En Syrie, des femmes mènent les secours aux victimes du séisme

L'organisation humanitaire Space of Peace offre des services aux femmes déplacées (Photo fournie).
L'organisation humanitaire Space of Peace offre des services aux femmes déplacées (Photo fournie).
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Publié le Mercredi 12 juillet 2023

En Syrie, des femmes mènent les secours aux victimes du séisme

  • Bien qu'elles jouent un rôle essentiel dans l'acheminement de l'aide humanitaire dans le nord-ouest de la Syrie, les femmes sont toujours confrontées à des défis sociétaux
  • Les travailleuses humanitaires syriennes déplorent leur manque de représentation dans le processus de paix et lors des conférences

LONDRES: Dans le nord-ouest de la Syrie, les femmes sortent de leur rôle traditionnel, souvent au péril de leur sécurité, pour apporter une aide humanitaire dans des régions ravagées par plus d'une décennie de guerre et, plus récemment, dévastées par les tremblements de terre meurtriers qui ont frappé la région en février.

Selon un rapport récemment publié par l'organisation caritative britannique Action for Humanity, le travail de ces femmes a gagné en visibilité au cours des derniers mois, modifiant en même temps les attitudes sociales à l'égard de leur participation au travail humanitaire.

Les deux tremblements de terre qui ont dévasté une grande partie du nord de la Syrie et du sud de la Turquie le 6 février ont tué 6 000 Syriens et laissé environ 5 millions de personnes sans abri, selon les chiffres de l'ONU. Cette catastrophe s'est produite dans une région qui avait déjà subi des destructions massives au cours de la longue guerre civile en Syrie.

Space of Peace propose des services éducatifs pour les enfants (Photo fournie).

«Lorsque le tremblement de terre a frappé, nous nous sommes précipitées dans les camps parce que les gens s'y réfugiaient ainsi qu'à l'extérieur», a déclaré Diana al-Ali, directrice de l'organisation Souryana, une organisation caritative fondée par des femmes et basée dans la province syrienne d'Idlib, au nord-ouest du pays.

L'organisation a distribué divers types d'aide aux communautés touchées par les tremblements de terre, notamment des produits d'incontinence pour les personnes handicapées et des «paniers de la dignité» pour les femmes, comprenant des produits d'hygiène menstruelle.

Umm Issam, qui travaille avec Action for Humanity, explique qu'elle a participé à l'acheminement d'un large éventail d'aides, en particulier des soins de santé mentale d'urgence.

«Nous avons également fourni des produits de première nécessité pour les nourrissons et les enfants, notamment du lait, des couches, de l'eau et des vêtements, ainsi que des moyens de chauffage dans les abris temporaires», a-t-elle déclaré à Arab News.

Compte tenu de leur proximité avec les zones les plus touchées par le tremblement de terre, ces femmes ont «joué un rôle essentiel, notamment dans les opérations de sauvetage, l'aide humanitaire et la réponse aux besoins spécifiques des communautés marginalisées», selon Action for Humanity.

Le rapport de l'organisation caritative, intitulé «Recognizing Resilience : Women's Leadership in Northwest Syria's Earthquake Response and Beyond» («Reconnaître la résilience : le leadership des femmes dans la réponse au tremblement de terre dans le nord-ouest de la Syrie et au-delà»), a été publié le 7 juin, avant la septième conférence de Bruxelles qui s'est déroulée les 14 et 15 juin, l’événement d'engagement principal de l'UE pour la Syrie cette année.

Malgré les progrès significatifs réalisés récemment en ce qui concerne la participation des femmes et leur statut général, la situation dans le nord-ouest de la Syrie, déchiré par la guerre, reste néanmoins sombre pour les femmes et les jeunes filles, dont beaucoup continuent de se heurter à de nombreux obstacles. Les travailleuses humanitaires en ont fait l'expérience directe.

