Quand les pays du Golfe font face à des températures extrêmes

Des températures caniculaires ont été enregistrées au Moyen-Orient pendant deux jours consécutifs, oscillant entre 45 et 49 °C en ce mois de juillet. Elles devraient atteindre 50 °C au cœur de l’été. (AFP)
Des températures caniculaires ont été enregistrées au Moyen-Orient pendant deux jours consécutifs, oscillant entre 45 et 49 °C en ce mois de juillet. Elles devraient atteindre 50 °C au cœur de l’été. (AFP)
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Publié le Mercredi 19 juillet 2023

Quand les pays du Golfe font face à des températures extrêmes

  • Aux Émirats arabes unis, Abu Dhabi a enregistré une température de 50,1 °C dans la région d’Al-Dhafra (ouest du pays) pendant deux jours consécutifs
  • Les conditions météorologiques devraient s’aggraver en raison du réchauffement climatique, provoquant des effets potentiellement irréversibles tels que l’insécurité alimentaire, la perturbation de l’agriculture et les pénuries d’eau

DUBAÏ: Les pays du monde entier sont une fois de plus en proie à des températures record en raison de la vague de chaleur estivale intense qui oblige les gouvernements du Moyen-Orient, d’Europe et des Amériques à émettre des avertissements sanitaires et à conseiller aux gens de rester chez eux, bien hydratés.

Plusieurs études récentes, dont un rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), avertissent qu’il y a 66% de risques que la température mondiale dépasse le seuil d’1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels pendant au moins un an, entre 2023 et 2027.

«Il s’agit d’un marqueur important, car il représente la limite supérieure fixée par l’Accord de Paris pour éviter des changements catastrophiques dans les écosystèmes de notre planète», déclare Zoltan Rendes, directeur marketing de SunMoney Solar Group et ambassadeur du Pacte climatique européen de l’Union européenne (UE), dans un entretien accordé à Arab News.

Les scientifiques mettent en garde contre la possibilité que la planète ait déjà dépassé un seuil critique en matière de changement climatique. Des rapports font état de températures océaniques record, ce qui place le monde dans un «territoire inconnu» avec des conséquences graves pour la vie marine et les schémas météorologiques mondiaux au cours de la prochaine décennie.

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En proie à des températures extrêmes, l’Arabie saoudite et d’autres pays du Moyen-Orient considèrent l'accent mondial mis sur la durabilité comme une possibilité de diversifier leurs économies et d’adopter de nouvelles technologies et expertises. (AFP)

«Ces développements mettent en lumière l’urgence de lutter contre le changement climatique, ainsi que le rôle essentiel de la science et de la technologie dans la recherche de solutions», déclare M. Rendes.

Le rapport indique que même si un dépassement du seuil d’1,5 °C au cours des cinq prochaines années pourrait n’être que temporaire, il y a 98% de risques qu’au moins une des cinq prochaines années – et la période de cinq ans dans son ensemble – soit la plus chaude jamais enregistrée à l’échelle de la planète.

Pour ce seul été, des vagues de chaleur meurtrières en Europe ont contraint les autorités italiennes à placer seize villes en alerte rouge. Dans le même temps, les températures au sol en Espagne ont dépassé les 60 °C, laissant présager une saison estivale encore plus chaude que l’an dernier.

Des températures de plus de 50 °C aux États-Unis signifient qu’un tiers des Américains vivent sous le coup d’avis sanitaires et des records de température devraient être battus dans pas moins de trente-huit villes du pays au cours des prochains mois.

Des températures caniculaires ont également été signalées en Asie et au Moyen-Orient. La Chine, à titre d’exemple, a enregistré sa température la plus chaude à ce jour alors que le thermomètre a dépassé 52 °C au Xinjiang, battant le précédent record de 50,3 °C. Aux Émirats arabes unis (EAU), Abu Dhabi a enregistré une température de 50,1 °C dans la région d’Al-Dhafra (ouest du pays) pendant deux jours consécutifs.

D’autres pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont Oman et le Koweït, ont également enregistré des températures oscillant entre 45 et 49 °C ce mois-ci. Elles devraient atteindre la barre des 50 °C à un moment donné au cours de l'été.

Les changements trop évidents dans les conditions météorologiques mondiales, en particulier pendant les mois d’été, ne sont qu’une autre preuve que le monde est en retard sur ses engagements de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45% d’ici à 2030, et d’atteindre l’objectif zéro émission nette d’ici à 2050.

