MOSCOU: La Russie a estimé samedi que la livraison de bombes à sous-munitions à l'Ukraine décidée par les Etats-Unis était un "aveu de faiblesse" qui rendra Washington "complice" des morts civiles provoquée par cette arme controversée.
"Le transfert d'armes à sous-munitions est un geste de désespoir et un aveu de faiblesse dans le contexte de l'échec de la prétendue contre-offensive ukrainienne", a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
La diplomatie russe a dénoncé une "tentative cynique de prolonger l'agonie des autorités ukrainiennes actuelles sans se soucier des victimes civiles" de ces bombes qui tuent à l'aveugle en dispersant des petites charges explosives avant ou après l'impact.
"En fournissant des armes à sous-munitions, Washington se rendra de fait complice du minage et partagera pleinement la responsabilité des morts causées par les explosions, y compris celles d'enfants russes et ukrainiens", a poursuivi Moscou.
Huit morts dans un bombardement russe dans l'est de l'Ukraine
Au moins huit personnes ont été tuées et 13 blessées samedi dans un bombardement russe sur la ville de Lyman, dans l'est de l'Ukraine, au 500e jour de la guerre, a annoncé le ministère ukrainien de l'Intérieur.
"A ce jour, nous avons connaissance de personnes mortes (...) suite aux bombardements de l'ennemi ce matin", a indiqué le ministère sur Telegram, précisant que 13 personnes ont été blessées.
Les frappes ont eu lieu vers 10H00 sur deux carrefours distants de 200 mètres et bordés de petits commerces et cafés où les habitants étaient nombreux à cette heure, ont constaté dans l'après-midi des journalistes de l'AFP, et selon des témoins.
Aucun cratère d'impact n'est visible, et selon des militaires interrogés, il s'agit de bombes à sous-munitions dont les éclats ont tué et blessé les victimes.
Les forces ukrainiennes sont engagées depuis début juin dans une contre-offensive destinée à reprendre les territoires contrôlés par la Russie dans l'Est et le Sud.
Après plus d'un mois d'opérations, les gains restent modérés avec plusieurs centaines de kilomètres et une dizaine de localités reprises, du fait de puissantes lignes de défenses russes.
Ces armes sont interdites dans nombre de pays, notamment européens, signataires de la Convention d'Oslo de 2008, dont ni les Etats-Unis ni l'Ukraine, ni la Russie ne sont parties prenantes.
Leur usage est très controversé car les charges qu'elles dispersent sont accusées de faire beaucoup de victimes civiles collatérales.
Le président américain Joe Biden a assuré que la décision de livrer des bombes à sous-munitions à l'Ukraine avait été "très difficile", mais représentait "la bonne chose à faire".