«Certains hommes (membres de la communauté) se sont opposés à notre travail et à notre présence parmi les familles et les hommes, affirmant que nous ne devions faire que du travail domestique», a signalé Al-Ali. «Mais mon équipe et moi-même n'avons jamais reculé.»

Diana, qui travaille pour l'organisation humanitaire Space of Peace, apporte de l'aide dans les camps (Photo fournie).

Umm Issam a indiqué que certains groupes de sa communauté «rejettent le rôle actif des femmes», sous-estiment leurs efforts et ont même essayé de leur retirer le contrôle des mécanismes de distribution de l'aide. Il y a même eu des cas de violence physique de la part de ces groupes, dans le but d'entraver le travail des femmes.

«Nous avons été attaquées par des hommes alors que nous distribuions de l'aide», a révélé Sarah, une travailleuse humanitaire locale dont le nom a été modifié pour protéger sa sécurité.

«Ils nous ont demandé ce que nous faisions là, pourquoi nous étions là, pourquoi nous distribuions de l'aide, pourquoi ce n'était pas un homme qui faisait ce travail.

«Mais après un certain temps, ces hommes ont commencé à nous respecter et même à nous aider.»

Al-Ali a déploré le fait que «les femmes ne sont pas prises en considération» et que «la participation des femmes est très faible» dans les régions où son équipe opère. Loin d'être découragées par des défis et des obstacles apparemment insurmontables, elle et ses collègues sont devenues encore «plus déterminées à continuer», a-t-elle affirmé.

«Nous voulions aider les gens parce qu'ils avaient besoin de nous, et les OING (organisations internationales non-gouvernementales) communiquaient avec nous parce qu'elles nous faisaient confiance. Nous les avons beaucoup aidées», a-t-elle ajouté.

«Au fur et à mesure que nous faisions nos preuves dans le camp, les hommes ont commencé à nous aider et à nous soutenir lorsqu'ils ont vu des résultats tangibles.»

Les taux de suicide et les cas de violence sexiste auraient augmenté au cours des mois qui ont suivi les tremblements de terre. Sarah a précisé que le suicide est très répandu parmi les femmes et les filles déplacées, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des camps de réfugiés, qui sont surpeuplés, obligeant plusieurs familles à vivre ensemble dans de petits espaces confinés, ce qui aggrave une situation économique et humanitaire déjà désastreuse.

Le camp de réfugiés pour personnes déplacées géré par le Croissant Rouge turc dans le district de Sarmada, au nord de la ville d'Idlib, en Syrie (Photo, AFP).

Selon Maysoon, qui travaille pour l'organisation humanitaire Space of Peace, active en Syrie et en Turquie, le mariage précoce est devenu la forme de violence sexiste la plus répandue après le tremblement de terre.

L'augmentation du nombre de mariages précoces est en partie due au fait qu'un plus grand nombre de jeunes ont abandonné l'école après avoir perdu leur maison et leurs documents officiels lors du tremblement de terre, a-t-elle expliqué à Arab News.

S'exprimant lors d'une table ronde virtuelle organisée par Action for Humanity le 13 juin, elle a déclaré que l'aide apportée après le tremblement de terre n'avait atteint le district d'Ariha, à Idlib, où elle est installée, que grâce à l'aide des femmes locales. En outre, les programmes éducatifs conçus pour lutter contre la violence sexiste sont mieux acceptés, ou du moins tolérés, en raison de l'implication croissante des femmes dans le travail humanitaire, a ajouté Maysoon.

«En mai, une campagne menée par notre équipe sur les risques et les conséquences du mariage précoce a attiré 277 hommes, femmes, garçons et filles», a-t-elle mentionné. «La société reconnaît désormais la capacité des femmes à apporter des ressources.»

Selon les recherches menées par Action for Humanity, les principaux obstacles qui empêchent les femmes d'accéder à des rôles de direction dans le nord-ouest de la Syrie sont les contraintes économiques, l'insuffisance des infrastructures et la disparition complète des mesures de protection sociale. Ces facteurs entravent également la participation des femmes au processus de paix en Syrie.

