A Paris, défilé sans accroc devant Macron et Modi pour la fête nationale française

Le président français Emmanuel Macron (à droite) accueille le Premier ministre indien Narendra Modi pour un dîner à l'Elysée à Paris le 13 juillet 2023. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (à droite) accueille le Premier ministre indien Narendra Modi pour un dîner à l'Elysée à Paris le 13 juillet 2023. (AFP)
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Publié le Vendredi 14 juillet 2023

A Paris, défilé sans accroc devant Macron et Modi pour la fête nationale française

  • En préambule du défilé, le chef de l'Etat français a descendu la prestigieuse avenue des Champs Elysées à bord d'un véhicule militaire devant une foule compacte, récoltant des applaudissements mais aussi quelques huées
  • Après un passage des neuf Alphajets de la Patrouille de France, qui ont coloré le ciel parisien de bleu blanc rouge, le défilé à pied a été ouvert par 240 membres des forces armées indiennes, coiffés de turbans pour certains

PARIS: Le traditionnel défilé militaire du 14 juillet, fête nationale en France, s'est déroulé sans accroc vendredi à Paris en présence d'Emmanuel Macron et du Premier ministre indien, Narendra Modi, invité d'honneur des cérémonies, organisées cette année dans un climat sécuritaire tendu.

Un dispositif exceptionnel de 45 000 policiers et gendarmes est mobilisé dans tout le pays pour la soirée. Plusieurs villes ont annulé leurs festivités et les ventes de pétards et de feux d'artifice ont été interdites afin de prévenir un nouvel épisode de violence.

Fin juin, plusieurs nuits d'émeutes urbaines avaient embrasé le pays, provoquant des dégâts considérables, après la mort d'un adolescent tué par le tir d'un policier lors d'un contrôle routier.

A Paris, les festivités du 14 juillet, date de la prise de la prison de la Bastille au début de la Révolution française en 1789, ont débuté comme tous les ans avec une parade militaire sur l'avenue des Champs-Elysées, dans le centre de la capitale.

Avant ce défilé, l'Elysée a annoncé qu'Emmanuel Macron avait décerné jeudi soir au chef du gouvernement indien Narendra Modi la grand'croix de la Légion d'honneur, plus haute distinction française, pour "saluer le rôle du Premier ministre dans l'excellente relation d'amitié et de confiance qui unit la France et l'Inde".

Paris et New Delhi célèbrent cette année le 25e anniversaire de leur partenariat stratégique, que la France ambitionne de renforcer pour peser dans la zone Asie-Pacifique, bien que l'Inde soit accusée par des ONG de dérive autoritaire.

La gauche française a critiqué cette visite, qui "met à l'honneur un autocrate fascisant", selon le patron des socialistes Olivier Faure. Le leader de La France insoumise (gauche radicale), Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé une entente entre deux dirigeants "tous les deux marqués par des violences autoritaires".

Depuis l'arrivée au pouvoir du parti de M. Modi, en 2014, l'Inde "n'a eu de cesse de régresser dans sa lutte contre la pauvreté, contre les inégalités, comme en termes de droits humains et de libertés fondamentales", ont commenté les écologistes.

26 nouveaux Rafale

En préambule du défilé, le chef de l'Etat français a descendu la prestigieuse avenue des Champs Elysées à bord d'un véhicule militaire devant une foule compacte, récoltant des applaudissements mais aussi quelques huées.

Après un passage des neuf Alphajets de la Patrouille de France, qui ont coloré le ciel parisien de bleu blanc rouge, le défilé à pied a été ouvert par 240 membres des forces armées indiennes, coiffés de turbans pour certains.

Au total, l'édition 2023 a rassemblé 6 500 participants, dont 5 100 à pied. Plus de 60 avions, dont des appareils étrangers, 28 hélicoptères, 157 véhicules et 62 motos ont défilé, en compagnie des 200 chevaux de la Garde républicaine.

