Ethiopie: arrivée d'un 1er convoi d'aide internationale dans la capitale du Tigré (CICR)

Trhas Gabrihals (G), 28 ans, une réfugiée éthiopienne qui a fui le conflit du Tigré, pleure à côté de ses deux enfants car elle n'a pas pu retrouver ses jeunes frères après un mois de recherches, à l'entrée du camp de réfugiés de Um Raquba, dans l'état de Gedaref, à l'est du Soudan, le 11 décembre 2020.  (Yasuyoshi CHIBA / AFP)
Trhas Gabrihals (G), 28 ans, une réfugiée éthiopienne qui a fui le conflit du Tigré, pleure à côté de ses deux enfants car elle n'a pas pu retrouver ses jeunes frères après un mois de recherches, à l'entrée du camp de réfugiés de Um Raquba, dans l'état de Gedaref, à l'est du Soudan, le 11 décembre 2020. (Yasuyoshi CHIBA / AFP)
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Publié le Samedi 12 décembre 2020

Ethiopie: arrivée d'un 1er convoi d'aide internationale dans la capitale du Tigré (CICR)

  • n convoi d'aide internationale est arrivé samedi dans la capitale de la région éthiopienne du Tigré, Mekele, pour la première fois depuis le lancement d'une opération de l'armée fédérale il y a plus d'un mois
  • "C'est la première fois depuis que les affrontements ont éclaté dans le Tigré il y a plus d'un mois qu'une aide internationale parvient à Mekele", a relevé le CICR

ADDIS ABEBA : Un convoi d'aide internationale est arrivé samedi dans la capitale de la région éthiopienne du Tigré, Mekele, pour la première fois depuis le lancement d'une opération de l'armée fédérale il y a plus d'un mois, a indiqué le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Le convoi, auquel s'est jointe la Croix-Rouge éthiopienne, a été organisé en coordination avec les autorités éthiopiennes, a précisé le CICR dans un communiqué.

La communauté internationale réclamait depuis plusieurs semaines un accès humanitaire à cette région, qui était quasiment coupée du monde depuis le lancement le 4 novembre d'une opération militaire visant à destituer les autorités régionales dissidentes.

Le 2 décembre, l'ONU s'était félicitée d'avoir obtenu du gouvernement éthiopien un accès humanitaire sans restriction au Tigré, mais n'a pas encore été en mesure de l'appliquer, Addis Abeba sur sa volonté insistant d'être le chef d'orchestre de l'acheminement de laide humanitaire au Tigré.

Les sept camions de la Croix-Rouge qui composent le convoi transportent des médicaments et du matériel médical pour soigner plus de 400 blessés ainsi que des articles pour le traitement de maladies courantes et chroniques.

"C'est la première fois depuis que les affrontements ont éclaté dans le Tigré il y a plus d'un mois qu'une aide internationale parvient à Mekele", a relevé le CICR.

Ces secours seront donnés à l'hôpital Ayder, principal hôpital de Mekele, qui comptait avant le conflit près de 500.000 habitants, au Bureau régional de la Santé et à la pharmacie de la Croix-Rouge éthiopienne dans la ville. 

L'hôpital, qui fin novembre a fait face à un afflux de personnes blessées dans les combats, a dû fermer son unité de soins intensifs et son bloc opératoire en raison du manque de fournitures médicales et de carburant pour le générateur.

Il peine par ailleurs à répondre aux besoins des patients souffrant de maladies chroniques et à assurer des services courants, selon le CICR.

"Après des semaines sans réapprovisionnement, sans eau courante et sans électricité, les médecins et le personnel infirmier ont été contraints de faire des choix impossibles entre les services à maintenir et ceux à supprimer", a indiqué Patrick Youssef, directeur régional du CICR pour l'Afrique.

"Ce convoi de secours médicaux permettra de regarnir les stocks, d'aider les patients et de réduire le nombre de décisions difficiles de vie ou de mort", a-t-il souligné, dans le communiqué.

Le ministère éthiopien de la Santé a lui aussi distribué des médicaments et du matériel médical aux structures de santé de la capitale samedi, selon le CICR.

Le convoi de la Croix-Rouge a également acheminé des couvertures, des bâches, des sets d'ustensiles de cuisine, des vêtements, du savon et des jerrycans pour aider quelque 100 familles qui ont dû fuir à cause des combats, ainsi que des équipements pour améliorer l'accès à l'eau et à l'assainissement.

"De nombreuses structures de santé dans le Tigré sont certainement confrontées aux mêmes difficultés que l'hôpital Ayder et ont besoin d'un soutien de toute urgence", a pointé M. Youssef.


Le Liban réforme le secret bancaire, une mesure clé pour ses bailleurs

Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
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  • Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays
  • Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans

BEYROUTH: Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays, plongé dans une grave crise économique, par les bailleurs internationaux, dont le FMI.

Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant donc le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d'aider des personnalités à transférer des fonds importants à l'étranger.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a salué une "étape indispensable vers la réforme financière" que son gouvernement a promis de réaliser et un "pilier essentiel d'un plan de reconstruction".

