Les Etats-Unis ont détruit leurs dernières armes chimiques

Un technicien travaille à détruire le stock d'armes chimiques des États-Unis au dépôt chimique de Pueblo de l'armée américaine le jeudi 8 juin 2023 à Pueblo, Colo (Photo, AP).
Un technicien travaille à détruire le stock d'armes chimiques des États-Unis au dépôt chimique de Pueblo de l'armée américaine le jeudi 8 juin 2023 à Pueblo, Colo (Photo, AP).
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Publié le Samedi 08 juillet 2023

Les Etats-Unis ont détruit leurs dernières armes chimiques

  • Tous les stocks déclarés ont été «irréversiblement détruits», a indiqué l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques
  • Les autres signataires de la Convention de 1997 sur l'interdiction des armes chimiques avaient déjà éliminé leurs réserves

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé vendredi avoir parachevé la destruction de leurs dernières armes chimiques, un tournant majeur à l'échelle mondiale impliquant que plus aucune de ces armes létales déclarées ne subsiste officiellement dans les arsenaux étatiques.

Tous les stocks déclarés ont été "irréversiblement détruits", a indiqué l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) dans la foulée de l'annonce de la Maison Blanche. Plusieurs pays, dont la Corée du Nord ou l'Egypte, demeurent cependant en dehors de la Convention de 1997 régissant la question.

"Depuis plus de 30 ans, les Etats-Unis s'efforcent sans relâche d'éliminer leurs stocks d'armes chimiques. Aujourd'hui je suis fier d'annoncer que les Etats-Unis ont détruit de manière sécurisée la dernière munition de cette réserve - nous rapprochant un peu plus d'un monde débarrassé des horreurs des armes chimiques", a déclaré Joe Biden dans un communiqué.

"La fin de la destruction de tous les stocks d'armes chimiques déclarés est une étape importante", a souligné Fernando Arias, directeur-général de l'OIAC, dans un communiqué.

Les autres signataires de la Convention de 1997 sur l'interdiction des armes chimiques avaient déjà éliminé leurs réserves, avait annoncé en mai Fernando Arias.

Seuls les Etats-Unis devaient terminer de détruire leurs stocks, avait-il indiqué, précisant que plus de "70.000 tonnes des poisons les plus dangereux du monde" ont été détruits sous la supervision de son organisation.

Gaz moutarde, sarin, VX 

La dernière roquette M55 dotée de sarin, un agent innervant, a été détruite vendredi au dépôt "Blue Grass" de l'armée américaine, dans le Kentucky (centre-est des Etats-Unis), a annoncé le Pentagone dans un communiqué séparé.

Pendant des décennies, les Etats-Unis ont maintenu des réserves de munitions d'artillerie et de roquettes contenant du gaz moutarde, ou des agents neurotoxiques ou innervants comme le sarin et le VX.

L'usage de telles armes a été largement décrié après que leurs effets horribles furent exposés à la face du monde dans les tranchées de la Première Guerre mondiale.

Mais nombre de pays ont conservé et développé encore davantage leurs programmes d'armes chimiques dans les années qui ont suivi.

Selon les termes de la Convention de 1997, les Etats-Unis avaient jusqu'au 30 septembre pour détruire toutes leurs munitions et agents chimiques.

«Davantage de défis»

Devançant l'annonce de Joe Biden, le ténor républicain au Sénat Mitch McConnell avait indiqué vendredi que le dépôt "Blue Grass" avait récemment terminé d'éliminer quelque 500 tonnes d'agents chimiques létaux après une mission de quatre ans.

"Bien que l'utilisation de ces armes létales représentera à jamais une tache indélébile dans l'Histoire, notre nation a finalement tenu sa promesse de se débarrasser de ce fléau", a déclaré dans un communiqué le sénateur, ajoutant que "les armes chimiques sont responsables de certains des épisodes les plus horribles en matière de pertes humaines".

Dans son communiqué, le président Joe Biden a également encouragé la poignée de pays encore en dehors de la Convention de 1997 à la signer, afin que "l'interdiction mondiale des armes chimiques atteigne son plein potentiel".

"La Russie et la Syrie doivent de nouveau se conformer à la Convention et reconnaître leurs programmes non déclarés, qui ont été utilisés pour commettre des atrocités et des attaques éhontées", a également lancé le président américain.

Et pour le directeur-général de l'OIAC, "davantage de défis nous attendent".

Avec l'Angola, la Corée du Nord, l'Egypte, et le Soudan du Sud, "quatre pays doivent encore joindre la Convention", a souligné Fernando Arias dans un communiqué de l'OIAC vendredi.

En outre, "les armes chimiques usagées et abandonnées doivent encore être récupérées et détruites", a-t-il ajouté.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.