COLOMBO: Au moins 300 000 Sri Lankais quitteront cette année leur pays touché par la crise afin de trouver des emplois à l'étranger. La plupart d'entre eux ont fait le choix de travailler dans les pays du Golfe, a annoncé lundi le Bureau sri lankais de l'emploi à l'étranger.
Plus de 152 000 travailleurs sri lankais ont quitté leur pays depuis le début de l'année, et plus de 112 000 d’entre eux en direction de la région du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Ils ont d'abord opté pour l'Arabie saoudite, puis pour le Koweït, le Qatar et les Émirats arabes unis.
«Nous prévoyons que le nombre total de départs pour l’année 2023 atteindra 300 000», a indiqué à Arab News Gamini Senarath Yapa, directeur général adjoint du Bureau sri lankais de l'emploi à l'étranger.
Le Moyen-Orient est leur destination préférée en raison des liens de travail traditionnels et des salaires élevés, qui font de la région une source majeure de transferts de fonds.
Actuellement, plus d'un million de Sri Lankais, soit plus de la moitié du nombre de travailleurs expatriés, travaillent dans les pays du Golfe.
«La plupart de nos agents ciblent le marché du Moyen-Orient», a précisé M. Yapa. «L’accès y est facile et il existe également une bonne offre d'emploi dans la mesure où ils ont besoin de gens pour contribuer au développement de leur économie.»
La principale destination est l'Arabie saoudite, qui a signé en février avec le Sri Lanka un accord sur le contrôle des compétences qui facilite le processus de recrutement de travailleurs qualifiés de cette nation insulaire et couvre 23 professions. Les employeurs saoudiens reconnaissent les certifications délivrées par la Commission de l’enseignement supérieur et professionnel du Sri Lanka.
«Il y existe de nombreux secteurs», a fait savoir M. Yapa. «Si vous êtes compétent, si vous êtes un travailleur qualifié, il y a des opportunités pour vous.»
Les travailleurs expatriés sont la principale source de transferts de fonds pour le Sri Lanka. Ce pays, depuis l'année dernière, est en proie à la pire crise financière de son histoire.
Les apports de cette année devraient être plus élevés que ceux de l'année dernière, lorsqu'ils ont atteint 3,8 milliards de dollars (1 dollar = 0,91 euro). Jusqu'au mois de mai, les Sri Lankais avaient déjà transféré 2,3 milliards de dollars vers le pays.
Mais ce ne sont pas seulement les dollars qui rendent leur séjour à l'étranger important. C'est également le savoir-faire qu'ils acquièrent.
«Ils n'apportent pas seulement les devises, mais aussi de l'expérience», a ainsi affirmé M. Yapa. «Il est indéniable que cela soutient notre économie, car ils reviennent avec énormément de connaissances.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com