Cette mesure, a-t-il ajouté, est "fondamentale pour restaurer les droits des déposants et la confiance des citoyens et de la communauté internationale". Il a mis en avant que l'opacité financière, prévalant de longue date au Liban, n'était plus aussi attractive pour les investisseurs qu'elle avait pu l'être.

"Il ne faut pas croire qu'avec cette loi, n'importe qui va entrer dans une banque et demander des détails sur un compte", a tempéré le ministre des Finances, Yassine Jaber, en déplacement à Washington avec son collègue de l'Economie, Amer Bisat, et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.

Ces responsables doivent se rendre à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le Liban a longtemps été une plaque-tournante financière régionale, dont la législation stricte sur le secret bancaire était perçue comme un atout, jusqu'à la profonde crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et terni sa réputation.

Depuis, les autorités sont sous pression, interne et internationale, pour réformer une législation accusée d'avoir permis une fuite de capitaux au déclenchement de la crise, alors que les simples déposants étaient privés de leur épargne et que la valeur de la monnaie locale plongeait.

- Loi rétroactive sur dix ans -

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les changements votés jeudi autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations sans raison particulière".

Ces organismes pourront avoir accès à des informations comme le nom des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars et aider à la relance de l'économie libanaise, dont les maux sont imputés à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a besoin de fonds pour la reconstruction.

M. Salam a souligné que la réforme "ouvrait une page nouvelle" dans la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption et le blanchiment.

Le ministre des Finances a relevé que la Banque centrale aura "plus de marge de manoeuvre" pour accéder à certains comptes.

Selon Alain Aoun, membre de la commission des finances du Parlement, une première réforme en 2022 avait été jugée insuffisante par le FMI. Les organismes de contrôle pourront désormais demander "l'information qu'ils veulent", a-t-il dit à l'AFP.

En avril 2022, le Liban et le FMI avaient conclu un accord sous conditions pour un prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord, et le nouveau gouvernement libanais a promis d'autres réformes. Il doit prochainement soumettre au Parlement un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.

Mercredi, le gouvernement a aussi signé un accord de 250 millions de dollars avec la Banque mondiale pour relancer son secteur électrique en déshérence, qui prive régulièrement les Libanais de courant.


Le Parlement libanais approuve un projet de loi sur le secret bancaire

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
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  • La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise
  • Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière

BEYROUTH: Le Parlement libanais a approuvé jeudi un projet de loi sur la levée du secret bancaire, une réforme clé réclamée par le Fonds monétaire international (FMI), au moment où des responsables libanais rencontrent à Washington des représentants des institutions financières mondiales.

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise imputée à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a désormais besoin de fonds pour la reconstruction.

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière.

Ces organismes pourront avoir accès à des informations telles que les noms des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

Le Liban applique depuis longtemps des règles strictes en matière de confidentialité des comptes bancaires, ce qui, selon les critiques, rend le pays vulnérable au blanchiment d'argent.

En adoptant ce texte, le gouvernement avait précisé qu'il s'appliquerait de manière rétroactive pendant 10 ans. Il couvrira donc le début de la crise économique, lorsque les banquiers ont été accusés d'aider certaines personnalités à transférer d'importantes sommes à l'étranger.

Le feu vert du Parlement coïncide avec une visite à Washington des ministres des Finances, Yassine Jaber, et de l'Economie, Amer Bisat, ainsi que du nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid, pour des réunions avec la Banque mondiale et le FMI.

M. Jaber a estimé cette semaine que l'adoption des amendements donnerait un "coup de pouce" à la délégation libanaise.

En avril 2022, le Liban et le FMI ont conclu un accord sous conditions pour un programme de prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord avec Beyrouth après des discussions avec M. Jaber. Le nouveau gouvernement libanais s'est engagé à mettre en oeuvre d'autres réformes et a également approuvé le 12 avril un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.


Syrie: Londres lève ses sanctions contre les ministères de la Défense et de l'Intérieur

Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
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  • "Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor
  • Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier

LONDRES: Le Royaume-Uni a annoncé jeudi avoir levé ses sanctions contre les ministères syriens de l'Intérieur et de la Défense ainsi que contre des agences de renseignement, qui avaient été imposées sous le régime de Bachar al-Assad.

"Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor.

Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier.

Ces autorités, issues de groupes rebelles islamistes, ont pris le pouvoir le 8 décembre.

Le Royaume-Uni avait début mars déjà levé des sanctions à l'égard de 24 entités syriennes ou liées à la Syrie, dont la Banque centrale.

Plus de trois cents individus restent toutefois soumis à des gels d'avoirs dans ce cadre, ainsi qu'une quarantaine d'entités, selon le communiqué du Trésor.

Les nouvelles autorités syriennes appellent depuis la chute d'Assad en décembre dernier à une levée totale des sanctions pour relancer l'économie et reconstruire le pays, ravagé après 14 années de guerre civile.