pays du CCG et les pays d'Asie centrale a été approuvé, couvrant la période de 2023 à 2027.

Dans une déclaration commune à l'issue du sommet, les dirigeants des deux blocs ont souligné «l'importance de renforcer les relations politiques et stratégiques aux niveaux collectif et bilatéral et de poursuivre la coordination afin d'assurer la sécurité et la stabilité régionales et internationales, de relever les défis et d'œuvrer à la flexibilité» dans des domaines allant des chaînes d'approvisionnement à la sécurité alimentaire.

Les dirigeants de l'Ouzbékistan, du Turkménistan, du Kazakhstan, du Tadjikistan et du Kirghizistan ont rencontré leurs homologues du Golfe à Djeddah pour le sommet principal CCG-C5, organisé par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, qui a également présidé la 18e réunion consultative des dirigeants du CCG (Photo, SPA).

Ils ont notamment exprimé leur inquiétude face à la montée du racisme et de l'islamophobie et aux actes de violence contre les minorités musulmanes et les symboles islamiques.

«Le plan d'action avec l'Asie centrale prévoit d'activer la coopération dans divers domaines», a déclaré Jasem Mohammed al-Budaiwi, secrétaire général du CCG. «Nous nous efforçons de consolider ce qui a été convenu et de mettre en place des mécanismes de consultation et de coordination avec l'Asie centrale.»

Ces dernières années, l'approfondissement de la coopération économique entre le CCG et l'Asie centrale a suscité un intérêt croissant. Les économies des deux régions sont complémentaires, les pays du CCG bénéficiant d'une abondance de ressources pétrolières et gazières et l'Asie centrale d'une main-d'œuvre jeune et en pleine croissance. Il existe par ailleurs des possibilités de coopération dans les domaines du commerce, de l'investissement et du tourisme.

Dates clé

Octobre 2021 :  Le Conseil de coopération du Golfe et les pays d'Asie centrale ont signé des protocoles d'accord dans plusieurs domaines, notamment la coopération politique, économique et sécuritaire. La signature de ces protocoles d'accord a marqué une étape importante dans le développement des relations entre les deux régions.

Août 2022 :  La première réunion ministérielle des pays du CCG et d'Asie centrale se tient à Riyad, en Arabie saoudite. Les ministres des six pays du CCG et des cinq pays d'Asie centrale ont participé à cette réunion. Les ministres ont examiné les progrès réalisés dans la mise en œuvre des protocoles d'accord et ont discuté des moyens de renforcer davantage la coopération entre les deux régions.

Septembre 2022 : Le plan d'action conjoint pour le dialogue stratégique entre le CCG et les pays d'Asie centrale pour la période 2023-2027 a été approuvé lors de la première réunion ministérielle. Ce plan décrit plusieurs domaines dans lesquels les deux régions coopéreront, notamment la politique, l'économie, la sécurité, la culture et l'éducation.

En marge du sommet de Djeddah, Khaled al-Falih, ministre saoudien de l'Investissement, a affirmé que l’Arabie saoudite entretenait des relations étroites avec les pays de la région d'Asie centrale et qu'il espérait les renforcer davantage.

Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a pris la parole lors du sommet et a également présidé, lors d'un événement distinct à Djeddah mercredi, la 18e réunion consultative du Conseil suprême du CCG au nom du roi Salmane.

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, s'adresse aux participants du sommet du CCG-C5 à Djeddah, le 19 juillet 2023 (Photo, SPA).

Notant que les cinq pays d'Asie centrale participant au sommet soutiennent la candidature de l'Arabie saoudite à l'organisation de l'Exposition universelle de 2030, le prince héritier leur a dit : «Nous apprécions la déclaration de soutien de vos pays à la candidature de l’Arabie saoudite pour accueillir l'Expo 2030 à Riyad, qui reflète la force des relations entre nos pays et notre aspiration à un avenir meilleur pour notre région.»

Un communiqué de presse publié à l'issue de la réunion consultative cite le secrétaire général du CCG, al-Budaiwi : «Leurs Majestés et leurs Altesses ont passé en revue, au cours de leur réunion, l'évolution du processus d'action commune du CCG et ont échangé leurs points de vue sur un certain nombre de questions régionales et internationales.»

Le secrétaire général du CCG, Jasem Mohammed al-Budaiwi (Photo, AFP).

