Macron ne s'exprimera pas le 14 juillet mais promet un «point» rapide de ses «100 jours»

Le président français Emmanuel Macron arrive pour une réunion de l'Otan avec les partenaires indo-pacifiques de l'organisation lors du sommet de l'Otan, à Vilnius le 12 juillet 2023 (AFP).
Le président français Emmanuel Macron arrive pour une réunion de l'Otan avec les partenaires indo-pacifiques de l'organisation lors du sommet de l'Otan, à Vilnius le 12 juillet 2023 (AFP).
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Publié le Vendredi 14 juillet 2023

Macron ne s'exprimera pas le 14 juillet mais promet un «point» rapide de ses «100 jours»

  • Emmanuel Macron ne s'exprimera pas le 14 juillet, date qu'il avait lui-même fixée pour un point d'étape des «cent jours d'apaisement» décrétés en avril
  • «Je n'ai pas coutume de repousser des choses qui ne sont pas programmées», a balayé le chef de l’État

VILNIUS: Emmanuel Macron ne s'exprimera pas le 14 juillet, date qu'il avait lui-même fixée pour un point d'étape des "cent jours d'apaisement" décrétés en avril, mais s'engage à le faire "autour" de la Fête nationale pour laquelle il promet "la plus grande détermination" en cas de "débordements".

L’Élysée avait fini par laisser entendre, mercredi matin, que le président de la République n'entendait pas s'exprimer vendredi. M. Macron l'a confirmé de Vilnius, à l'issue d'un sommet de l'Otan.

"Je n'ai pas coutume de repousser des choses qui ne sont pas programmées", a balayé le chef de l’État, interrogé par la presse.

"Je crois avoir fait deux fois des interviews du 14 juillet. Donc vous m'accorderez d'avoir une certaine liberté avec cette pratique. J'ai dit que je ferai un point autour du 14 juillet, je vous rassure, je ferai un point autour du 14 juillet. Mais je ne vous en ai donné ni la date ni la forme et je les donnerai en temps voulu", a poursuivi le président avec une pointe d'agacement.

Emmanuel Macron était en réalité interrogé sur la perspective plus large d'une "adresse aux Français" à l'occasion de la Fête nationale.

Il avait par ailleurs, en avril, fixé lui-même cette date pour un "premier bilan" des "cent jours" décrétés dans la foulée de l'adoption chaotique de la réforme des retraites. "Cent jours d'apaisement, d'unité, d'ambitions et d'actions au service de la France", avait-il expliqué.

Mais la période a été marquée par plusieurs jours d'émeutes à la suite de la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre.

Cette date était également cochée par l'ensemble de la classe politique, dans la perspective d'un remaniement ministériel. Les rumeurs étaient reparties de plus belle en fin de semaine dernière mais le gouvernement et sa cheffe, Élisabeth Borne, ont passé le week-end.

«Les Français ont besoin d'être rassurés»

Mardi, devant les parlementaires de la majorité, et mercredi, en recevant les syndicats et le patronat, la Première ministre s'est d'ailleurs projetée sur "les prochains mois".

Faute d'être parvenu à élargir la majorité qui lui manque à l'Assemblée, et sans grandes marges de manœuvres alors que se prépare le budget 2024, Emmanuel Macron semble n'avoir pas encore trouvé la martingale pour la suite de son quinquennat.

Dans ces conditions, "faire une intervention sans annonce, ça décrédibiliserait sa parole", juge une députée du parti présidentiel Renaissance.

"Avec les cent jours, il s'est mis lui-même la pression. Il a fixé un calendrier, un rendez-vous... Il s'est mis dans la seringue", souligne un ex-conseiller ministériel.

Mais "ça donne un sentiment de flottement, alors que les Français ont besoin d'être rassurés", abonde un autre soutien du président.

"Je n'ai jamais adhéré à cette théorie des cent jours", critique de son côté l'ex-président François Hollande. "Je crois à la durée et donc à la nécessité de disposer d'un temps long pour fixer les grandes priorités du pays".

