PARIS: Les sept femmes qui avaient été placées en garde à vue mardi après avoir été rapatriées des camps de prisonniers djihadistes dans le nord-est de la Syrie ont été mises en examen vendredi et placées en détention provisoire, a indiqué le Parquet national antiterroriste (Pnat).
Ces femmes, qui étaient visées par un mandat de recherches, ont été, à l'issue de leur garde à vue, mises en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et, pour l'une d'elle également, pour soustraction ou complicité de soustraction par un parent à ses obligations légales.
Trois autres femmes, qui étaient pour leur part visées par un mandat d'arrêt, avaient été mises en examen dès mardi et écrouées.
Une adolescente de 17 ans, qui avait également été placée en garde à vue mardi, a été libérée sans poursuites, "en l’absence d’éléments permettant de retenir en l’état sa participation à une association de malfaiteurs terroriste", selon le Pnat. Elle a fait l’objet d’une prise en charge judiciaire ordonnée par le juge des enfants.
Quatrième opération de l’année
La France a rapatrié mardi ces dix femmes âgées de 23 à 40 ans, ainsi que 25 enfants, quatrième opération de ce type en un an. Une source diplomatique a déclaré à l'AFP que celle-ci était la dernière, comme le redoutaient les familles des femmes et enfants retenus dans les camps, expliquant que "l'ensemble des mères ayant exprimé leur souhait de quitter la Syrie ayant été rapatriées".
"Certaines mères très radicalisées ont explicitement affirmé vouloir demeurer en Syrie", a expliqué la même source, sans pouvoir communiquer le nombre de personnes concernées. En mai, une source proche du dossier avait indiqué à l'AFP qu'environ quatre-vingts Françaises ne souhaitaient "pas rentrer".
Une autre source diplomatique n'a toutefois pas exclu la possibilité de rapatrier quelques femmes sur une base individuelle et de façon ciblée.
Ces Françaises s'étaient rendues volontairement dans les territoires contrôlés par les groupes djihadistes en zone irako-syrienne et avaient été capturées au moment de la chute de l'organisation Etat islamique (EI) en 2019.
Tout adulte qui a rejoint la zone irako-syrienne et qui y est resté fait l'objet d'une procédure judiciaire.