Al-Falih a déclaré que la raison pour laquelle le royaume d’Arabie saoudite avait décidé d'accueillir ce tout premier sommet entre les pays du CCG et d'Asie centrale était de renforcer les relations existantes, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Il a ajouté que l'engagement proactif de son pays en Asie centrale, sous le leadership du roi Salmane et du prince héritier, avait été bien accueilli aux niveaux régional, panasiatique et mondial.

Dans ses commentaires sur le sommet, Al-Falih a exprimé son optimisme quant aux résultats attendus de l'événement, en particulier ceux liés au développement et à l'expansion des relations économiques et d'investissement entre les pays participants.

L'histoire des relations bilatérales entre les membres du CCG et les pays d'Asie centrale est longue et complexe, remontant à l'époque de la route de la soie. Toutefois, ces relations historiques ont été largement rompues après l'effondrement de l'Union soviétique en 1991.

En Bref: Les pays du C5

République du Kazakhstan

Capitale : Astana

Superficie : 2724900 km² 

Population : 19,2 millions

---------------

Kirghizistan

Capitale : Bichkek

Superficie : 198 000 km² 

Population : 6,8 millions 

-----------------

République du Tadjikistan

Capitale : Douchanbé

Superficie : 143 000 km² 

Population : 9,75 millions 

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Turkménistan

Capitale : Achgabat

Superficie : 488 000 km² 

Population : 7 millions 

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République d'Ouzbékistan

Capitale : Tachkent

Superficie : 447.400 km² 

Population : 34,9 millions

Dans les années qui ont suivi, le CCG et les pays du C5 se sont efforcés de rétablir les relations. En 2001, les deux régions ont établi le dialogue CCG-Asie centrale, un forum permettant de discuter de la coopération politique, économique et sécuritaire. Depuis lors, des discussions ont eu lieu régulièrement et ont contribué à resserrer les liens entre les deux régions.

Lors de son allocution au sommet, au nom du roi Salmane, le prince héritier a souhaité la bienvenue aux chefs des délégations d'Asie centrale dans leur «deuxième pays» et a déclaré que cet événement s'inscrivait dans le prolongement de relations fondées sur l'histoire, les ressources et la croissance économique. Il a ajouté que le royaume d’Arabie saoudite et ses alliés du Golfe étaient impatients d'ouvrir de nouvelles perspectives de coopération entre les deux régions.

«Les défis auxquels notre monde est confronté aujourd'hui exigent que tous les efforts soient déployés pour renforcer la coopération entre nos pays afin d'assurer la sécurité et la stabilité dans notre région», a-t-il signalé lors du sommet.

«À cet égard, nous soulignons l'importance du respect de la souveraineté, de l'indépendance et des valeurs des États, de la non-ingérence dans leurs affaires intérieures et de la nécessité d'intensifier les efforts communs pour faire face à tout ce qui affecte la sécurité énergétique et les chaînes d'approvisionnement alimentaire mondiales», a poursuivi Mohammed ben Salmane.

Du côté du CCG, les participants comprenaient l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, le prince héritier du Koweït, cheikh Mechal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, et le vice-président des Émirats arabes unis, cheikh Mohammed ben Rached al-Maktoum.

«La réunion des dirigeants du CCG et de l'Asie centrale reflète le désir commun de développer les relations. Nous espérons que notre réunion d'aujourd'hui contribuera à renforcer les partenariats entre le golfe et l'Asie centrale», a déclaré le prince héritier du Koweït lors du sommet.

Les souverains d'Oman et de Bahreïn étaient représentés respectivement par Sayyid Asaad ben Tariq al-Said et cheikh Nasser ben Hamad al-Khalifa.

Le cheikh Nasser a salué le rôle actif joué par l’Arabie saoudite dans le renforcement de la coopération et de la coordination entre les pays du CCG et dans la consolidation des amitiés et de la coopération commune avec d'autres pays.

Les présidents du Tadjikistan et de l'Ouzbékistan, Emomali Rahmon et Chavkat Mirziyoyev, sont arrivés à Djeddah mardi.

«Nous avons des relations historiques étroites avec les États du Golfe et nous cherchons à les développer. Nous cherchons à établir un partenariat à long terme avec les pays du Golfe dans divers domaines, a déclaré Mirziyoyev.

Le président de l’Ouzbékistan, Chavkat Mirziyoyev (Photo, SPA).

