La Grèce accuse des ONG de travailler avec des trafiquants d’êtres humains

Des réfugiés et des migrants du camp détruit de Moria font la queue pour entrer dans un nouveau camp temporaire lors d’une opération de police sur l’île de Lesbos, en Grèce, le 17 septembre (Reuters/Photo d’archive).
Des réfugiés et des migrants du camp détruit de Moria font la queue pour entrer dans un nouveau camp temporaire lors d’une opération de police sur l’île de Lesbos, en Grèce, le 17 septembre (Reuters/Photo d’archive).
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Publié le Samedi 12 décembre 2020

La Grèce accuse des ONG de travailler avec des trafiquants d’êtres humains

  • Le ministre des Migrations et de l’Asile, Notis Mitarachi, a nommé sept organisations caritatives que les autorités soupçonnent de fournir des fonds aux trafiquants
  • Les autorités grecques affirment que les témoignages des migrants correspondent aux rapports des agences de renseignement sur les réseaux de trafic de réfugiés

LONDRES: Un ministre grec accuse plusieurs associations caritatives de travailler avec des trafiquants d’êtres humains pour former un réseau de trafic de réfugiés qui s’étend de la Somalie au Royaume-Uni.

Le ministre des Migrations et de l’Asile, Notis Mitarachi, a nommé sept organisations caritatives que les autorités soupçonnent de fournir des fonds aux trafiquants. L’argent serait utilisé pour aider les migrants clandestins de Somalie à entrer en Grèce et, de là, à se rendre dans d’autres pays européens.

Dans une interview au journal The Times, il explique que l’agence d’aide norvégienne Aegean Boat Report, la Fondation Al-Khair basée à Londres et cinq autres groupes seraient complices des efforts visant à aider les contrebandiers.

«Les contacts à Mogadiscio facilitent le transport vers Istanbul, même en payant les billets d’avion pour les migrants sur Turkish Airlines», poursuit M. Mitarachi. «De là, les migrants sont transportés vers des contacts à des points clés le long de la côte turque. Ces contacts travaillent avec des groupes humanitaires pour les pousser vers des îles comme Lesbos. On leur fait atteindre Athènes… puis Berlin, et enfin Calais où ils sont planqués dans des camions, pour arriver à Londres.»

C’est une infraction pénale en Grèce d’aider un migrant illégal à entrer dans le pays. Les îles grecques de la mer Égée, comme Lesbos, sont en première ligne de la crise des migrants en Europe. Environ 17 000 des 90 000 migrants clandestins que compte le pays, qui demandent l’asile en Europe, y sont bloqués, souvent dans de mauvaises conditions dans des centres de réfugiés surpeuplés.

Dans un témoignage vidéo que des journalistes du The Times ont visionné, un réfugié somalien secouru alors qu’il tentait un voyage de la Turquie vers la Grèce le 2 décembre explique aux autorités grecques qu’il a reçu de l’aide pour payer son voyage de la Fondation Al-Khair. Au cours de cette même tentative pour rejoindre la Grèce, 34 Somaliens se sont noyés.

L’homme ajoute que lui et deux autres sont entrés en Turquie avec des visas d’étudiant. Selon lui, certains Somaliens retournent à Mogadiscio pour amener plus de migrants en Europe, aidés par un financement d’Al-Khair.

Notis Mitarachi explique que la Grèce va limiter la capacité des organisations caritatives travaillant dans les camps de réfugiés à embaucher des entrepreneurs privés.

«Si une entreprise veut fournir des services de nettoyage, par exemple, elle devra être autorisée à soumissionner et ne pas être placée par une ONG qui vient «sauver le monde» et qui a besoin d’un million d’euros pour nettoyer les camps», ajoute-t-il.

Les autorités grecques affirment que les témoignages des migrants correspondent aux rapports des agences de renseignement sur les réseaux de trafic de réfugiés, accusés d’exploiter une faille introduite par la Turquie dans le système des visas étudiant et de santé. Il permet aux jeunes Somaliens de se rendre légalement en Turquie avec des visas délivrés par des agents de liaison et un hôpital de Mogadiscio financé par le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Ils sont ensuite mis en contact avec des contrebandiers en Turquie qui organisent des passages illégaux sur le territoire grec.

D’après le témoignage de réfugiés, les autorités turques accordent aux Somaliens un traitement préférentiel par rapport aux migrants d’autres nationalités, indique The Times.

Un certain nombre d’organisations caritatives accusent les pays de la Méditerranée de rendre illégales certaines activités humanitaires légitimes dans le but de limiter le nombre de migrants qui atteignent leur pays.

Aegean Boat Report raconte qu’elle est obligée d’aider les migrants arrivant en Grèce parce que les fonctionnaires les renvoient en Turquie. «Nous avons besoin de volontaires pour aider aux efforts de sauvetage et à la documentation des réfugiés», ajoute l’Agence. La Fondation Al-Khair a refusé de commenter.

Les chiffres officiels révèlent que si le nombre total de migrants arrivant illégalement en Grèce en provenance de la Turquie a diminué de plus de 96 % pendant la pandémie de coronavirus, le nombre de Somaliens a augmenté – représentant près de la moitié du total des réfugiés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.