Six lycées militaires africains partenaires (Bénin, Congo-Brazzaville, Gabon, Madagascar, Côte d'Ivoire, Sénégal) ont aussi paradé avec les pensionnaires d'écoles militaires françaises.

Pour incarner l'aide militaire française à l'Ukraine, des canons Caesar et des blindés AMX10-RC, du type de ceux cédés à Kiev, ont défilé devant les Parisiens.

Cette manifestation avait par ailleurs vocation à incarner la hausse du budget des armées, alors que le Parlement a définitivement adopté jeudi une nouvelle Loi de programmation militaire (LPM) d'une enveloppe de 413 milliards d'euros d'ici à 2030, en hausse de 40% par rapport à la précédente LPM.

Le défilé s'est conclu vers 10H00 GMT avec l'interprétation de l'hymne national, "La Marseillaise". Emmanuel Macron s'est ensuite longuement entretenu avec les familles des militaires, avant de s'offrir un bain de foule en bas de la plus célèbre avenue du monde.

La présence à Paris du Premier ministre indien sera l'occasion de discuter des modalités d'achat de 26 nouveaux Rafale de Dassault Aviation en version Marine pour le porte-avions indien, ainsi que de trois sous-marins, une acquisition à laquelle New Delhi a donné jeudi son accord de principe.

Les deux pays ont également dévoilé plusieurs accords de coopération dans le domaine spatial, dont la mise en place d'un système conjoint de surveillance maritime par satellites et le démarrage de la construction du satellite franco-indien infrarouge thermique TRISHNA.

MM. Macron et Modi feront une déclaration conjointe avant un entretien à l'Elysée prévu à 15h05 GMT, et un dîner officiel au musée du Louvre.

Les festivités du 14-Juillet à Paris se concluront vendredi soir par un concert et un feu d'artifice près de la tour Eiffel, sous haute surveillance avec environ 10 000 membres des forces de l'ordre à pied d'oeuvre.

La nuit de jeudi à vendredi a toutefois été dans "l'ensemble relativement calme pour un 13 juillet", alors que la fête nationale est souvent émaillée d'incidents (voitures brûlées, etc.), a assuré le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.


La manifestation de soutien à Le Pen "n'est pas un coup de force", dit Bardella

La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
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  • « Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française.
  • « Cela nous semblait nécessaire que nous puissions nous exprimer directement aux Français.

STRASBOURG : La manifestation de soutien à Marine Le Pen prévue dimanche à Paris « n'est pas un coup de force », mais une mobilisation « pour la démocratie », a assuré mercredi Jordan Bardella, président du Rassemblement national, à des journalistes au Parlement européen à Strasbourg.

« Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française. C'est une mobilisation en réalité, non pas contre, mais pour la démocratie française », a déclaré l'eurodéputé au sujet de ce rassemblement annoncé par le RN après la condamnation de la triple candidate à la présidentielle à une peine d'inéligibilité immédiate.

« Cela nous semblait nécessaire (...) que nous puissions nous exprimer directement aux Français par l'intermédiaire de ces discours qui seront prononcés dimanche avec l'ensemble de nos cadres, de nos parlementaires et de nos militants », a-t-il ajouté.

Cette condamnation, que le RN qualifie de « scandale démocratique », compromet grandement ses chances de concourir une quatrième fois à la fonction suprême en 2027.

Pour Jordan Bardella, cela ne change « absolument rien » à sa relation avec Marine Le Pen, « si ce n'est qu'elle est peut-être encore plus forte qu'elle ne l'a été par le passé ».

« Je suis à ses côtés, je vais continuer à l'être (...) Nous allons évidemment mener le combat », a assuré l'eurodéputé qui faisait son retour au Parlement européen après avoir manqué les deux premiers jours de la session.

Il a qualifié de « bonne nouvelle » l'annonce de la justice qu'une décision en appel devrait être rendue « à l'été 2026 », donc bien avant la présidentielle.


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».