BILBAO, Espagne : Le patron du Tour de France, Christian Prudhomme, a déclaré vendredi être «en lien constant avec les services de l'État» au sujet des violences qui touchent depuis trois jours de nombreuses villes de France.
«Nous sommes en lien constant avec les services de l'État, comme chaque année, et on suit la situation avec une grande attention», a-t-il indiqué à la veille du départ de la Grande Boucle à Bilbao.
Quelque 28.000 gendarmes, policiers et pompiers sont mobilisés cette année encore pour garantir la sécurité sur le Tour de France.
Interrogé pour savoir si les émeutes en France pouvaient mettre en péril ce dispositif, M. Prudhomme a déclaré: «on suit avec attention l'évolution. La situation d'aujourd'hui n'est pas celle d'hier et ne sera pas forcément celle de demain.»
Sécurité des coureurs du Tour de France: des matelas dans la descente du col de la Loze
Le Tour de France va par ailleurs installer des matelas de protection dans la descente du col de la Loze lors de la 17e étape, a indiqué vendredi son patron, Christian Prudhomme, alors que le cyclisme cherche à améliorer la sécurité des coureurs après la mort de Gino Mäder.
Cette décision a été prise bien avant la chute du coureur suisse dans une descente de col du Tour de Suisse mi-juin. Mais elle prend une signification particulière depuis ce «drame qu'on ne veut surtout pas revivre», a souligné M. Prudhomme à Bilbao, à la veille du départ de la 110e édition.
La mesure s'inscrit aussi dans l'initiative de l'Union cycliste internationale (UCI) qui a présenté vendredi une nouvelle commission appelée SAFER, destinée à améliorer la sécurité des coureurs, alors que les accidents sont de plus en plus nombreux dans le cyclisme.
«La sécurité des coureurs est une quête perpétuelle», a indiqué M. Prudhomme à quelques journalistes, dont l'AFP.
Sur le Tour 2023, les organisateurs vont donc installer des matelas de 30 mètres de large, utilisés pour les Championnats du monde de ski à Courchevel et Méribel en février, «pour que si un coureur tombe à cet endroit, il ne dévale pas» dans le vide.
Le patron du Tour a par ailleurs insisté sur le travail des collectivités pour remettre en état les routes, citant en exemple le département de Haute-Savoie qui a «refait 130 kilomètres de route, dont deux kilomètres et demie de la descente de Joux-Plane».
«Les réfections de route ne sont évidemment pas uniquement faites pour le Tour, mais le Tour est un accélérateur de travaux», a-t-il ajouté.
«Sur les arrivées en descente, l'état de la route est déterminant pour la sécurité. Ensuite ça dépend essentiellement des risques que les coureurs sont prêts à prendre», avait déclaré le vainqueur sortant du Tour de France jeudi.
- Hommage à Gino Mäder -
Un nouveau système de fléchage, testé dans le récent Critérium du Dauphiné, sera également mis en place pour signaler davantage encore les dangers, en plus des bornes sonores et lumineuses déjà en vigueur depuis quelques années.
«On est de plus en plus attentif mais on n'aura jamais une solution à 100%. Le cyclisme est un sport magnifique mais cruel», a cependant rappelé M. Prudhomme.
La course va rendre hommage à Gino Mäder en retirant le dossard numéro 61 cette année. L'Espagnol Mikel Landa, le leader de l'équipe Bahrain à laquelle appartenait le coureur suisse, s'élancera donc avec le dossard numéro 62 samedi.
«La mort d'un coureur cycliste est un drame absolu, a souligné M. Prudhomme. Gino rêvait de participer au Tour de France. Donc on a eu cette idée qu'on a proposée à son équipe qui l'a elle-même proposée à la famille. Ils ont dit immédiatement oui.»
L'UCI a lancé en parallèle sa nouvelle commission SAFER qui doit devenir à terme une fondation et qui ne sera pleinement fonctionnelle qu'en 2025.
«On voit de plus en plus d'accidents et notre but est de rendre notre sport plus sûr», a déclaré le président de l'UCI David Lappartient lors d'un conférence de presse.