Le 77e Festival d'Avignon s'ouvre sur un hommage à Nahel

 Le 77e Festival d'Avignon s'est ouvert mercredi soir par un spectacle transformant la Cour d'honneur en centre social et une minute de silence en hommage à Nahel (Photo, AFP).
 Le 77e Festival d'Avignon s'est ouvert mercredi soir par un spectacle transformant la Cour d'honneur en centre social et une minute de silence en hommage à Nahel (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 06 juillet 2023

Le 77e Festival d'Avignon s'ouvre sur un hommage à Nahel

  • En début de journée, de nombreux festivaliers ont afflué au festival d'Avignon qui s'est ouvert en observant une minute de silence en hommage à Nahel
  • Cette minute de silence a été observée à la demande de la metteuse en scène Julie Deliquet

AVIGNON: Le 77e Festival d'Avignon, une des plus grandes manifestations théâtrales au monde, s'est ouvert mercredi soir par un spectacle transformant la Cour d'honneur en centre social et une minute de silence en hommage à Nahel, l'adolescent tué par un policier dont la mort a provoqué une flambée de violences en France.

Cette minute de silence a été observée à la demande de la metteuse en scène Julie Deliquet, qui est aussi directrice d'un théâtre situé en Seine Saint-Denis, le département le plus pauvre de France métropolitaine.

Pour sa première édition, le nouveau patron du Festival, le Portugais Tiago Rodrigues, a choisi d'ouvrir le Festival avec "Welfare", un spectacle à caractère social. Il s'agit d'une adaptation du documentaire de Frederick Wiseman sur "15 héros anonymes pendant une journée dans un centre d'aide sociale à New York", a-t-il expliqué à l''AFP.

Filmé il y a 50 ans, ce documentaire "raconte des histoires qui sont malheureusement toujours très actuelles sur le rapport entre les plus vulnérables et l'Etat mais en même temps avec cette capacité de trouver de la richesse dans la comédie humaine".

Pour l'occasion, la Cour d'honneur a été transformée en centre d'aide sociale, avec un terrain de basket au milieu, des banquettes, des armoires et des matelas autour, a constaté une journaliste de l'AFP sur place.

En début de journée, de nombreux touristes et festivaliers ont commencé à affluer dans la Cité des papes, dans une ambiance bon enfant. Chaque mois de juillet, Avignon se transforme en ville-théâtre, partagée entre le "in", le festival officiel, et le "off", le plus grand marché de spectacle vivant en France.

Le Festival d'Avignon s'étale sur une quarantaine de lieux (pour 44 spectacles), dans la ville mais aussi extra-muros, tandis que le "off" compte 140 lieux et accueille près de 1.200 compagnies.

«Construire des ponts»
Autre spectacle d'ouverture: "G.R.O.O.V.E" de Bintou Dembélé, pionnière du hip-hop en France qui organise une déambulation dansante.

Le nouveau patron de l'événement a décidé d'inviter une langue à chaque édition et, cette année, l'anglais est à l'honneur, "en réponse au Brexit".

"A un moment où des remparts sont construits pour nous éloigner de nos amis britanniques, on doit construire des ponts. C'est une sorte de diplomatie culturelle", dit-il.

Avant même le début du festival, le Portugais a dû faire face à deux mauvaises surprises : la déprogrammation d'un spectacle très attendu et le coût élevé de la réouverture d'un lieu mythique du festival, la Carrière de Boulbon, à une quinzaine de kilomètres d'Avignon.

Coproduite par le festival, "Les Emigrants" de Krystian Lupa, maître de théâtre polonais, a été annulée il y a mois par la Comédie de Genève, où devait se tenir la première, en raison d'une confrontation entre le metteur en scène, accusé de comportements abusifs, et l'équipe technique.

Elle a été remplacée par une pièce de Tiago Rodrigues lui-même. "Ne pas le remplacer aurait représenté pour le Festival d'Avignon un dommage financier de plus de 300.000 euros", explique-t-il. "Je ne pouvais demander à des artistes, notamment émergents, de remplacer un spectacle au dernier moment à l'Opéra Grand Avignon (700 places). Ca aurait été une énorme prise de risque et très irresponsable".

Il affirme ne pas avoir assez de recul sur "cet épisode malheureux", tout en précisant qu'"aucun niveau de talent justifie la violence".

Deuxième casse-tête : la Carrière de Boulbon, utilisée pour la première fois en 1985 pour le "Mahabharata" de Peter Brook et pour la dernière fois en 2016. Philippe Quesne y créera "Le Jardin des délices", inspiré du tableau de Jérôme Bosch.

En raison du dispositif de risque incendie, après les feux de l'été dernier dans la région, 250.000 euros se sont ajoutés au coût prévu de 350.000 euros. Le lieu est aujourd'hui "entièrement sécurisé".

Côté sécurité, cette édition, qui démarre après plusieurs jours de violences urbaines en France, a été renforcée au niveau des unités de forces mobiles, des zones piétonnes, des contrôles d'identité aléatoires dans l'espace public et des patrouilles pédestres et à VTT.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
Short Url
  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).


Les Marionnettes enchantent Dubaï: une scène multilingue et inclusive pour les enfants

Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
Short Url
  • Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe
  • «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella, la fondatrice

DUBAÏ: À Dubaï, dans un paysage dominé par les écrans et les technologies dernier cri, un petit théâtre de marionnettes attire l’attention des familles en quête d’activités culturelles pour leurs enfants. Fondé par Gabriella Skaf, Les Marionnettes propose une expérience ludique, éducative et multilingue qui séduit aussi bien les enfants que leurs parents.