Qu’adviendra-t-il donc des pays ayant des climats déjà plus chauds que la plupart? Et que deviendra le monde si le dépassement du seuil d’1,5 °C n’est pas temporaire?

Ces questions seront abordées lors de la Conférence des nations unies sur les changements climatiques (COP28) et du premier bilan mondial de l’Accord de Paris, qui aura lieu à Dubaï à partir du 30 novembre. Plus de quatre-vingt mille représentants et cent quarante chefs d’État et de gouvernement devraient y assister.

Cette conférence vise à accélérer la transition vers un modèle économique durable à faible émission de carbone et à forte croissance grâce à des actions spécifiques axées sur quatre changements de paradigme, soutient Philipp Rosenthal, directeur associé de l’équipe chargée du changement climatique, carbone et déchets au cabinet de conseil Williams Sale Partnership du Moyen-Orient. Il s’agit notamment d’accélérer la transition énergétique, de transformer le financement de la lutte contre le changement climatique, de donner la priorité à la nature et aux populations dans l’action climatique et de se mobiliser pour un sommet inclusif.

«L’objectif est de favoriser un vaste potentiel économique tout en répondant au besoin urgent de réduction des émissions et en respectant les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris», déclare M. Rosenthal à Arab News.

En outre, le résultat du bilan mondial, décrit comme «un tournant décisif pour l’action climatique», sera l’occasion d’unir les efforts mondiaux et de mettre le monde sur la voie d’un avenir plus durable.

«De plus en plus de pays, de régions, de villes et d’entreprises ont établi des objectifs de neutralité carbone et les solutions zéro carbone deviennent compétitives dans des secteurs économiques représentant 25% des émissions», précise Philipp Rosenthal.

Cette tendance est plus perceptible dans les secteurs de l’énergie et des transports et elle a généré de nombreuses nouvelles possibilités commerciales pour les pionniers, souligne-t-il, ajoutant que d’ici à 2030, les solutions zéro carbone pourraient être compétitives dans des secteurs représentant plus de 70% des émissions mondiales.

Les pays du monde entier ont également considéré l’accent mondial mis sur la durabilité comme une possibilité de diversifier leur économie et d’adopter de nouvelles technologies et expertises. Les pays du Golfe, notamment les EAU et l’Arabie saoudite, en sont deux solides exemples.

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«Les EAU ont réussi à diversifier leur économie. En 1971, le secteur pétrolier contribuait à hauteur de 90% au produit intérieur brut (PIB) du pays et, aujourd’hui, ce chiffre a considérablement diminué pour atteindre 28%», déclare Rory McCarthy, directeur de l’exploitation et associé chez Yellow Door Energy, à Arab News.

Il affirme qu’en plus de l’ambitieuse stratégie énergétique 2050 des EAU, le pays a énormément investi dans l’énergie solaire et il abrite désormais plusieurs des plus grands parcs solaires du monde, notamment le parc d’énergie solaire Mohammed ben Rachid al-Maktoum à Dubaï et les centrales solaires Al-Dhafra et Noor à Abu Dhabi.

«L’Arabie saoudite a programmé l’Initiative verte saoudienne, qui fait partie du projet Vision 2030, et dont les objectifs sont de réduire les émissions de carbone de 278 millions de tonnes par an d’ici à 2030, d’atteindre 50% de production d’énergie propre d’ici à 2030 et de planter dix milliards d’arbres (ainsi que quarante milliards d’arbres à travers le Moyen-Orient)», déclare M. McCarthy.

De plus, en menant à bien l’initiative Vision 2030, le Royaume vise à réduire sa dépendance au pétrole, à diversifier son économie et à développer les secteurs des services publics comme la santé, l’éducation, les infrastructures, les loisirs et le tourisme.

Dans l’ensemble, les pays du Golfe investissent massivement dans des projets d’énergie renouvelable, tous axés sur la durabilité et, plus spécifiquement, sur la production et l’utilisation d’hydrogène vert.

 

EN CHIFFRES

66% – Risque que les températures mondiales dépassent le seuil d’1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels pendant au moins un an, entre 2023 et 2027.

98% – Risque qu’au moins une des cinq prochaines années – et la période de cinq ans dans son ensemble – soit la plus chaude jamais enregistrée à l’échelle de la planète.

(Source: OMM)

 

«Ces initiatives représentent un changement significatif dans les politiques énergétiques de la région», insiste Zoltan Rendes.

«Alors que ces pays ont toujours été associés à des niveaux élevés de production d’hydrocarbures, leurs efforts de transition vers des sources d’énergie renouvelables démontrent une prise de conscience croissante de la nécessité de lutter contre le changement climatique.»