«Nous nous réjouissons de la coopération avec le Golfe dans les domaines de l'économie et de l'intelligence artificielle. Nous cherchons à développer le secteur des énergies propres avec le Golfe. Nous sommes prêts à mettre en œuvre un mécanisme pour renforcer la coopération dans le domaine de la sécurité alimentaire avec le CCG», a-t-il ajouté.

La sécurité semble figurer en bonne place sur la liste des priorités des dirigeants en visite.

«La coopération en matière de sécurité avec les pays du Golfe est nécessaire pour renforcer la stabilité en Asie centrale», a déclaré le président Rahmon lors du sommet.

Le président du Tadjikistan, Emomali Rahmon (Photo, SPA).

Au cours de sa visite, Kassym-Jomart Tokayev, le président du Kazakhstan, s'est rendu à Médine, où il a prié dans la mosquée du Prophète avant le sommet.

«Nous partageons les mêmes objectifs que les pays du CCG en termes de développement et d'économie. Nous cherchons à développer la coopération entre les pays d'Asie centrale et le CCG. Nous sommes prêts à développer des infrastructures afin de promouvoir le commerce», a-t-il estimé.

Le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokayev (Photo, SPA).

Le président du Turkménistan, Serdar Berdimuhamedow, et le président du Kirghizstan, Sadyr Japarov, sont arrivés à Djeddah dans la nuit de mardi à mercredi.

«Les menaces et les défis mondiaux nous obligent à renforcer notre partenariat pour garantir la sécurité. Nous voulons renforcer le partenariat dans le domaine de l'énergie avec les pays du Golfe», a indiqué Berdimuhamedow lors du sommet de mercredi.

Le président turkmène Serdar Berdimuhamedow (Photo, SPA).

«Nous cherchons également à développer un partenariat sportif entre l'Asie centrale et les pays du Golfe», a-t-il ajouté.

D'après leurs déclarations au cours du sommet, il semble que les dirigeants soient particulièrement intéressés par des projets d'infrastructure communs.

«L'Asie centrale est une région qui offre de vastes possibilités économiques», a déclaré Japarov, représentant le Kirghizstan. «La coopération en matière d'économie et d'investissement est l'élément le plus important à l'ordre du jour de ce sommet. J'invite nos partenaires à coopérer à la construction de chemins de fer reliant l'Asie centrale au Golfe.»

Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, rencontre le président du Kirghizstan, Sadyr Japarov (à gauche), à Djeddah, le 19 juillet 2023 (Photo, Twitter : @KSAmofaEN).

Selon le ministre saoudien de l'Investissement, Al-Falih, l’Arabie saoudite et les pays d'Asie centrale ont entretenu des relations étroites en partie grâce à leur lien religieux, la région ayant largement professé l'islam au cours des quatorze derniers siècles.

Il a salué les plans de développement stratégique élaborés par les pays d'Asie centrale, notamment la stratégie nationale de développement 2018-2040 du Kirghizstan et la stratégie 2050 du Kazakhstan.

Il a ajouté que ces programmes s'inscrivaient parfaitement dans les visions des États membres du CCG, notamment la réforme sociale et le plan de diversification économique de l'Arabie saoudite, la Vision 2030, la Vision 2040 d'Oman et la Vision économique 2030 de Bahreïn.

En 2018, le CCG et l'Asie centrale ont organisé leur premier forum économique au Kazakhstan, auquel ont participé des représentants des six pays du CCG et du C5, et dont l'objectif était de trouver des moyens d'accroître les échanges commerciaux et les investissements entre les deux régions.

En 2020, un protocole d'accord sur la coopération dans le domaine de l'éducation a été signé afin de promouvoir les échanges d'étudiants et de professeurs entre les deux régions. Un an plus tard, un autre protocole d'accord sur la coopération dans le domaine du tourisme a été signé afin de promouvoir le tourisme entre les deux régions.

La valeur des produits échangés entre le CCG et les pays d'Asie centrale s'élevait à 3,1 milliards de dollars en 2021 (1 dollar = 0,90 euro), soit environ 0,27% de la valeur totale du commerce de marchandises du CCG. La valeur des exportations du CCG vers l'Asie centrale s'est élevée à 2,06 milliards de dollars en 2021, tandis que les importations se sont élevées à 1,03 milliard de dollars.

