TEL-AVIV: Plusieurs centaines d'Israéliens se sont rassemblés lundi à l'aéroport international Ben-Gourion, près de Tel-Aviv, lors d'une nouvelle manifestation contre le gouvernement et son projet de réforme judiciaire.
Dans un brouhaha de klaxons et de tambours, les manifestants ont brandi sur des pancartes le slogan en anglais "La démocratie vaincra", alors qu'ils bloquaient l'accès des véhicules au principal terminal international de l'aéroport, selon un correspondant de l'AFP.
"Nous devons montrer que la protestation ne dort pas, nous sommes là, nous sommes éveillés", a déclaré à l'AFP Smadar Bonne, un manifestant de 46 ans. "La mobilisation a vraiment montré qu'ils ne peuvent pas faire tout ce qu'ils veulent, pas si facilement", a-t-il ajouté.
A Tel-Aviv, les manifestants se sont rassemblés comme chaque semaine depuis plusieurs mois, dans un des plus grands mouvements de contestation de l'histoire d'Israël.
Formé fin décembre avec le soutien de partis d'extrême droite et de formations ultra-orthodoxes juives, le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu tente de faire passer une réforme de la justice visant à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats.
Le gouvernement estime que la réforme est nécessaire pour assurer un meilleur équilibre des pouvoirs, mais ses détracteurs y voient une menace pour la démocratie israélienne et ses garde-fous institutionnels.
M. Netanyahu, qui avait annoncé fin mars une pause dans le projet pour permettre des discussions avec l'opposition, a dit fin juin avoir abandonné la clause dite "dérogatoire", qui devait permettre au Parlement d'annuler à la majorité simple une décision de la Cour suprême.
Quatre personnes ont été arrêtées "pour atteinte à l'ordre public" lors de cette manifestation, a indiqué la police israélienne, soulignant la nécessité de maintenir l'accès "aux voies de circulation dans l'aéroport pour le personnel d'urgence et de secours".
Une porte-parole de l'autorité aéroportuaire a déclaré à l'AFP que les horaires des vols n'avaient pas été perturbés.
Ruth Regev, une retraitée de la ville de Ramat Gan, dans la banlieue de Tel-Aviv, s'est dite "très inquiète".
"Je pense que c'est un moment critique pour la société israélienne, pour la démocratie israélienne, pour mes enfants, pour mes petits-enfants", a-t-elle dit.