L'organisation humanitaire Space of Peace est active en Syrie et en Turquie (Photo fournie).

Samara Atassi, PDG et cofondatrice de Souriyat Across Borders (Syriennes sans frontières), une organisation caritative dirigée par des femmes qui soutient les réfugiés et les personnes déplacées en Jordanie, en Syrie et au Royaume-Uni, a déclaré que les femmes ont un rôle crucial à jouer dans les pourparlers de paix et que leurs «voix doivent être entendues».

«Les femmes apportent une perspective et une expérience uniques aux efforts de consolidation de la paix, et leur participation peut conduire à des résultats plus inclusifs et durables», a-t-elle ajouté.

«Les recherches ont montré que lorsque les femmes sont impliquées dans les négociations de paix, les accords qui en résultent ont plus de chances de répondre aux besoins de tous les membres de la société, surtout les groupes marginalisés.

«La participation des femmes à la consolidation de la paix peut également contribuer à prévenir les conflits et à promouvoir la cohésion sociale dans les sociétés sortant d'un conflit.»

Umm Issam, l'employée d'Action for Humanity, a demandé que les femmes syriennes soient représentées à hauteur d'au moins 50% lors des conférences internationales organisées pour discuter de l'avenir de leur pays.

De son coté, Racha Nasreddine, directrice d'ActionAid Arab Region, souhaite que la communauté internationale «veille à ce que les fonds parviennent aux organisations locales dirigées par des femmes dans le nord-ouest de la Syrie».

Elle préconise de promouvoir «leur participation à la conception et à la mise en œuvre des réponses et des programmes humanitaires» et de veiller à ce qu'il y ait «un processus de prise de décision participatif aux niveaux local et international».

En outre, la communauté internationale devrait se concentrer sur des programmes qui «investissent dans le développement du leadership des femmes et leur fournissent un soutien en matière de renforcement des capacités», a-t-elle déclaré à Arab News.

«Un autre aspect important est de débloquer davantage de fonds pour s'attaquer aux obstacles qui empêchent la pleine participation des femmes, tels que les contraintes économiques, les responsabilités de prise en charge, la violence fondée sur le sexe et les questions de santé... et de veiller à ce que ces questions soient prioritaires», a déclaré  Nasreddine.

Commentant les promesses faites par les donateurs lors de la septième conférence de Bruxelles ce mois-ci, elle a indiqué que la communauté internationale «a esquivé ses responsabilités et n'a pas engagé les fonds qui aideraient la Syrie à passer de la crise à la résilience.»

Elle a ajouté : «Au cours des douze dernières années, la violence fondée sur le genre et d'autres inégalités sont malheureusement restées des caractéristiques déterminantes pour les femmes et les filles en Syrie. Cette situation ne fera que s'aggraver dans les mois et les années à venir, car la pire crise du coût de la vie jamais enregistrée expose les femmes et les filles à des risques encore plus grands.

«Et pourtant, malgré cela, les femmes et les filles ne figurent dans aucun des engagements pris», a soutenu Nasreddine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


Des frappes israéliennes font des dizaines de morts dans la bande de Gaza

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.  "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe. "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
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  • Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement Hamas
  • Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien, la guerre à Gaza s'est propagée au Liban, où le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au mouvement palestinien.

Après des discussions à Beyrouth en vue d'obtenir une trêve entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).

Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).

"Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (...) à Cheikh Radwan", a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation.

"Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s'agit jusqu'à présent", témoigne auprès de l'AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza".

"Arrêt total de l'agression" 

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l'émissaire Amos Hochstein s'est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger "l'arrêt total de l'agression" au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

"Très violente frappe" 

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l'Agence nationale d'information libanaise (Ani).

Jeudi matin, le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.