Les liaisons aériennes entre les régions s'est accrue ces dernières années, des compagnies aériennes saoudiennes telles que Flynas reliant l’Arabie saoudite à certains pays d'Asie centrale. Al-Rajhi International Group a également des projets d'investissement dans le secteur agricole de l'Ouzbékistan.

Ces dernières années, la coopération en matière de sécurité s'est intensifiée, les deux régions étant confrontées aux menaces croissantes du terrorisme, de l'extrémisme et d'autres défis transnationaux.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, préside une réunion des ministres des Affaires étrangères du CCG avant le sommet CCG-C5 (Photo, SPA).

En 2022, le CCG et les pays d'Asie centrale ont pris un certain nombre d'engagements pour approfondir leur coopération en matière de sécurité. Parmi ces engagements figure l'établissement d'un dialogue conjoint sur la sécurité pour lutter contre le terrorisme, l'extrémisme et d'autres menaces transnationales.

Ce dialogue prévoit par ailleurs la création d'un groupe de travail commun chargé de coordonner leurs efforts de lutte contre le terrorisme, l'échange de renseignements et d'informations sur les menaces terroristes, ainsi que la formation des forces de sécurité à la lutte contre le terrorisme et à d'autres questions liées à la sécurité.

En 2022, les pays du CCG et ceux du C5 ont enfin lancé un dialogue stratégique, qui offre un cadre de coopération plus ambitieux. Il couvre un large éventail de domaines, notamment la coopération politique et sécuritaire, la coopération économique et en matière d'investissement, ainsi que l'engagement culturel. L'objectif est de créer un partenariat plus fort et plus diversifié entre les deux régions.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« D’Osaka à Riyad » — le compte à rebours vers l’Expo 2030 est lancé

Des talents saoudiens et japonais se produisent lors du spectacle culturel "D'Osaka à Riyad" à l'Expo Arena Matsuri à Osaka, vendredi. (SPA)
Des talents saoudiens et japonais se produisent lors du spectacle culturel "D'Osaka à Riyad" à l'Expo Arena Matsuri à Osaka, vendredi. (SPA)
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  • Le spectacle symbolise le passage de relais à Riyad, ville hôte de la prochaine Exposition universelle
  • L’Expo 2030 Riyad se tiendra du 1er octobre 2030 au 31 mars 2031

OSAKA : Les visiteurs du festival Expo Arena Matsuri ont eu un avant-goût de la prochaine Exposition universelle grâce au spectacle « D’Osaka à Riyad ».

L’événement, qui a réuni 15 000 spectateurs, a offert une rencontre artistique et culturelle entre les talents saoudiens et japonais, mêlant musique, danse et arts visuels dans une performance dynamique qui annonçait les couleurs de l’Expo 2030 Riyad.

Des tableaux vibrants, des expressions culturelles revisitées et des effets visuels impressionnants — lumières, lasers, hologrammes — ont transformé la scène en une démonstration saisissante de l’esprit de collaboration entre les deux nations.

Le moment fort précédant la cérémonie de clôture du 13 octobre symbolisait officiellement la transition vers Riyad en tant que prochaine ville hôte de l’Expo universelle, marquant la remise du drapeau du Bureau International des Expositions (BIE).

L’Arabie saoudite a été élue en 2023 par les États membres du BIE pour accueillir l’Expo 2030, autour du thème :
« L’ère du changement : ensemble pour un avenir clairvoyant ».

Prévue du 1er octobre 2030 au 31 mars 2031, l’exposition accueillera plus de 42 millions de visiteurs issus de 197 pays. Elle s’étendra sur 6 millions de m² et comprendra cinq zones thématiques consacrées à des solutions d’avenir durables et inclusives.

L’Expo 2030 Riyad sera une plateforme mondiale pour l’innovation, la coopération internationale et la mise en valeur de visions d’avenir. À l’issue de l’événement, le site sera transformé en un village mondial permanent.

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Le pavillon saoudien participant à l'Expo 2025 Osaka Kansai a accueilli vendredi un robot développé par la société temi Robots. (SPA)

Une visite virtuelle pour les enfants au pavillon saoudien d’Osaka

Parallèlement, le pavillon saoudien à l’Expo 2025 Osaka Kansai a accueilli vendredi un robot développé par la société Temi Robots, dans le cadre d’une collaboration entre l’Université KAUST, Tokotoko Earth Company et iPresence Company.