«Dispositif exceptionnel»

Alors que de nombreuses communes annoncent annuler les festivités du 14 juillet par crainte de débordements, M. Macron a promis d'agir "avec la plus grande détermination" en cas de "débordements".

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé le déploiement d'un "dispositif exceptionnel" de 45.000 policiers et gendarmes les soirs des 13 et 14 juillet, qui reprend le "même modus operandi que lors des émeutes" et inclura les unités d'élite du RAID, GIGN et de la BRI ainsi que des hélicoptères et véhicules blindés de la gendarmerie dans les villes "les plus touchées" par les récentes violences.

De son côté, la leader du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen s'est dite "interloquée" par les nombreuses annulations de festivités du 14 juillet. "C'est de la part de ces communes, en réalité, un aveu de la perte totale de confiance en l’État", a-t-elle jugé.

Sur la réponse aux émeutes, M. Macron s'est, comme il l'avait fait la semaine dernière à Pau, montré sceptique face à "des leçons mécaniques ou trop rapides, parce que la nature de ces violences urbaines est très différente de ce que nous avions connu jusqu'ici".

"Est-ce que c'est une affaire de sous-investissement de l'État français dans la politique de la ville? La réponse est non", a-t-il développé à l'adresse de la gauche, rappelant la hausse du budget de la politique de la ville et de l'Agence nationale de la rénovation urbaine.

"Est-ce que c'est un manque de forces de sécurité ou de magistrats comme le disent d'autres? La réponse est non", a-t-il ajouté, insistant sur les créations de postes de policiers et de magistrats sous sa présidence.


Des syndicats de journalistes dénoncent le "ciblage" de la presse au Proche-Orient

De la fumée s'élève après une frappe aérienne israélienne sur Khiam, dans le sud du Liban, le 29 octobre 2024. (AFP)
De la fumée s'élève après une frappe aérienne israélienne sur Khiam, dans le sud du Liban, le 29 octobre 2024. (AFP)
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  • La Fédération internationale des journalistes (FIJ) et d'autres syndicats de presse français ont demandé mardi qu'il soit mis fin au "ciblage" des journalistes tués à Gaza et au Proche-Orient
  • Leur communiqué répertorie "143 journalistes" tués, dont "130 Palestiniens à Gaza, 4 Israéliens, 1 Syrienne et 8 Libanais – dont les 3 derniers assassinés au sud Liban

PARIS: La Fédération internationale des journalistes (FIJ) et d'autres syndicats de presse français ont demandé mardi qu'il soit mis fin au "ciblage" des journalistes tués à Gaza et au Proche-Orient et appellent à une manifestation samedi à Paris.

Leur communiqué répertorie "143 journalistes" tués, dont "130 Palestiniens à Gaza, 4 Israéliens, 1 Syrienne et 8 Libanais – dont les 3 derniers assassinés au sud Liban le 25 octobre 2024".

Ce texte est signé de la FIJ, du Syndicat national des journalistes (SNJ), de la SNJ-CGT, la LDH (Ligue des droits de l'homme), Solidaires, Reporters solidaires et du Comité de soutien Assange.

Ces journalistes "ont en très grande majorité été délibérément ciblés, ce qui constitue des crimes de guerre", poursuivent les signataires.

"Israël a en outre récemment stigmatisé six journalistes du nord de Gaza en les présentant comme des +terroristes+, une accusation sans preuve qui vise à faciliter l'acceptation de leur potentiel assassinat", lit-on encore.

Les signataires condamnent "ces assassinats de journalistes" et s'élèvent "contre les menaces explicites à leur encontre".

Ils soutiennent "l'exigence d'un cessez-le-feu au Proche-Orient" et exigent "l'ouverture de Gaza aux médias internationaux et la protection des journalistes, en commençant par l'évacuation d'urgence des journalistes blessés".

