JDD: la grève reconduite pour 24H, le journal absent des kiosques dimanche

 Un participant tient une pancarte où il est écrit "Soutien au JDD contre Bolloré" avant une réunion en soutien aux employés du Journal du Dimanche (JDD), organisée par RSF (Reporters Sans Frontières), au Théâtre Libre à Paris, le 27 juin 2023 (Photo, AFP)
Un participant tient une pancarte où il est écrit "Soutien au JDD contre Bolloré" avant une réunion en soutien aux employés du Journal du Dimanche (JDD), organisée par RSF (Reporters Sans Frontières), au Théâtre Libre à Paris, le 27 juin 2023 (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 30 juin 2023

JDD: la grève reconduite pour 24H, le journal absent des kiosques dimanche

  • C'est la deuxième grève entraînant la non-parution du journal, après celle de 2016, et d'ores et déjà le mouvement le plus long connu par la rédaction
  • Nombre d'observateurs voient dans l'arrivée de M. Lejeune à la tête du journal, très suivi par les milieux politique et économique, la main du milliardaire Vincent Bolloré, aux opinions réputées ultra-conservatrices

PARIS: La grève au Journal du Dimanche ne faiblit pas: la rédaction de l'hebdomadaire a voté à la quasi-unanimité la poursuite du mouvement, qui entre dans sa deuxième semaine pour dénoncer l'arrivée à sa tête du journaliste d'extrême droite Geoffroy Lejeune.

Au total, 96% des votants se sont exprimés pour la poursuite de la grève (89 pour, quatre contre, trois qui ne se prononcent pas), détaille vendredi la Société des journalistes (SDJ) dans un communiqué, précisant qu'un nouveau vote se tiendra samedi matin sur la reconduction ou non du mouvement.

En conséquence, le JDD, qui n'était pas paru la semaine précédente, sera à nouveau absent des kiosques dimanche, a indiqué à l'AFP un membre de la SDJ.

C'est la deuxième grève entraînant la non-parution du journal, après celle de 2016, et d'ores et déjà le mouvement le plus long connu par la rédaction, selon des anciens du journal.

La rédaction du JDD demande à la direction de Lagardère News, propriétaire de l'hebdomadaire, de "renoncer à la nomination de Geoffroy Lejeune" et d'"offrir à la rédaction des garanties d'indépendance juridique et éditoriale".

Ces deux revendications ne semblent pas près d'aboutir: la direction du journal a annoncé la venue mercredi de Geoffroy Lejeune à la rédaction pour présenter son "projet éditorial", a appris l'AFP d'une source interne au JDD.

Les grévistes ont eu toutefois l'oreille de la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, qui a reçu une délégation de journalistes vendredi à leur demande, a fait savoir la SDJ sur Twitter.

"Nous avons demandé à la ministre de porter une évolution de la législation afin d'assurer l'indépendance réelle des rédactions et de protéger l'exercice du métier de journaliste dans le respect des règles déontologiques", a détaillé l'instance.

"Charte éthique contraignante, droit de veto sur le choix du directeur de la rédaction , statut protecteur pour les représentants des sociétés de journalistes", la délégation affirme avoir également "plaidé pour le lancement, dans les plus brefs délais, des +états généraux du droit à l'information+".

"Urgentes pour le JDD, ces mesures se révèlent plus que jamais nécessaires, aussi bien dans l'audiovisuel que pour la presse écrite".

"Dans un contexte de défiance vis-à-vis des médias, il y va de la protection du droit des citoyens à une information pluraliste, honnête et fiable", conclut la rédaction du journal.

Arnaud Lagardère assume 

Nombre d'observateurs voient dans l'arrivée de M. Lejeune à la tête du journal, très suivi par les milieux politique et économique, la main du milliardaire Vincent Bolloré, aux opinions réputées ultra-conservatrices.

Ce dernier pilote le groupe Vivendi, mastodonte des médias en France, qui compte notamment dans son giron le groupe Canal+ et ses chaînes C8 et CNews ainsi que Prisma media, premier groupe de presse magazine, et le groupe d'édition Editis.