Ce robot a permis à des familles japonaises ayant des enfants en situation de handicap de participer à une visite virtuelle en direct du pavillon, découvrant ses halls et ses expositions à distance.

L’ambassadeur d’Arabie saoudite au Japon, Ghazi Binzagr, également commissaire général du pavillon saoudien à l’Expo 2025, a souligné : « Ce partenariat avec KAUST dépasse la simple technologie. Il montre comment l’innovation et l’empathie humaine peuvent aller de pair. Ensemble, elles permettent de créer un environnement inclusif et d’offrir des opportunités à chacun. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël frappe le sud du Liban, faisant un mort et sept blessés

De la fumée s'élève du site d'une explosion contrôlée par l'armée libanaise sur la route Araya-Kahhale le 30 octobre 2024, sur le site d'une frappe israélienne qui a ciblé un véhicule sur la route plus tôt. (FILE/AFP)
De la fumée s'élève du site d'une explosion contrôlée par l'armée libanaise sur la route Araya-Kahhale le 30 octobre 2024, sur le site d'une frappe israélienne qui a ciblé un véhicule sur la route plus tôt. (FILE/AFP)
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  • Le ministère de la santé rapporte que l'attentat a brièvement coupé une autoroute reliant Beyrouth à certaines parties du Sud-Liban. Un véhicule transportant des légumes a été touché, tuant un citoyen syrien

BEYROUTH: Israël a mené de violents raids aériens sur le sud du Liban tôt samedi, tuant une personne, en blessant sept autres, et interrompant brièvement une autoroute reliant Beyrouth à certaines régions du sud, selon le ministère libanais de la Santé.

Les frappes, survenues avant l’aube dans le village de Msayleh, ont visé un site abritant des engins de chantier, détruisant un grand nombre de véhicules.

Un véhicule transportant des légumes, qui passait par là au moment des frappes, a été touché, tuant une personne et en blessant une autre, selon la chaîne Al-Manar affiliée au Hezbollah.

Le ministère de la Santé a ensuite précisé que la personne tuée était un citoyen syrien, tandis que les blessés comprenaient un autre Syrien et six Libanais, dont deux femmes.

Le président libanais Joseph Aoun a condamné cette attaque, mettant en garde contre l’éventualité qu’Israël cherche à “compenser” la paix à Gaza par la guerre au Liban.

« Une fois de plus, le sud du Liban est la cible d’une agression israélienne flagrante contre des installations civiles. Sans justification, ni même prétexte. La gravité de cette nouvelle agression réside dans le fait qu’elle intervient après l’accord de cessation des hostilités à Gaza, et après l’acceptation par la partie palestinienne des termes de cet accord, qui inclut un mécanisme de neutralisation des armes », a déclaré Aoun sur X.

« Cela soulève des questions fondamentales, pour nous Libanais comme pour la communauté internationale. Notamment : y a-t-il une volonté de faire du Liban la variable d’ajustement de Gaza, pour satisfaire ceux qui ont besoin de prolonger leur profit politique par le feu et le sang ? »

L’armée israélienne a déclaré avoir ciblé un site de stockage de machines destinées, selon elle, à la reconstruction d’infrastructures pour le Hezbollah.

Depuis la fin de la guerre de 14 mois entre Israël et le Hezbollah, en novembre dernier grâce à une trêve négociée par les États-Unis, Israël mène des frappes quasi-quotidiennes au Liban, tuant des dizaines de personnes. Israël accuse le Hezbollah de tenter de reconstruire ses capacités militaires, après avoir subi de lourdes pertes.

Début octobre, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a appelé à intensifier les efforts pour une paix durable au Liban, soulignant que 103 civils avaient été confirmés morts au Liban depuis la trêve.

La dernière guerre Israël-Hezbollah a fait plus de 4 000 morts au Liban, dont des centaines de civils, et causé 11 milliards de dollars de destructions, selon la Banque mondiale. En Israël, 127 personnes ont été tuées, dont 80 soldats.

Le conflit a débuté le 8 octobre 2023, lorsque le Hezbollah a commencé à tirer des roquettes vers Israël, au lendemain de l’incursion sanglante menée par le Hamas dans le sud d’Israël, qui avait déclenché la guerre à Gaza. Israël a répliqué par des bombardements intensifs sur le Liban. Le conflit s’est progressivement aggravé jusqu’à devenir une guerre ouverte fin septembre 2024.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Après Assad, la diplomatie syrienne tente un nouveau départ avec Beyrouth

Le président libanais Joseph Aoun a déclaré vendredi au ministre syrien des affaires étrangères Asaad Hassan Al-Shaibani que le Liban attendait la nomination d'un nouvel ambassadeur syrien à Beyrouth pour faciliter les relations bilatérales par les voies diplomatiques officielles. (Fourni)
Le président libanais Joseph Aoun a déclaré vendredi au ministre syrien des affaires étrangères Asaad Hassan Al-Shaibani que le Liban attendait la nomination d'un nouvel ambassadeur syrien à Beyrouth pour faciliter les relations bilatérales par les voies diplomatiques officielles. (Fourni)
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  • Al-Shaibani affirme aux responsables libanais que Damas souhaite « tourner la page du passé »
  • Suspension du Conseil supérieur syro-libanais et adoption des canaux diplomatiques officielles au cœur des discussions

​​​​​​BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a déclaré vendredi au ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad Hassan Al-Shaibani, que le Liban attendait la nomination d’un nouvel ambassadeur syrien à Beyrouth afin de faciliter les relations bilatérales à travers les canaux diplomatiques officiels.

Cette déclaration intervient à la suite de la décision de la Syrie de suspendre les travaux du Conseil supérieur syro-libanais, au profit de communications exclusivement entre ambassades et contacts étatiques formels.

Al-Shaibani a souligné auprès du président Aoun la nécessité d’approfondir et de corriger la relation historique entre les deux pays, notamment sur les dossiers ayant terni l’image de la Syrie.

Le président Aoun a indiqué à Al-Shaibani que le développement des relations bilatérales passait par la formation de comités conjoints afin de traiter tous les dossiers en suspens, y compris une révision globale des accords existants.

« Le Liban aspire à renforcer les relations entre les deux pays frères sur la base du respect mutuel, de la non-ingérence dans les affaires internes et de la coopération active en vue de la stabilité du Liban et de la Syrie », a-t-il affirmé.

La visite d’Al-Shaibani, première d’un haut responsable syrien au Liban depuis la chute du régime Assad, marque un tournant alors que les deux parties cherchent à établir un nouveau cadre relationnel, après des décennies de tensions et d’évolutions régionales.

Les deux États ont entamé des réunions pour aborder les questions pressantes, notamment la démarcation des frontières, le retour des réfugiés syriens et le sort des détenus.

En 1991, le Liban et la Syrie ont signé le Traité de fraternité, de coopération et de coordination, qui a établi le cadre officiel le plus élevé pour les relations bilatérales après la guerre civile libanaise.

Ce traité a formalisé la présence militaire syrienne au Liban et institué le Conseil supérieur syro-libanais, signé par les présidents Élias Hraoui et Hafez Al-Assad.

Durant les années 1990 et le début des années 2000, le conseil a constitué le principal canal de coordination entre Beyrouth et Damas, supervisant les questions sécuritaires, économiques et la mise en œuvre des accords bilatéraux.

Ses décisions, contraignantes pour les deux États, étaient exécutées dans le cadre constitutionnel du Liban et de la Syrie.

« Il reste beaucoup à faire, mais lorsque les intentions sont sincères, les intérêts de nos deux pays frères doivent primer », a affirmé Aoun, selon un communiqué du palais présidentiel.

« Nous n’avons pas d’autre choix que de parvenir à un accord respectant ces intérêts », a-t-il ajouté.

Soulignant certaines avancées à la frontière libano-syrienne, Aoun a insisté sur l’urgence de résoudre les questions en suspens, déjà abordées avec le président syrien Ahmad Al-Sharaa lors de sommets au Caire et à Doha.

Parmi les dossiers prioritaires : la démarcation des frontières terrestres et maritimes, les accords liés au gazoduc et le sort des détenus — autant de sujets devant être traités dans un esprit d’intérêts partagés.

Le ministre syrien était accompagné d’une importante délégation comprenant le ministre de la Justice Mazhar Al-Wais, le chef des services de renseignement Hussein Al-Salama et le général de division Abdul Qader Tahan, ministre adjoint de l’Intérieur chargé des affaires de sécurité.