À l'occasion de la Journée internationale pour la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes, les signataires appellent aussi à un rassemblement samedi à 15H00, place de la République, à Paris.

L'offensive israélienne dévastatrice à Gaza a été lancée en riposte à une attaque menée le 7 octobre 2023 contre Israël par le mouvement islamiste Hamas. Cette attaque a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.

En représailles, Israël a promis d'anéantir le mouvement palestinien, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, et lancé une offensive qui a tué au moins 43.061 Palestiniens, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas.


Sahara occidental: Macron réaffirme le soutien à la «souveraineté marocaine», une position «hostile à personne»

Emmanuel Macron a réaffirmé mardi solennellement, devant le Parlement du Maroc à Rabat, que "le présent et l'avenir" du Sahara occidental "s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine", suscitant les applaudissements nourris des élus. (AFP)
Emmanuel Macron a réaffirmé mardi solennellement, devant le Parlement du Maroc à Rabat, que "le présent et l'avenir" du Sahara occidental "s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine", suscitant les applaudissements nourris des élus. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a réaffirmé mardi solennellement, devant le Parlement du Maroc à Rabat, que "le présent et l'avenir" du Sahara occidental "s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine"
  • "Cette position n'est hostile à personne", a assuré le président français dans une réponse aux critiques de l'Algérie, qui soutient les indépendantistes sahraouis du Front Polisario dans ce territoire disputé

RABAT: Emmanuel Macron a réaffirmé mardi solennellement, devant le Parlement du Maroc à Rabat, que "le présent et l'avenir" du Sahara occidental "s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine", suscitant les applaudissements nourris des élus.

"Cette position n'est hostile à personne", a assuré le président français dans une réponse aux critiques de l'Algérie, qui soutient les indépendantistes sahraouis du Front Polisario dans ce territoire disputé.

"Et je le dis ici aussi avec beaucoup de force, nos opérateurs et nos entreprises accompagneront le développement de ces territoires au travers d'investissements, d'initiatives durables et solidaires au bénéfice des populations locales", a-t-il ajouté.

Cette ex-colonie espagnole, considérée comme un "territoire non autonome" par l'ONU, oppose depuis un demi-siècle le Maroc au Front Polisario.

Après la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur ce territoire, Rabat a multiplié les pressions sur la France pour qu'elle en fasse autant.

Le 30 juillet, Emmanuel Macron a fini par considérer dans une lettre adressée au roi Mohammed VI que l'avenir du Sahara occidental s'inscrivait "dans le cadre de la souveraineté marocaine", ouvrant la voie à un réchauffement avec Rabat et par ricochet à une nouvelle crise avec Alger.

Ce réalignement de la position française avait ouvert la voie à cette visite d'Etat, maintes fois repoussée jusque-là.

"Nouvelle page"

"L'autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue et le plan d'autonomie de 2007" proposé par le Maroc "constitue la seule base pour parvenir à une solution politique juste, durable et négociée, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies", a insisté mardi le président français.

"Ancrée dans l'histoire, respectueuse des réalités et prometteuse pour l'avenir, cette position est celle que la France mettra en œuvre pour accompagner le Maroc dans les instances internationales", s'est-il engagé.

Selon lui, "elle permet d'ouvrir une nouvelle page", y compris "avec tous ceux qui veulent agir dans un cadre de coopération régionale en Méditerranée avec les pays voisins du Maroc et avec l'Union européenne".

Au-delà du territoire disputé, Emmanuel Macron a évoqué la nécessité d'aboutir dans la région du Sahel à "une stabilité respectueuse des peuples".

Il a plaidé pour des "projets de développement pour la jeunesse" qui "seule permettra non seulement la stabilité, mais de mettre fin aux routes des trafics et de la misère qui, du Golfe de Guinée à la Libye, sont ceux qui font souffrir le continent africain et le continent européen".