Néanmoins, l’ampleur du défi est énorme, explique M. Rendes, et le succès de ces efforts dépendra d’une série de facteurs, notamment des progrès technologiques, des considérations économiques et de la volonté politique. Après tout, les enjeux sont importants et les conséquences du réchauffement climatique peuvent être préjudiciables pour le monde entier.

«Si le seuil climatique d’1,5 °C est dépassé, le niveau de la mer continuera à s’élever, entraînant une augmentation de l’érosion et des inondations côtières», avertit M. Rosenthal.

«Les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les ouragans, les sécheresses et les vagues de chaleur, deviendront plus fréquents et plus graves. Ils auront une incidence sur l’agriculture, les ressources en eau et la santé humaine.»

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Un garçon transporte un bloc de glace pendant une vague de chaleur à Damas, en Syrie. (Reuters)

Des écosystèmes entiers pourraient subir des perturbations importantes, entraînant la perte, voire l’effondrement de la biodiversité. En outre, il pourrait y avoir un risque plus élevé de points de basculement irréversibles, comme la fonte des principales calottes glaciaires et la libération de grandes quantités de gaz à effet de serre lors du dégel du pergélisol.

«Les effets seraient profonds et ils auraient des conséquences considérables sur les sociétés humaines et le monde naturel», souligne Philipp Rosenthal.

L’Organisation des nations unies (ONU) a lancé un nouvel avertissement concernant la probabilité croissante que le phénomène météorologique El Niño se produise dans les mois à venir, entraînant des températures mondiales plus élevées et de nouveaux records de chaleur, alors que l’année 2023 marque la fin d’une série inhabituelle de trois années consécutives de La Niña.

Les phénomènes El Niño et La Niña, qui résultent des variations de la force du vent et des températures océaniques dans l’océan Pacifique, provoquent des modèles climatiques distinctifs. Alors que les épisodes El Niño libèrent de la chaleur de l’océan et ajoutent jusqu’à 0,2 °C aux températures mondiales en surface, les épisodes La Niña contribuent à une absorption accrue de chaleur par l’océan, indique M. Rosenthal.

En conséquence, le cycle El Niño-La Niña a des effets importants sur un certain nombre de régions, en particulier sous les tropiques, provoquant des vagues de chaleur, des sécheresses, des inondations et des incendies de forêt.

«L’incidence du changement climatique et des épisodes El Niño sur le Moyen-Orient, en particulier les pays du Golfe comme l’Arabie saoudite, les EAU et le Qatar, fait l’objet d’études intensives», poursuit Zoltan Rendes.

Bien qu’El Niño soit un phénomène climatique naturel qui se produit de manière irrégulière tous les deux à sept ans et contribue à l’augmentation de la température mondiale, des recherches sont en cours pour tenter de comprendre si le changement climatique pourrait influencer sa fréquence ou son intensité.

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Les scientifiques préviennent que la planète pourrait déjà avoir franchi un seuil critique en matière de changement climatique. (Reuters)

De même, dans une région déjà connue pour sa chaleur et son aridité extrêmes, des recherches supplémentaires sont également nécessaires pour bien comprendre les effets spécifiques d’El Niño.

Ce qui est certain, c’est que les conditions météorologiques devraient s’aggraver en raison du réchauffement climatique, provoquant des effets potentiellement irréversibles tels que l’insécurité alimentaire, la perturbation de l’agriculture, les pénuries d’eau et les risques pour la santé humaine, ajoute M. Rendes.

«Bien que ces répercussions brossent un tableau sombre, il est important de noter que les efforts pour atténuer le changement climatique et s’adapter à ses effets peuvent aider à réduire ces risques», précise-t-il.

«Cependant, le temps presse et une action décisive est plus que jamais nécessaire.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


Des frappes israéliennes font des dizaines de morts dans la bande de Gaza

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.  "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe. "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
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  • Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement Hamas
  • Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien, la guerre à Gaza s'est propagée au Liban, où le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au mouvement palestinien.

Après des discussions à Beyrouth en vue d'obtenir une trêve entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).

Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).

"Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (...) à Cheikh Radwan", a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation.

"Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s'agit jusqu'à présent", témoigne auprès de l'AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza".

"Arrêt total de l'agression" 

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l'émissaire Amos Hochstein s'est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger "l'arrêt total de l'agression" au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

"Très violente frappe" 

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l'Agence nationale d'information libanaise (Ani).

Jeudi matin, le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.