Emeutes: un milliard d'euros de dégâts, selon une première estimation du Medef

Des employés retirent les vitres brisées d'un supermarché pillé à la suite d'une quatrième nuit consécutive d'émeutes en France, déclenchées par la mort de l'adolescent Nahel, touché par une balle de police, à Lyon, dans le sud-est de la France, le 1er juillet 2023. (Photo, AFP)
Des employés retirent les vitres brisées d'un supermarché pillé à la suite d'une quatrième nuit consécutive d'émeutes en France, déclenchées par la mort de l'adolescent Nahel, touché par une balle de police, à Lyon, dans le sud-est de la France, le 1er juillet 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 03 juillet 2023

Emeutes: un milliard d'euros de dégâts, selon une première estimation du Medef

  • La fabrication de ces puces électroniques  - au même titre que les industries liées à la transition énergétique comme les batteries électriques - est devenue un enjeu clef de souveraineté, et les produire sur son sol est désormais érigé en priorité
  • La France a par exemple annoncé début juin une subvention qui représente près de 40% du montant de la nouvelle usine grenobloise du groupe STMicroelectronics

PARIS: Le patron des patrons, Geoffroy Roux de Bézieux, dit estimer à un milliard d'euros les dégâts pour les entreprises provoqués par les émeutes, dans un entretien au Parisien publié lundi soir.

"Il est trop tôt pour donner un chiffre précis mais on est à plus d’un milliard d’euros, sans compter les dégâts au niveau du tourisme. Les vidéos des émeutes, qui ont circulé dans le monde, dégradent l’image de la France", a déclaré le dirigeant du Medef, syndicat patronal le plus influent.

Selon ses chiffres, plus de 200 commerces ont été entièrement pillés, 300 agences bancaires détruites, 250 bureaux de tabac touchés, "avec des modes opératoires d'une violence absolue. Tout a été volé, même des caisses enregistreuses, avant de mettre le feu pour détruire".

Au sujet des indemnistations qui préoccupent de nombreuses entreprises et notamment les plus petites, M. Roux de Bézieux assure que "les assureurs sont mobilisés pour aller le plus vite possible, je suis assez confiant sur le fait que les commerces concernés seront indemnisés".

Ecartant un retour au "quoi qu'il en coûte", ces dispendieuses mesures de soutien aux entreprises prises face aux crises sanitaire et énergétique, le patron des patrons estime qu'il faut envisager "des avances ponctuelles, car certains ne pourront pas exercer leur activité pendant un certain temps".

Samedi, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait exhorté les assureurs à prolonger les délais de déclaration, à indemniser rapidement les victimes et à réduire les franchises.

Des émeutes nocturnes ont éclaté en France le 27 juin, jour de la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué d'un tir à bout portant par un motard de la police, lors d'un contrôle routier à Nanterre (ouest de Paris).

Geoffroy Roux de Bézieux sera remplacé par un nouveau dirigeant du Medef qui doit être élu le 6 juillet, soit Patrick Martin ou Dominique Carlac'h, les deux candidats restants.


La Vision 2030 de l'Arabie saoudite stimule la croissance des marchés de capitaux dans le Golfe, selon Moody's

L'analyse de Moody's s'aligne sur les rapports récents qui soulignent la croissance significative du marché des capitaux de l'Arabie saoudite. (Shutterstock)
L'analyse de Moody's s'aligne sur les rapports récents qui soulignent la croissance significative du marché des capitaux de l'Arabie saoudite. (Shutterstock)
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  • La stratégie de diversification économique de l'Arabie saoudite transforme les marchés de capitaux locaux et stimule la croissance régionale
  • L'ambitieux plan Vision 2030 du Royaume est en train de remodeler le paysage financier du pays, les marchés de capitaux étant essentiels pour financer les projets d'investissement à grande échelle et attirer les investisseurs mondiaux

RIYAD : La stratégie de diversification économique de l'Arabie saoudite transforme les marchés de capitaux locaux et stimule la croissance régionale, positionnant le Conseil de coopération du Golfe comme un centre financier émergent, selon un rapport de l’agence de notation Moody's.

L'ambitieux plan Vision 2030 du Royaume est en train de remodeler le paysage financier du pays, les marchés de capitaux étant essentiels pour financer les projets d'investissement à grande échelle et attirer les investisseurs mondiaux.

L'étude indique en outre que les fonds souverains joueront le rôle de "catalyseurs du développement des marchés de capitaux et placeront la région sur la carte mondiale des investissements".

L'expansion des marchés de capitaux du Golfe est stimulée par la diversification économique et les réformes structurelles.

La Vision 2030 a accéléré les investissements dans les principaux secteurs non pétroliers, créant de nouvelles opportunités qui alimentent la croissance du marché.

L'analyse de Moody's s'aligne sur les rapports récents qui soulignent la croissance significative du marché des capitaux de l'Arabie saoudite.

Au cours des cinq dernières années, le Royaume a levé 274 milliards de dollars, dont 130 milliards de dollars d'émissions libellées en dollars américains et 144 milliards de dollars localement en riyals saoudiens.

De plus, la bourse saoudienne a enregistré une augmentation de 40% de la liquidité en 2024 par rapport à l'année 2023.

La participation étrangère est considérée comme essentielle pour cette transformation, et "les marchés de capitaux de la dette ont une marge de manœuvre importante pour l'expansion", indique le rapport.

Les réformes réglementaires devraient stimuler davantage l'investissement international en actions en assouplissant les règles relatives à la propriété étrangère et les nouvelles exigences en matière d'offre, en attirant des entrées passives et actives et en encourageant une plus grande participation du secteur privé.

Ces améliorations réglementaires et opérationnelles ont déjà conduit à l'inclusion du marché des actions saoudien dans les indices mondiaux, stimulant la liquidité et l'investissement institutionnel, avec une croissance supplémentaire attendue de l'augmentation des offres publiques initiales, selon l'étude.

Les marchés du crédit privé devraient également se développer à mesure que l'appétit des investisseurs pour les investissements alternatifs augmente.

Compte tenu des besoins de financement importants associés à la transformation économique, les investissements alternatifs gagneront en attrait.

Moody's estime qu'il s'agit notamment de fonds de crédit privé régionaux et mondiaux, de prêts directs et de solutions de financement structuré.

Le crédit privé apparaît également comme une alternative viable pour les petites et moyennes entreprises, ce qui fait de cette option une solution viable pour ce segment mal desservi, car les banques ont toujours été prudentes dans l'octroi de prêts aux PME.

Malgré les perspectives de forte croissance, des défis subsistent, souligne le rapport : « Les complexités réglementaires et juridiques, ainsi que les antécédents limités de certaines catégories d'actifs, peuvent entraver la croissance à long terme ».

En outre, la dépendance de la région à l'égard des exportations d'hydrocarbures et son exposition aux risques géopolitiques pourraient avoir un impact sur la stabilité du marché et le sentiment des investisseurs.

Les fonds souverains continueront à jouer un rôle majeur dans l'évolution des marchés de capitaux régionaux, car ils fournissent des liquidités, améliorent la profondeur du marché et renforcent la confiance des investisseurs étrangers.

"Le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite a joué un rôle central dans la stratégie de diversification économique du Royaume en orientant les investissements vers des secteurs clés non pétroliers et en planifiant des introductions en bourse importantes, ce qui a permis de rehausser le profil du marché boursier saoudien", a conclu le rapport.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diversification économique de l'Arabie saoudite sera le moteur d'une croissance robuste en 2025

Dans son dernier rapport, la First Abu Dhabi Bank prévoit que le produit intérieur brut non énergétique de l'Arabie saoudite augmentera de 4,4% en 2025 (Reuters).
Dans son dernier rapport, la First Abu Dhabi Bank prévoit que le produit intérieur brut non énergétique de l'Arabie saoudite augmentera de 4,4% en 2025 (Reuters).
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  • Dans son dernier rapport, la First Abu Dhabi Bank prévoit que le produit intérieur brut non énergétique de l'Arabie saoudite augmentera de 4,4% en 2025, contre 3,5% l'année précédente.
  • En janvier, le Fonds monétaire international a prévu que l'économie globale de l'Arabie saoudite augmenterait de 3,3% en 2025, avec une croissance supplémentaire attendue de 4,1% en 2026.

RIYAD : Les efforts de diversification économique de l'Arabie saoudite et la forte expansion du secteur non pétrolier, conformément à sa Vision 2030, devraient entraîner une croissance économique significative en 2025, selon une analyse récente.

Dans son dernier rapport, la First Abu Dhabi Bank prévoit que le produit intérieur brut non énergétique de l'Arabie saoudite augmentera de 4,4% en 2025, contre 3,5% l'année précédente. Cette prévision s'aligne sur une projection similaire de PwC, qui s'attend également à ce que l'économie non pétrolière croisse de 4,4% cette année.

En janvier, le Fonds monétaire international a prévu que l'économie globale de l'Arabie saoudite augmenterait de 3,3% en 2025, avec une croissance supplémentaire attendue de 4,1% en 2026.

L'analyse de la FAB est également cohérente avec un rapport récent de la Riyad Bank, qui prévoit une croissance de 4,8% de l'économie saoudienne en 2025.

"Nos perspectives constructives sur le paysage macroéconomique du CCG en 2025 ont été renforcées et corroborées par le relèvement de la note de crédit souveraine de l'Arabie saoudite par Moody's. La dynamique de diversification de l'Arabie saoudite se traduira par une augmentation de la production et de l'emploi. La dynamique de diversification de l'Arabie saoudite sera maintenue à l'avenir", a annoncé la FAB.

En novembre 2024, l'agence de notation mondiale a relevé la note de crédit de l'Arabie saoudite et celle des entités gouvernementales concernées de A1 à Aa3, en maintenant une perspective stable.

Selon Moody's, la note Aa3 est attribuée aux pays et aux entités présentant une qualité élevée, un faible risque de crédit et une forte capacité à rembourser les dettes à court terme.

Moody's a expliqué que le relèvement de la note reflète le succès des efforts de diversification économique de l'Arabie saoudite et sa moindre exposition aux fluctuations du marché pétrolier et aux défis à long terme liés à la transition carbone.

Confirmant les progrès économiques constants de l'Arabie saoudite, Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au FMI, a déclaré à Arab News en février que le rôle croissant du Royaume dans le système financier international renforçait sa position en tant que "puissance" économique émergente.

Perspectives régionales

Selon le rapport, la croissance du PIB pour l'ensemble de la région du Conseil de coopération du Golfe devrait doubler, passant de 2,1% en 2024 à 4,2% en 2025, grâce à la croissance continue des activités commerciales dans les secteurs non énergétiques de ces pays.

La FAB prévoit que l'économie des Émirats arabes unis connaîtra une croissance de 5,6% en 2025, contre 4,5% l'année précédente, dépassant les prévisions de croissance mondiale du FMI de 3,2%. Cette croissance sera alimentée par des investissements stratégiques, la diversification et une forte expansion du secteur non pétrolier.

Se référant aux projections du FMI, le rapport indique que l'économie égyptienne devrait croître de 4,1% en 2025, contre 2,7% en 2024.

"L'environnement économique mondial de 2025 présente des défis uniques, mais la région du CCG continue à se distinguer comme un phare de résilience et d'opportunités", a déclaré Michel Longhini, chef de groupe de Global Private Banking chez FAB.

En ce qui concerne les taux d'intérêt, FAB a noté que les taux d'intérêt souverains dans les pays du CCG devraient s'aligner sur ceux des États-Unis au cours des prochains trimestres, en raison de l'ancrage du dollar dans les monnaies de la région.

Secteur non énergétique

L'institution financière a ajouté que les conditions commerciales non pétrolières à travers le CCG montrent des signes de forte croissance, la plupart des pays enregistrant un indice des directeurs d'achat supérieur à 50 depuis la fin de 2020, ce qui indique une expansion.

Au début du mois, un rapport de S&P Global a révélé que l'indice PMI de l'Arabie saoudite pour le mois de janvier s'élevait à 60,5, le niveau le plus élevé en 10 ans.

Aux Émirats arabes unis, le PMI s'est établi à 55 en janvier, tandis qu'il était de 53,4 au Koweït, de 50,2 au Qatar et de 50,7 en Égypte.

"Ces chiffres soulignent la robustesse de l'activité intérieure, de la consommation et de l'investissement privé. Les PMI reflètent également la profondeur et le succès continu des stratégies de diversification économique à travers la région, englobant des secteurs clés tels que la technologie, les soins de santé, l'éducation, le tourisme, la finance, les énergies renouvelables et l'intelligence artificielle", indique le rapport.

"L'attrait relatif de la région du CCG n'est peut-être pas mieux mis en évidence que par la comparaison avec l'indice PMI manufacturier de la zone euro, qui continue de stagner en dessous de 50. Cette évolution de l'économie non pétrolière du CCG, associée à l'assouplissement prévu des quotas de production de pétrole de l'OPEP+ au cours des prochains mois, devrait contribuer à renforcer les perspectives économiques et à accroître le potentiel de croissance de la région en 2025", lit-on dans le rapport. 

La résilience économique du CCG

Selon le rapport, des initiatives nationales telles que la Vision 2031 des Émirats arabes unis et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite stimulent la croissance des technologies, des startups et des secteurs non pétroliers dans toute la région.

La FAB a également noté que les marchés d'actions du CCG devraient offrir des rendements de 12 à 13% en 2025, soutenus par une reprise dans les secteurs clés et la stabilité financière.

"Alimentés par la diversification économique, l'amélioration des cadres réglementaires et les fortes perspectives de croissance, les marchés du CCG devraient offrir une multitude d'opportunités d'investissement dans les mois à venir", a déclaré la FAB.

L'analyse souligne en outre que des pays comme l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont réalisé d'importants investissements dans des secteurs tels que les soins de santé, la technologie et les services financiers, ce qui devrait stimuler la croissance future du PIB dans ces pays.

Opportunités d'investissement

Le rapport met également en évidence certaines des principales opportunités d'investissement dans la région du CCG.

Selon l’étude, la transformation numérique de la région progresse rapidement, créant des opportunités de croissance et d'investissement significatives pour les entreprises axées sur des technologies innovantes telles que l'intelligence artificielle, le big data et la cybersécurité.

Le développement des infrastructures dans des pays comme l'Arabie saoudite entraîne également une augmentation des investissements directs étrangers dans toute la région.

"Les investisseurs devraient garder un œil sur les entreprises impliquées dans la construction, la fourniture de matériaux et la technologie, car ces secteurs devraient bénéficier considérablement de ces développements", indique le rapport.

Le développement durable est un autre domaine clé pour les investisseurs du CCG, les gouvernements encourageant activement les pratiques respectueuses de l'environnement. Cela a ouvert de nouvelles voies d'investissement dans des secteurs tels que les énergies renouvelables et la gestion des déchets.

La FAB note que des pays comme l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis réalisent des investissements substantiels dans l'énergie solaire pour répondre à leurs besoins en énergie verte, ce qui offre des opportunités significatives pour les investisseurs dans ce secteur.

Le rapport souligne en outre la demande croissante d'entreprises conformes aux normes ESG, ce qui laisse entrevoir des possibilités considérables dans le domaine de la finance durable.

L'augmentation de la population, l'évolution démographique et la prise de conscience croissante sont à l'origine d'importantes opportunités d'investissement dans le secteur des soins de santé du CCG.

En ce qui concerne le potentiel du secteur du tourisme, la FAB a expliqué qu’”avec diverses initiatives visant à stimuler le tourisme, y compris les grands projets tels que NEOM, Expo 2030 et FIFA 2034 en Arabie saoudite, le secteur de l'hôtellerie est prêt pour la croissance."

"Les investisseurs peuvent explorer les opportunités dans les hôtels, les complexes de divertissement et les services auxiliaires qui répondent au nombre croissant de touristes," ajoute le rapport. 

Le rapport souligne également le potentiel du secteur immobilier en tant qu'opportunité d'investissement attrayante, avec une demande croissante de propriétés résidentielles et commerciales dans toute la région.

La FAB a souligné que l'introduction de cadres réglementaires, tels que les lois sur la propriété pour les étrangers, a ouvert davantage le marché de l'immobilier, le rendant plus attrayant pour les investisseurs nationaux et internationaux.

En janvier, l'Autorité du marché des capitaux d'Arabie saoudite a publié une directive historique permettant aux étrangers d'investir dans des sociétés cotées en bourse qui possèdent des biens immobiliers à La Mecque et à Médine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Syrie : Le redressement économique pourrait prendre 55 ans, avertit le PNUD

L'économie syrienne a subi des pertes cumulées de PIB estimées à 800 milliards de dollars depuis le début de la guerre (Reuters).
L'économie syrienne a subi des pertes cumulées de PIB estimées à 800 milliards de dollars depuis le début de la guerre (Reuters).
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  • Le rapport suggère que la Syrie pourrait se redresser en une décennie si la croissance économique annuelle était multipliée par six.
  • L'économie a subi des pertes cumulées de PIB estimées à 800 milliards de dollars depuis le début de la guerre.

RIYAD : L’économie syrienne pourrait prendre des décennies pour se remettre de la guerre, selon un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), à moins d’une accélération spectaculaire de la croissance.

Alors que le produit intérieur brut du pays s'est contracté à moins de la moitié de sa valeur de 2011 et que le chômage a triplé, le rapport suggère que la Syrie pourrait se redresser en une décennie si la croissance économique annuelle était multipliée par six.

L'évaluation, intitulée "L'impact du conflit en Syrie : une économie dévastée, une pauvreté omniprésente et un chemin difficile vers la reprise sociale et économique", souligne le lourd tribut économique et social de 14 années de guerre.  

"Aux taux de croissance actuels, l'économie syrienne ne retrouvera pas son niveau de PIB d'avant le conflit avant 2080", indique le rapport. Pour parvenir à une reprise dans les 15 ans, il faudrait une croissance ambitieuse multipliée par dix, ce qui ramènerait le PIB au niveau où il aurait été sans le conflit.

Une crise qui s'aggrave

Selon le PNUD, neuf Syriens sur dix vivent aujourd'hui dans la pauvreté et un sur quatre est au chômage. L'économie a subi des pertes cumulées de PIB estimées à 800 milliards de dollars depuis le début de la guerre. Les infrastructures publiques se sont effondrées, exacerbant la crise et prolongeant l'instabilité.

Le secteur de la santé s'est effondré, avec un tiers des centres de santé endommagés et près de la moitié des services d'ambulance inopérants, ajoute le rapport. L'éducation a également été durement touchée, 40 à 50% des enfants âgés de 6 à 15 ans n'étant pas scolarisés.  

Le logement et les services publics ont été lourdement endommagés, un tiers de toutes les unités ayant été touchées, laissant 5,7 millions de Syriens à la recherche d'un abri. Plus de la moitié des réseaux d'eau et d'égouts sont endommagés ou hors d'usage, ce qui affecte près de 14 millions de personnes. La production d'énergie a chuté de 80%, réduisant de plus de trois quarts la capacité du réseau national.

En conséquence, l'indice de développement humain de la Syrie est passé de 0,661 en 2010 à 0,557, tombant en dessous de son niveau de 1990, année où l'IDH a été enregistré pour la première fois.

La feuille de route du redressement

Le rapport du PNUD présente une feuille de route pour accélérer la reprise économique et rétablir la stabilité. "Au-delà de l'aide humanitaire immédiate, le redressement de la Syrie nécessite un investissement à long terme dans le développement afin d'instaurer une stabilité économique et sociale pour son peuple", a déclaré Achim Steiner, administrateur du PNUD.  

"Le rétablissement de la productivité pour créer des emplois et lutter contre la pauvreté, la revitalisation de l'agriculture pour assurer la sécurité alimentaire et la reconstruction des infrastructures pour les services essentiels tels que les soins de santé, l'éducation et l'énergie sont les clés d'un avenir autonome, de la prospérité et de la paix", a-t-il affirmé.  

Le rapport souligne la nécessité d'une vision nationale claire, de réformes institutionnelles et d'un meilleur accès au marché. Il calcule qu'au taux de croissance annuel actuel de 1,3% de la Syrie, entre 2018 et 2024, il faudrait 55 ans pour retrouver les niveaux de PIB d'avant le conflit. La reprise en 15 ans nécessite une croissance annuelle d'au moins 5%, tandis que le rattrapage d'un scénario sans conflit exige une croissance annuelle de près de 14%.

"L'avenir de la Syrie dépend d'une approche solide de reprise du développement", a déclaré Abdallah al-Dardari, administrateur adjoint du PNUD et directeur du bureau régional du PNUD pour les États arabes.  

"Cela exige une stratégie globale portant sur la réforme de la gouvernance, la stabilisation économique, la revitalisation du secteur, la reconstruction des infrastructures et le renforcement des services sociaux. En mettant en œuvre ces réformes interconnectées, nous pouvons aider la Syrie à reprendre le contrôle de son avenir, à réduire sa dépendance à l'égard de l'aide extérieure et à ouvrir la voie à un avenir résilient et prospère pour tous en Syrie", a expliqué M. al-Dardari.

L'évaluation du PNUD s'inscrit dans le cadre d'un effort plus large de l'équipe de pays des Nations unies en Syrie visant à façonner les initiatives de redressement et de reconstruction précoces.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com