Trois pays du Sahel, Niger, Mali et Burkina Faso, dirigés par des juntes, ont rompu avec la France, ex-puissance coloniale.

La France "a été accusée par certains de tous les maux, bien injustement, car pendant une décennie, elle a évité l'effondrement de plusieurs Etats face au terrorisme et à des califats territoriaux", a déploré le président français. Il a assuré vouloir, "avec humilité", "bâtir une stratégie partenariale nouvelle" dans la région.


Sciences Po: quatre étudiants propalestiniens toujours suspendus

Des étudiants se préparent à quitter l'Institut d'études politiques (Sciences Po Paris) en brandissant un drapeau palestinien pour manifester contre la guerre d'Israël dans la bande de Gaza, à Paris, le 8 octobre 2024. (AFP)
Des étudiants se préparent à quitter l'Institut d'études politiques (Sciences Po Paris) en brandissant un drapeau palestinien pour manifester contre la guerre d'Israël dans la bande de Gaza, à Paris, le 8 octobre 2024. (AFP)
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  • Quatre étudiants de Sciences Po Paris qui avaient mené fin septembre une action propalestinienne et sont depuis interdits d'accès à l'établissement par la direction, vont devoir poursuivre leurs cours à distance
  • Plusieurs syndicats d'enseignants et étudiants (Sud Education, Solidaires, Unef...) ont dénoncé "le nouveau tournant répressif de l'administration de Sciences Po à l'encontre des étudiants engagés contre la guerre menée par Israël contre les Palestiniens

PARIS: Quatre étudiants de Sciences Po Paris qui avaient mené fin septembre une action propalestinienne et sont depuis interdits d'accès à l'établissement par la direction, vont devoir poursuivre leurs cours à distance, a-t-on appris auprès de leur conseil et de la justice administrative, lundi.

Saisi en référé pour la deuxième fois, le tribunal administratif de Paris a débouté lundi les étudiants qui réclamaient leur retour en classe en estimant que "la condition d'urgence n'est pas remplie" pour examiner leur demande.

"Nous attendons désormais une prochaine date d’audience au fond et en attendant, les quatre étudiants poursuivent leurs cours à distance", a expliqué leur avocate, Me Damia Taharraoui, contactée par l'AFP.

Les faits remontent à fin septembre, lors d'un forum auquel participaient des entreprises pour informer sur les débouchés professionnels.

Selon Sciences Po, quatre étudiants avaient "été identifiés comme ayant participé à une action" propalestinienne au cours de laquelle "du matériel a été dégradé notamment" sur les stands de quatre entreprises. "La section disciplinaire a été saisie, et dans l'attente de sa décision, ils ont eu une interdiction d'accès au campus" prononcée début octobre.

"On leur a proposé de suivre leurs études en zoom", a précisé Sciences Po à l'AFP.

Dans une interview aux Echos mi-octobre, le nouveau directeur de Sciences Po Paris, Luis Vassy, avait promis de "prendre les décisions pour assurer un fonctionnement serein". Il avait précisé l'avoir fait "en prenant quatre mesures temporaires d'interdiction d'accès au campus pour des étudiants qui avaient participé, lors de la journée des carrières, à une action dirigée contre les représentants de quatre entreprises".

Il avait alors estimé que le rejet du premier référé des étudiants par le tribunal administratif était "un bon signal en vue du retour à la sérénité sur le campus".

Dans un communiqué publié jeudi, plusieurs syndicats d'enseignants et étudiants (Sud Education, Solidaires, Unef...) ont dénoncé "le nouveau tournant répressif de l'administration de Sciences Po à l'encontre des étudiants engagés contre la guerre menée par Israël contre les Palestiniens et les Libanais".

"Nous réaffirmons notre soutien plein et entier aux étudiants mis en cause et demandons que cessent immédiatement toutes les poursuites et qu'aucune sanction ne soit prise à leur encontre", ont-ils ajouté.