Réchauffement: la réponse du monde est «pitoyable», dénonce le chef de l'ONU

La réponse collective du monde reste "pitoyable", a dénoncé jeudi le secrétaire général de l'ONU (Photo d'illustration, AFP).
La réponse collective du monde reste "pitoyable", a dénoncé jeudi le secrétaire général de l'ONU (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Vendredi 16 juin 2023

Réchauffement: la réponse du monde est «pitoyable», dénonce le chef de l'ONU

  • Antonio Guterres a dénoncé la réponse collective du monde en s'en prenant notamment aux énergies fossiles
  • «Il est temps de se réveiller et d'accélérer la cadence» a-t-il plaidé, estimant toujours que respecter l'objectif idéal de l'accord de limiter le réchauffement à 1,5°C

NATIONS UNIES: Malgré la perspective annoncée d'une "catastrophe" climatique, la réponse collective du monde reste "pitoyable", a dénoncé jeudi le secrétaire général de l'ONU, s'en prenant notamment une nouvelle fois aux énergies fossiles "incompatibles" avec la survie de l'humanité.

"Nous nous précipitons vers la catastrophe, les yeux grands ouverts, avec bien trop de gens prêts à tout miser sur des voeux pieux, des technologies qui n'ont pas fait leur preuve ou des solutions miracles", a déclaré Antonio Guterres lors d'une conférence de presse.

"Les politiques actuelles conduisent le monde vers un réchauffement de +2,8°C d'ici la fin du siècle. Cela annonce une catastrophe. Pourtant la réponse collective est pitoyable."

"Les pays sont loin de tenir leurs promesses et leurs engagements climatiques. Je vois un manque d'ambition. Un manque de confiance. Un manque de soutien. Un manque de coopération. Et une foison de problèmes de clarté et de crédibilité", a martelé le secrétaire général, qui organisera le 20 septembre un sommet sur l'action climatique à New York.

"Il est temps de se réveiller et d'accélérer la cadence", a-t-il plaidé, estimant toujours que respecter l'objectif idéal de l'accord de limiter le réchauffement à +1,5°C est "encore possible".

Mais pour cela, il faut agir "immédiatement", en commençant "par le coeur pollué de la crise climatique: les énergies fossiles".

"Le problème n'est pas seulement les émissions des énergies fossiles. Ce sont les énergies fossiles elles-mêmes, point final."

Les industries du secteur des énergies fossiles, charbon, pétrole et gaz, sont des cibles privilégiées du secrétaire général, qui les a exhortées à s'éloigner d'"un produit incompatible avec la survie des humains".

Soulignant les profits record dans des entreprises pétrolières et gazières, il a estimé qu'"échanger l'avenir contre 30 pièces d'argent est immoral", en référence à l'épisode biblique dans lequel Judas dénonce Jésus pour cette somme.

Interrogé sur le fait que le président de la prochaine COP28 sur le climat, Sultan Al Jaber, est aussi le patron de la compagnie pétrolière nationale émiratie ADNOC, Antonio Guterres a noté que son "appel ne vise pas des gens, mais le fond, les solutions".

"Pour moi, ce qui est essentiel dans les COP est de s'assurer que ceux qui sont le plus liés aux secteurs qui ont bénéficié de l'économie du passé reconnaissent l'importance d'être des leaders dans la création de l'économie du futur", a-t-il déclaré.

Le secrétaire général, qui s'est entretenu jeudi matin avec une dizaine de représentants de la société civile sur cette question, a d'autre part dénoncé le fait que "les droits humains des militants climatiques sont bafoués".

"Dans toutes les sociétés, sans exception, les voix de la société civile doivent être entendues. Elles doivent participer à la table des négociations pour l'élaboration des politiques, et sur le terrain pour aider au changement", a-t-il insisté.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.