JERUSALEM: Israël veut empêcher "l'effondrement" de l'Autorité palestinienne mais exige en échange une série d'engagements de sa part comme la fin de ses "actions contre Israël sur la scène internationale", a affirmé dimanche soir le bureau du Premier ministre israélien.
Après l'investiture en janvier du gouvernement de Benjamin Netanyahou, l'un des plus à droite de l'histoire du pays, Israël avait annoncé l'adoption de sanctions contre l'Autorité palestinienne pour lui faire "payer le prix" de sa démarche pour faire examiner à l'ONU la question de l'occupation israélienne des Territoires palestiniens.
Le cabinet de sécurité a adopté la proposition du Premier ministre qui prévoit d'agir pour "empêcher l'effondrement de l'Autorité palestinienne" mais sans renoncer aux exigences israéliennes qu'elle mette fin à "ses actions contre Israël sur la scène internationale", indique dimanche le bureau de Benjamin Netanyahou dans un communiqué.
D'autres conditions sont formulées comme la fin de "l'incitation à la haine dans les médias et dans le système éducatif, la fin des subventions aux familles des terroristes et l'arrêt de la construction" dans la zone C (sous le contrôle d'Israël) en Cisjordanie occupée.
Le bureau du Premier ministre ne donne cependant pas de détails sur le type d'actions qu'Israël compte entreprendre pour éviter l'effondrement de l'Autorité palestinienne, qui exerce des pouvoirs limités sur environ 40% de la Cisjordanie.
De leur côté, des médias israéliens évoquent notamment la création de zones industrielles pour les Palestiniens en zone C ainsi que d'autres mesures économiques favorisant leur vie quotidienne.
Sanctions israéliennes
Cette décision du cabinet de sécurité survient quelques jours après la fin d'une opération "antiterroriste" israélienne à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, qui a fait 12 morts côté palestinien et un mort côté israélien.
En janvier, Israël avait aussi décidé de retenir des fonds perçus pour l'Autorité palestinienne, à hauteur de ce que celle-ci a versé en 2022 "aux terroristes et à leurs familles".
L'Autorité palestinienne verse chaque mois des allocations aux familles des Palestiniens emprisonnés en Israël pour avoir commis des attaques anti-israéliennes et à celles de ceux qu'elle qualifie de "martyrs", qu'il s'agisse de Palestiniens morts en menant des attentats anti-israéliens ou lors de heurts avec l'armée israélienne en Cisjordanie.
Israël avait également décidé de geler des projets de construction palestiniens dans certains secteurs de ce territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël.
Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh avait alors dénoncé, avec ces sanctions, une tentative de pousser l'Autorité palestinienne "au bord d'un gouffre financier".