Al-Shaibani a plaidé pour un renforcement de la coopération dans les secteurs économique et commercial, évoquant de nouvelles opportunités pour le Liban à la suite de l’allègement de certaines sanctions visant la Syrie.

« Nous souhaitons tourner la page du passé car nous voulons construire l’avenir. La Syrie est prête à discuter de tous les dossiers en suspens, qu’ils soient économiques ou sécuritaires. Nos peuples ont souffert des guerres et des tragédies ; œuvrons désormais pour la paix », a-t-il déclaré.

Il a également transmis une invitation officielle du président Ahmad Al-Sharaa au président Aoun pour une visite en Syrie.

La délégation syrienne a mené une série de réunions à Beyrouth, notamment avec le Premier ministre libanais Nawaf Salam, ainsi que des entretiens directs entre le général de division Hassan Choukeir, chef de la Sûreté générale libanaise, et le général de division Abdel Qader Tahan.

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La délégation syrienne a tenu une série de réunions à Beyrouth, notamment avec le Premier ministre libanais Nawaf Salam (à droite). (Fourni)

Les chefs du renseignement militaire, le général de brigade Tony Kahwaji (Liban) et Hussein Al-Salama (Syrie), se sont également rencontrés pour discuter de la coordination.

Le bureau médiatique du Premier ministre a souligné que les discussions entre Salam et Al-Shaibani reflétaient une « volonté commune d’ouvrir une nouvelle page fondée sur le respect mutuel, la bonne entente entre voisins et la préservation de la souveraineté et de l’indépendance nationale des deux pays ».

Les discussions ont porté sur la gestion des frontières, la lutte contre la contrebande, le retour sûr et digne des réfugiés syriens — en coordination avec l’ONU et la communauté internationale — ainsi que sur le dossier des détenus syriens au Liban et des Libanais disparus en Syrie. Les deux parties ont convenu de revoir les accords bilatéraux à la lumière des développements récents.

« Le Liban est déterminé à établir des relations saines et équilibrées avec la Syrie, fondées sur la coopération entre deux États indépendants, unis par la géographie et l’histoire », a affirmé Salam.

« L’ouverture et le dialogue sincère sont les seules voies pour garantir la stabilité dans nos deux pays et dans la région. »

Le vice-Premier ministre Tarek Mitri, présent à la réunion, a insisté sur le fait que tous les sujets seraient abordés « dans un esprit de bonne volonté et d’urgence », sans tabous ni marchandages.

Al-Shaibani a signalé des avancées dans le dossier des détenus syriens à la prison de Roumieh, tout en saluant les progrès en matière de coordination sécuritaire et de renseignement entre les deux États.

Lors d’une conférence de presse conjointe, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji a salué la nouvelle approche de la Syrie.

« Ce qui distingue cette nouvelle étape, c’est le respect manifesté par la nouvelle administration syrienne à l’égard de la souveraineté et de l’indépendance du Liban, ainsi que sa non-ingérence dans les affaires internes », a-t-il déclaré, qualifiant cela de « développement très important et positif ».

Al-Shaibani a exprimé sa reconnaissance envers le Liban pour l’accueil des réfugiés syriens, affirmant que cette question devrait « être résolue progressivement ».

« Des plans sont actuellement à l’étude, avec le soutien international, pour garantir un retour digne et durable, tout en abordant la situation post-conflit en Syrie à travers des efforts de reconstruction et de développement des infrastructures. »

Il a ajouté : « En Syrie, nous nourrissons un profond respect pour le Liban. Nous cherchons à dépasser les erreurs du passé, dont nous avons également été victimes à cause de la mauvaise gestion des relations entre nos deux pays. »

L’un des dossiers les plus sensibles non résolus demeure la demande syrienne d’extradition des détenus syriens au Liban.

Ces détenus se répartissent en trois catégories : ceux condamnés pour crimes, y compris des infractions sécuritaires sur le sol libanais ou pour avoir combattu l’armée libanaise ; ceux condamnés pour délits mineurs ; et ceux détenus sans procès.

Autre point de friction : la demande syrienne d’extrader d’anciens officiers du régime ayant fui au Liban après la chute du régime Assad.

En contrepartie, le Liban exige que la Syrie traite le dossier des Libanais disparus en Syrie et fournisse les dossiers ou informations concernant des individus accusés de crimes au Liban, y compris dans des affaires d’assassinats politiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com