AL-MUKALLA: Les Houthis, soutenus par l'Iran, ont libéré un membre «malade» de la secte religieuse minoritaire bahaïe, l'un des 17 détenus pendant près de deux mois.
La communauté internationale bahaïe a déclaré que les Houthis avaient libéré un membre bahaï gravement malade, du nom d'Ahmed al-Malahi, et demandé que la pression internationale sur la milice soit accrue jusqu'à ce qu'ils libèrent les autres détenus.
«Ahmed al-Malahi, qui est gravement malade, a été libéré sous la pression internationale», a indiqué mercredi la communauté sur Twitter.
«Nous continuons de réclamer que tous les gouvernements et organisations internationales exigent la libération immédiate et inconditionnelle de tous les bahaïs yéménites», a-t-elle ajouté.
Le 25 mai, des Houthis armés et masqués ont pris d'assaut un rassemblement d’adeptes bahaïs à Sanaa, dont cinq femmes, et les ont arrêtés.
Les Houthis ont rejeté toutes les demandes locales et internationales de les libérer et de cesser de persécuter les minorités religieuses et les dissidents dans les zones qu'ils contrôlent.
Les Houthis ont accusé les bahaïs d'être les comparses des juifs et des Américains tentant de renverser l'islam et les principes religieux du Yémen.
Les organisations internationales de défense des droits ont exprimé leur préoccupation quant au risque de mort ou d'expulsion des bahaïs emprisonnés, en faisant référence au traitement répressif des dissidents par la milice.
Les Houthis n'ont pas reconnu détenir de bahaïs.
Par ailleurs, des activistes yéménites et des médias locaux ont rapporté le fait qu'un soldat yéménite capturé par les Houthis sur le champ de bataille en 2019 dans la province de Saada était mort dans un centre de détention houthi à Sanaa, à la suite de tortures et de négligence médicale.
Les Houthis ont capturé Faisal Abdel Aziz Abou Ras et des dizaines de soldats gouvernementaux sur le champ de bataille de Ketaf à Saada, en 2019, et ont depuis empêché leurs familles de communiquer avec eux.
Le site d'information en ligne Al-Masdar a rapporté que les Houthis avaient récemment informé la famille d'Abou Ras qu'il était atteint d’une «maladie soudaine» et qu'il était décédé à l'hôpital un jour après son admission.
Cependant, de nombreux Yéménites pensent que le soldat a été sauvagement torturé pendant sa détention, tout comme des dizaines d'autres prisonniers de guerre et civils enlevés qui sont morts en détention ou dans les jours qui ont suivi leur retour chez eux.
Le gouverneur de Saada, Hadi Tarshan, a précisé jeudi à Arab News que les Houthis refusaient de fournir des informations sur les soldats capturés à Saada, et suppliait les médiateurs internationaux et l'ONU d'aider à leur libération.
«Nous appelons l'envoyé de l'ONU au Yémen, les organisations humanitaires et la communauté internationale à faire pression sur les Houthis pour qu'ils révèlent le sort des prisonniers et des personnes enlevées qu’ils gardent en détention depuis des années et dont les familles ignorent le sort», a affirmé Hadi Tarshan.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com