Une idée née d’un besoin personnel

Gabriella Skaf, franco-libanaise et ancienne juriste en droit bancaire, a quitté les salles d’audience pour donner vie à un tout autre théâtre: celui des marionnettes.

«J’ai toujours rêvé de créer quelque chose qui me ressemble, mais je n’avais pas encore trouvé la bonne idée», confie-t-elle avec sincérité.

C’est lors de vacances en France que tout a commencé: «Nous emmenions souvent nos enfants voir des spectacles de marionnettes, et ils étaient fascinés. Mon fils n’avait même pas deux ans, mais il restait captivé du début à la fin. À Dubaï, rien de tel n’existait», raconte Gabriella.

De retour aux Émirats, elle décide alors de donner vie à ce manque. «Au départ, c’était une petite idée… Puis les choses se sont enchaînées: nous avons trouvé un local, pris contact avec des marionnettistes en France, et après plusieurs mois de préparation, le théâtre a ouvert ses portes en novembre 2024.»

--
Les Marionnettes propose des spectacles interactifs pour enfants en plusieurs langues (français, anglais, arabe, russe…).

Une programmation multilingue et interactive

Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe. «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella.

Le théâtre offre deux formats principaux:

  • Les spectacles de marionnettes, qui durent environ une heure avec une pause au milieu.
  • Le storytelling, plus court (30 minutes), où un animateur lit un livre, parfois accompagné de marionnettes, suivi d’une activité créative comme du bricolage, du dessin ou la fabrication de masques.

«L’objectif, c’est de rendre la lecture vivante et de faire participer les enfants. On essaie aussi de varier les langues: italien, arabe, français, russe… bientôt l’espagnol.»

Une activité éducative qui séduit les écoles

Les écoles ont rapidement adhéré au concept. «Les retours sont extrêmement positifs, confie Gabriella. Les enseignants apprécient le fait que ce soit à la fois pédagogique et ludique. Les enfants participent activement, posent des questions, interagissent avec les marionnettes… et surtout, ils gagnent en confiance.»

La différence entre les visites scolaires et familiales est notable. «À l’école, les enfants sont plus calmes, attentifs, et respectent davantage les consignes. Lorsqu’ils viennent avec leurs parents, ils se montrent plus spontanés, plus libres… mais tout aussi enthousiastes. Ce sont deux énergies différentes, et chacune a son charme.»

Les enfants sont encouragés à s’exprimer pendant les spectacles. «Les marionnettes posent des questions, les enfants répondent. Même les plus timides finissent par participer.»

Un message fort autour de l’inclusion

Le 30 avril, Les Marionnettes lancera un spectacle inédit en partenariat avec Sanad Village, une organisation qui accompagne les enfants à besoins spécifiques. «C’est une histoire sur l’inclusion. Le but, c’est d’apprendre aux enfants à accepter les différences, à être gentils et ouverts aux autres», explique Gabriella.

Le spectacle sera présenté en anglais, en français et en arabe, et proposé aux écoles ainsi qu’au grand public.  C’est un sujet important. On veut que les enfants comprennent qu’il ne faut pas avoir peur de ce qui est différent.»

Une ambition régionale

L’objectif de Gabriella ne s’arrête pas à Dubaï. «On aimerait bien développer le concept dans d’autres pays de la région: Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, Liban. Il existe un véritable besoin pour ce type d’activité culturelle.»

Pour rendre le projet plus mobile, un théâtre itinérant est en préparation. «On pourra l’emmener dans les écoles, dans d’autres villes, et même l’utiliser pour des événements privés ou des anniversaires.»

--
Gabriella Skaf - Fondatrice, Les Marionnettes. (photo: fournie)

Une programmation à découvrir en famille

Les spectacles ont lieu les week-ends – vendredi, samedi et dimanche – tandis que les séances de storytelling se déroulent en semaine. Une activité pour les tout-petits, appelée «Bright Minds», est aussi proposée le lundi matin.

«Le programme change chaque mois et on publie les détails chaque semaine sur notre site et nos réseaux sociaux. Les gens peuvent réserver en ligne ou acheter leurs billets sur place», précise Gabriella.

Prochaine étape: un club de lecture pour enfants, des ateliers théâtre et même des cours pour apprendre à créer ses propres marionnettes.


Les îles Farasan célèbrent l'arrivée annuelle du hareng

Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
Short Url
  • Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.
  • Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

RIYAD : Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.

Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

Reconnaissable à son bec de perroquet et à ses couleurs vives, le harid prospère dans les habitats riches en coraux, avec plus de 90 espèces, chacune ayant des formes et des couleurs uniques.

Farasan, un groupe d'îles coralliennes situées à 40 km de la côte de Jazan, devient le site de cet événement naturel lorsque de vastes bancs de poissons harid se rassemblent, selon l'agence de presse saoudienne. 

Les habitants peuvent prédire l'arrivée du poisson grâce à une odeur distincte qui se dégage de la mer après le coucher du soleil, le 15^e jour du mois lunaire.

La pêche annuelle au harid, célébrée à la fin du mois d'avril, est une tradition qui reflète l'héritage culturel des îles et qui fait la joie des habitants des îles Farasan depuis des siècles.

Reconnaissant l'importance culturelle et touristique de cette pêche, le prince Mohammed bin Nasser, gouverneur de Jazan, a inauguré le premier festival du harid des îles Farasan en 2005.

La 21^e édition du festival a été lancée lundi, mettant en avant les îles comme une destination prometteuse pour les touristes et les investisseurs. 

Le festival met en avant les coutumes, les traditions, les jeux folkloriques, l'artisanat et les sites historiques uniques de Farasan, tout en présentant l'artisanat local, comme les pièges à pêche, le tissage de palmiers, la création de sacs et de tapis, ainsi que le tricotage de chapeaux. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com