Mishaal Ashemimry: le programme de vols spatiaux habités du Royaume bénéficiera à la science et inspirera les générations futures

Photo de la Terre prise depuis l’espace par l’astronaute saoudien Ali al- Qarni lors de sa première mission spatiale. (Twitter/saudispace)
Photo de la Terre prise depuis l’espace par l’astronaute saoudien Ali al- Qarni lors de sa première mission spatiale. (Twitter/saudispace)
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Publié le Mercredi 05 juillet 2023

Mishaal Ashemimry: le programme de vols spatiaux habités du Royaume bénéficiera à la science et inspirera les générations futures

  • Les missions saoudiennes capitaliseront sur l’environnement de microgravité, qui offre des conditions très différentes de celles de la Terre, ce qui s’avère utile pour certaines expériences
  • En menant des expériences et en s'engageant auprès de la communauté scientifique locale, le Royaume se prépare pour des missions spatiales plus ambitieuses à l'avenir, selon Mme Ashemimry

RIYAD: La récente mission Axiom 2, qui a emmené deux astronautes saoudiens à la Station spatiale internationale (SSI), a permis au Royaume de rejoindre les pays qui effectuent des vols spatiaux habités depuis des décennies. 

Mishaal Ashemimry est une entrepreneuse et ingénieure en aérospatiale. Elle est également conseillère spéciale auprès de l’Agence spatiale saoudienne. Elle déclare à Arab News que la mission Ax-2 sera bénéfique pour l’humanité et une source d’inspiration pour les prochaines générations de Saoudiens. 

Les astronautes saoudiens Rayyanah Barnawi et Ali al-Qarni ont mené quatorze expériences en microgravité à bord de la Station spatiale internationale. 

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Mishaal Ashemimry, conseillère spéciale auprès de l’Agence spatiale saoudienne 

La mission inaugurale qui a emmené des astronautes saoudiens dans l’espace faisait partie du programme des vols spatiaux habités de l’Arabie saoudite, qui doit être viable pour des séjours de longue ou de courte durée. 

Mme Ashemimry déclare: «Les longs séjours durent généralement six mois. Les courts séjours vont de quelques jours à dix jours maximum. Le but global du programme des vols spatiaux habités est de réaliser des prouesses et de produire des avancées scientifiques grâce à des missions dans l'espace.» 

Les missions spatiales sont très bénéfiques pour la recherche, y compris dans les secteurs non spatiaux. Les missions saoudiennes capitaliseront sur l’environnement de microgravité, qui offre des conditions très différentes de celles de la Terre, ce qui s’avère utile pour certaines expériences. 

EN BREF

  • La mission inaugurale qui a emmené des astronautes saoudiens dans l’espace faisait partie du programme des vols spatiaux habités de l’Arabie saoudite, qui doit être viable pour des séjours de longue ou de courte durée. 
  • Les technologies développées pour l’espace peuvent ensuite être appliquées sur Terre, comme les instruments robotiques de haute précision utilisés pour la chirurgie. 

«Vous pouvez produire certaines données qui vous aident à développer la médecine, à comprendre les maladies et à envisager la science cellulaire sous un autre angle parce qu’elle n’est pas comprimée par la gravité, mais plutôt dans une situation d’apesanteur.» 

«Ainsi, vous pouvez visualiser l’ensemble en 3D, comprendre ce qui se passe et être capable de regarder différemment les cellules et les structures cristallines des protéines», précise Mishaal Ashemimry. 

L’experte en aérospatiale ajoute que les effets des rayonnements sur le corps humain et ses réactions peuvent également être étudiés afin de développer les moyens permettant aux gens de passer de plus longues périodes dans l’espace, comme lors de futures missions vers Mars. 

Le but global du programme des vols spatiaux habités est de réaliser des prouesses et de produire des avancées scientifiques grâce à des missions dans l'espace.

Mishaal Ashemimry, conseillère spéciale auprès de l’Agence spatiale saoudienne

En plus des recherches révolutionnaires, l’experte soutient que le fait de cibler les enfants au moyen d’événements en direct et de sensibilisation à la science, à la technologie, à l’ingénierie et aux mathématiques (Stem) «est vraiment essentiel, car c’est ainsi que vous inspirez des générations à devenir de futurs astronautes, scientifiques et ingénieurs». 

L'un des aspects qui ont retenu son attention est la réalisation d'expériences pour les enfants de différents groupes d'âge, visant à renforcer leur esprit critique. Les expériences menées au sol ont été comparées aux résultats obtenus par l'équipage à bord de la SSI, ce qui a permis de comprendre les effets de la microgravité et de l'apesanteur. 

À titre d’exemple, l’expérience sur le transfert de chaleur a tenté d’étudier le rayonnement en tant que mode de transfert de chaleur. C’est important parce que l’électronique dans l’espace émet de la chaleur qui doit être évacuée et «ne peut pas rester là au risque que le système surchauffe. Alors, comment se débarrasser de cette chaleur? C’est un système très complexe par rapport à un ordinateur au sol.» 

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La mission Ax-2 a incité la prochaine génération de Saoudiens à explorer la frontière spatiale. (Photo fournie) 

Les recherches menées dans l’espace profitent à l’humanité et «l’intention du programme des vols spatiaux habités est de contribuer à la communauté scientifique à l’échelle mondiale». Les technologies développées pour l’espace peuvent ensuite être appliquées sur Terre, comme les instruments robotiques de haute précision utilisés pour la chirurgie. L’ingénierie de haut niveau qui entre dans la construction des engins spatiaux contribue également aux progrès de la technologie. 

En menant des expériences et en s'engageant auprès de la communauté scientifique locale, le Royaume se prépare pour des missions spatiales plus ambitieuses à l'avenir, selon Mme Ashemimry 

«De nombreux pays disposent de programmes durables de vols spatiaux habités depuis des décennies et en ont largement bénéficié, qu’il s’agisse de développer les capacités locales ou d’élaborer des solutions aux problèmes sur Terre», souligne-t-elle. 

Elle ajoute qu’être impliqué dans ces innovations est essentiel pour maintenir sa compétitivité à l'échelle mondiale dans le domaine de l'économie spatiale. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat