Le roi des Pays-Bas présente ses excuses pour l'esclavage

Le roi Willem-Alexander des Pays-Bas (Photo, AP).
Le roi Willem-Alexander des Pays-Bas (Photo, AP).
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Publié le Dimanche 02 juillet 2023

Le roi des Pays-Bas présente ses excuses pour l'esclavage

  • Aujourd'hui, je vous présente mes excuses personnellement», a déclaré Willem-Alexander
  • L'assistance a salué les excuses du roi

AMSTERDAM, Pays-Bas: Le roi des Pays-Bas Willem-Alexander a présenté samedi ses excuses officielles pour l'implication de son pays et de sa dynastie dans l'esclavage, se déclarant "personnellement et extrêmement" touché.

"Aujourd'hui, je me tiens devant vous en tant que roi et membre du gouvernement. Aujourd'hui, je vous présente mes excuses personnellement", a déclaré Willem-Alexander sous les acclamations lors d'un événement marquant les 150 ans de l'affranchissement des esclaves dans les anciennes colonies néerlandaises, à l'Oosterpark d'Amsterdam.

Des milliers de descendants de personnes réduites en esclavage dans l'ancienne colonie sud-américaine du Suriname ainsi que dans les îles caribéennes d'Aruba, Bonaire et Curaçao assistaient à ces célébrations .

"Je ressens cela profondément dans mon coeur et dans mon âme", a déclaré le roi, avant d'ajouter: "La traite des esclaves et l'esclavage sont reconnus comme crimes contre l'humanité".

"Les rois de la maison d'Orange (dont descend le monarque actuel, ndlr) n'ont rien fait pour l'empêcher. Aujourd'hui, je demande pardon pour cette inaction", a encore ajouté Willem-Alexander.

Les commémorations marquant la fin réelle de l'esclavage dans les colonies ont lieu chaque année à Amsterdam, une célébration appelée "Keti Koti", soit "briser les chaînes" en sranantongo (l'une des langues du Suriname).

Elles prennent un relief particulier cette année après la présentation en décembre par le gouvernement d'excuses officielles pour le passé esclavagiste des Pays-Bas.

«Réparations»

L'assistance a salué les excuses du roi.

"Il a demandé pardon aux gens du Suriname", s'est félicité auprès de l'AFP Abmena Ryssan, 67 ans, présent à la cérémonie, en tunique bariolée et portant une coiffe traditionnelle ornée du drapeau surinamien. "Peut-être peut-il maintenant faire quelque chose pour les Noirs", a-t-il ajouté.

"C'est un début", a estimé Lulu Helder, enseignante et descendante d'esclaves, qui a regardé à quelques kilomètres de là le discours du roi, retransmis en direct à la télévision nationale. "Il nous faut des réparations", a-t-elle dit.

"Il a assumé ses responsabilités, alors je lui pardonne", a déclaré Arnolda Vaal, 50 ans, vêtue de l'habit traditionnel des esclaves.

Des descendants de personnes réduites en esclavage avaient demandé au roi de présenter des excuses officielles.

Depuis l'émergence du mouvement Black Lives Matter aux États-Unis, les Pays-Bas se sont lancés dans un débat souvent difficile sur leur passé colonial qui en a fait l'un des pays les plus riches du monde.

L'esclavage a contribué à financer le "siècle d'or" néerlandais, période de prospérité grâce au commerce maritime aux XVIe et XVIIe siècles. Le pays a procédé à la traite d'environ 600.000 Africains, principalement vers l'Amérique du Sud et les Caraïbes.

Selon un rapport commandé par le ministère néerlandais de l'Intérieur et publié en juin, entre 1675 et 1770, les colonies ont rapporté à la famille royale l'équivalent de 545 millions d'euros, à une époque où l'esclavage était très répandu.

Les lointains ancêtres du roi actuel, Guillaume III, Guillaume IV et Guillaume V d'Orange-Nassau ont fait partie des plus grands bénéficiaires de ce qui est décrit dans le rapport comme une "implication délibérée, structurelle et durable" dans l'esclavage.

Le Premier ministre Rutte avait présenté en décembre les excuses officielles du gouvernement pour le rôle de l'Etat néerlandais en 250 ans d'esclavage, qu'il avait qualifié de "crime contre l'humanité".

Dans son discours de Noël, le roi des Pays-Bas avait salué ces excuses, et déclaré que celles-ci étaient le "début d'un long chemin".

Si l'abolition officielle de l'esclavage dans les colonies néerlandaises remonte à 160 ans, son application réelle n'a que 150 ans.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.