La proposition de Damas pour l'acheminement de l'aide aux zones rebelles inquiète

Damas a décidé "d'autoriser l'ONU et ses agences" à utiliser Bab al-Hawa "en pleine coopération" avec le gouvernement "pour une période de six mois" (Photo d'illustration, AFP).
Damas a décidé "d'autoriser l'ONU et ses agences" à utiliser Bab al-Hawa "en pleine coopération" avec le gouvernement "pour une période de six mois" (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Lundi 17 juillet 2023

La proposition de Damas pour l'acheminement de l'aide aux zones rebelles inquiète

  • Les conditions posées par la Syrie suscitent des craintes parmi les organisations humanitaires
  • Le non-renouvellement le 11 juillet de ce mécanisme au Conseil de sécurité, après un véto de la Russie, allié de Damas, a changé la donne

BEYROUTH: Le gouvernement syrien a annoncé qu'il autoriserait pour six mois l'ONU à acheminer de l'aide internationale aux zones rebelles après l'expiration d'un mécanisme de l'ONU mais les conditions posées par Damas suscitent des craintes parmi les organisations humanitaires.

Un mécanisme mis en place en 2014 permettait à l'ONU d'acheminer depuis la Turquie voisine nourriture, eau et médicaments aux habitants du nord-ouest de la Syrie, dernière région résistant au régime de Bachar al-Assad.

La majeure partie de l'aide passait par le poste-frontière de Bal al-Hawa et ce mécanisme permettait à l'ONU de se dispenser de l'autorisation de Damas, qui dénonce régulièrement une violation de sa souveraineté.

Mais le non-renouvellement le 11 juillet de ce mécanisme au Conseil de sécurité, après un véto de la Russie, allié de Damas, a changé la donne.

Que propose Damas?
L'ONU a désormais besoin du feu vert de Damas pour continuer à acheminer l'aide, même si le gouvernement ne contrôle pas Bab al-Hawa, aux mains du groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ancienne branche locale d'Al-Qaïda).

Damas a décidé "d'autoriser l'ONU et ses agences" à utiliser Bab al-Hawa "en pleine coopération" avec le gouvernement "pour une période de six mois", a déclaré vendredi l'ambassadeur syrien à l'ONU Bassam Sabbagh.

L'autorisation est cependant assortie de deux conditions.

"Les Nations unies et ses représentants et personnels ne doivent pas communiquer avec les organisations et groupes terroristes du nord-ouest de la Syrie", a insisté M. Sabbagh, en référence à HTS.

Damas demande également une supervision des opérations par le Comité international de la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge arabe syrien.

Environ la moitié de la province d'Idleb et des portions des provinces voisines sont contrôlées par HTS, considéré comme une organisation terroriste par Damas et les grandes puissances.

Selon l'ONU, quatre millions de personnes, qui vivent dans ces territoires, ont besoin d'aide humanitaire pour survivre, plus de 12 ans après le début de la guerre en Syrie. Le mécanisme qui a expiré le 10 juillet permettait d'aider 2,7 millions de personnes chaque mois.

Quelles inquiétudes?
L'ONU a jugé "inacceptables" les conditions syriennes.

Commentant la première, le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) a argué que l'ONU devait être en mesure de "continuer à échanger avec les acteurs étatiques et non étatiques pertinents (...) pour conduire des opérations humanitaires sûres".

Quant à la seconde condition, elle n'est "ni en accord avec l'indépendance des Nations unies ni pratique, étant donné que le CIRC et le CARC ne sont pas présents dans le nord-ouest", ajoute-t-il.

L'ONU note encore que la demande que l'acheminement de l'aide se fasse "en pleine coopération" avec Damas mérite d'être "clarifiée".

Au-delà de l'ONU, des ONG craignent que cette proposition ne se fasse au détriment des personnes le plus dans le besoin.

L'ONG MedGlobal, qui gère des cliniques dans les zones rebelles, se dit "très inquiète".

"Le transfert du contrôle de Bab-Al-Hawa (...) depuis une partie neutre (l'ONU, ndlr) à un régime qui a massacré son peuple et déplacé la moitié de sa population conduira à plus de morts et de souffrance parmi des civils innocents", a indiqué son directeur Zaher Sahloul.

Et de craindre qu'il entraînera aussi "une autre crise des réfugiés".

Le Comité de secours international (ICR), un groupe humanitaire très actif à Idleb, exhorte lui à une extension du mécanisme de 2014, soulignant "la responsabilité du Conseil de sécurité pour protéger les Syriens où qu'ils soient".

Quels développements? 
Le président Assad se dit déterminé à reprendre les zones rebelles.

Selon l'analyste Nick Heras, le gouvernement "affiche une confiance accrue dans sa capacité à contenir, puis à réduire" ces territoires.

"Damas veut pouvoir contrôler les passages" et "dans un futur proche (...) Assad et ses alliés y arriveront par la force", estime-t-il.

Des membres du Conseil de sécurité espèrent cependant un retour à la table des négociations.

La représentante de la Suisse aux Nations unies, dont le pays et le Brésil avaient présenté le texte de renouvellement du mécanisme, a dit qu'avec son homologue brésilien, ils allaient "se remettre au travail immédiatement" pour trouver une solution.

"Permettre à la Syrie de dicter l'acheminement de l'aide dans les zones échappant au contrôle gouvernemental met en grave danger les vies, les droits et la dignité de millions de Syriens", a averti de son côté Hiba Zayadin, chercheuse à Human Rights Watch.


Le ministre des Affaires étrangères aborde des questions régionales et internationales avec son homologue français

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah et le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française, M. Jean-Noël Barrot en visite à Riyad. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah et le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française, M. Jean-Noël Barrot en visite à Riyad. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
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  • Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah, a reçu Vendredi son homologue français, M. Jean-Noël Barrot

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah, a reçu Vendredi le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française, M. Jean-Noël Barrot.

Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun, en particulier la situation actuelle dans la bande de Gaza et les initiatives prises pour la prochaine conférence visant à résoudre la question palestinienne et à faire progresser la solution des deux États, prévue en juin prochain sous la présidence conjointe de l'Arabie saoudite et de la France.

 


Le chef de la diplomatie syrienne hisse le nouveau drapeau de son pays devant l'ONU

Le ministre syrien des affaires étrangères, Asaad Al-Shibani, tient le drapeau syrien lors d'une cérémonie visant à l'ajouter aux 100 drapeaux alignés au siège des Nations unies à New York, vendredi. (AP)
Le ministre syrien des affaires étrangères, Asaad Al-Shibani, tient le drapeau syrien lors d'une cérémonie visant à l'ajouter aux 100 drapeaux alignés au siège des Nations unies à New York, vendredi. (AP)
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  • Le ministre syrien des Affaires étrangères, en visite à New York, a hissé vendredi le nouveau drapeau de la Syrie post-Assad devant le siège de l'ONU
  • M. Chaibani a de nouveau appelé à la levée des sanctions imposées sous le pouvoir précédent

DAMAS: Le ministre syrien des Affaires étrangères, en visite à New York, a hissé vendredi le nouveau drapeau de la Syrie post-Assad devant le siège de l'ONU, affirmant qu'il s'agissait d'un moment "historique" et réclamant la levée des sanctions contre son pays.

"Le ministre des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani hisse le nouveau drapeau syrien devant le siège de l'ONU à New York", a annoncé l'agence officielle syrienne Sana.

Le chef de la diplomatie des nouvelles autorités, qui ont pris le pouvoir le 8 décembre à Damas et évincé l'ex-président Bachar al-Assad, doit participer à une réunion du Conseil de sécurité vendredi.

Dans une déclaration à la chaîne al-Jazeera après avoir hissé le drapeau à trois étoiles, symbole du soulèvement contre le pouvoir de Bachar al-Assad, le ministre a affirmé qu'il s'agissait d'un moment "historique" qui "consacre la victoire du peuple syrien".

"La nouvelle administration (..) tend la main à la communauté internationale et attend que cette dernière fasse de même en retour", a-t-il dit.

M. Chaibani a de nouveau appelé à la levée des sanctions imposées sous le pouvoir précédent. "Le peuple syrien a besoin en premier lieu d'une levée des sanctions", a déclaré le ministre à la chaîne al-Jazeera.

"Les sanctions entravent le retour des réfugiés, la stabilité, les investissements, la reconstruction des infrastructures détruites par le régime d'Assad", a-t-il souligné.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie syrienne, exsangue après 14 années de guerre civile.

Les sanctions économiques impactent lourdement le pays, où selon l'ONU, 90% des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté.

Parallèlement à la visite du ministre des Affaires étrangères à New York, le ministre syrien des Finances et le gouverneur de la Banque centrale ont participé aux réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale cette semaine, pour la première fois depuis plus de 20 ans.


Nucléaire: le chef de la diplomatie iranienne à Oman pour de nouvelles discussions avec Washington

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  • L'agence de presse iranienne Mehr a diffusé une courte vidéo montrant M. Araghchi descendre d'un appareil officiel iranien à l'aéroport de Mascate
  • M. Araghchi se rendra à Mascate "à la tête d'une délégation composée de diplomates et d'experts techniques" pour mener ces discussions indirectes avec les Etats-Unis, avait auparavant indiqué le porte-parole de son ministère

TEHERAN: Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas  est arrivé vendredi à Oman pour une troisième session de discussions sur le nucléaire avec les Etats-Unis prévue samedi, Téhéran augurant de "possibles progrès" si Washington fait preuve de "bonne volonté, sérieux et réalisme".

L'agence de presse iranienne Mehr a diffusé une courte vidéo montrant M. Araghchi descendre d'un appareil officiel iranien à l'aéroport de Mascate.

M. Araghchi se rendra à Mascate "à la tête d'une délégation composée de diplomates et d'experts techniques" pour mener ces discussions indirectes avec les Etats-Unis, avait auparavant indiqué le porte-parole de son ministère, Esmaïl Baghaï.

Le département d'Etat américain a annoncé que l'émissaire du président Donald Trump, Steve Witkoff, participerait bien à ces pourparlers, dans la foulée des deux précédents rendez-vous à Mascate le 12 avril et Rome le 19, salués comme de bonnes discussions par Téhéran et Washington.

Ce troisième cycle prévoit une session de pourparlers techniques entre experts sur le programme nucléaire iranien, en complément de la négociation diplomatique principale.

Michael Anton, qui occupe le poste de responsable de la planification politique au sein du département d'Etat américain, dirigera les travaux techniques du côté américain.

L'agence de presse iranienne Tasnim a de son côté rapporté que les discussions techniques seront menées côté iranien par les vice-ministres des Affaires étrangères Kazem Gharibabadi et Majid Takht-Ravanchi.

Vendredi, M. Baghaï a déclaré que "pour que les négociations progressent, il faut une démonstration de bonne volonté, de sérieux et de réalisme de la part de l'autre partie".

Dans une interview jeudi, le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que Téhéran "aborderait les négociations de samedi avec sérieux, et que si l'autre partie fait également preuve de sérieux, des progrès sont possibles".

Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a relancé sa politique dite de "pression maximale" contre l'Iran, avec qui les Etats-Unis n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980. Il a initié des négociations avec Téhéran, tout en menaçant de bombarder l'Iran en cas d'échec.