La nomination de Geoffroy Lejeune est survenue juste après le feu vert donné sous conditions par la Commission européenne à Vivendi pour absorber Lagardère, groupe auquel appartient également Paris Match, Europe 1 et le leader de l'édition, Hachette.

"J'ai pris cette décision seul. Ni Vincent Bolloré, ni quiconque de Vivendi, n'a été impliqué", avait nié Arnaud Lagardère, dirigeant du groupe du même nom, mardi dans le journal Le Figaro.

Selon des informations de presse, la journaliste Charlotte d'Ornellas, également marquée à l'extrême droite et venue de Valeurs Actuelles, devrait rejoindre Geoffroy Lejeune à la direction du JDD.

Depuis ces annonces, plusieurs appels au soutien de la rédaction du JDD ont été organisés, notamment un rassemblement, sous l'égide de Reporters sans frontières (RSF), qui a réuni mardi près d'un millier de personnes.

Une caisse de grève a été ouverte pour soutenir financièrement le mouvement. Plus de 11.500 euros avaient été récoltés jeudi soir, selon le compte Twitter de la SDJ du JDD.

Une pétition a été également lancée sur le site change.org. Vendredi, elle comptait plus de 33.000 signatures.


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.


L’Europe en rangs dispersés face à la déferlante Trump

Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
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  • Les Européens ont beau tenter de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour, selon un ancien diplomate français
  • Il craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, en raison de son manque de préparation

PARIS: Ça va mal pour l’Europe. C’est le constat que fait un ancien diplomate français, un peu plus d’une semaine à peine, après l’investiture du président Républicain Donald Trump pour un nouveau mandat à la Maison Blanche.

Durant son premier mandat (2017 à 2021), les dirigeants européens ont certes eu le loisir d’expérimenter ses méthodes brusques unilatérales et souvent provocantes.

Ils ont également compris que toutes ses décisions sont prises sur la seule base des intérêts des États Unis partant du fameux slogan « America first », faisant fi des accords internationaux et bilatéraux ainsi que des intérêts de ses propres alliés.

Pendant ces cinq années, Trump à avancé à la manière d’une déferlante, porté par un courant d’américains protestataires, que certains croyaient éphémère et voué à disparaître sous le poids des frasques présidentielles.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

- Arlette Khouri

Avec sa réélection pour succéder au président démocrate Joe Biden, force est de constater que c’est le contraire qui s’est passé.

Au lieu de se dissiper, le courant protestataire s’est radicalisé, pour devenir un courant idéologique porteur d’une vision bien précise du monde et de la place suprémaciste  des États-Unis à la tête de ce monde.

Les européens ont eu beau tenté de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour assure l’ancien diplomate, qui craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, par son manque de préparation.

Or depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

Auparavant il avait assuré qu’il est en mesure de régler le conflit ukrainien en 24 heures dans l’ignorance la plus totale des intérêts européens et des menaces que cela peut impliquer au niveau de la sécurité du continent.

Sans tenir compte de leurs capacités économiques, il a sommé les pays européens de consacrer cinq pour cent de leurs revenus au budget de la défense, tout en laissant planer un doute sur l’avenir de l’engagement américain dans le cadre de la sécurité européenne.

Il a réitéré  à souhait son attachement à une mondialisation débridée, privilégiant les marchés et les produits américains, sans écarter une hausse exorbitante des droits de douanes sur les exportations européennes vers les États-Unis.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne.

- Arlette Khouri

Face à cela, souligne la source diplomatique, il faut une Europe homogène, et unifiée au sujet de l’attitude à adopter face au retour de Trump, mais cela est loin d’être le cas, puisque les rangs européens sont plus que jamais dispersés.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne, pour des raisons inhérentes à la mauvaise conjoncture politique aussi bien à Paris qu’à Bonn.

Selon la même source l’Europe diverge et hésite, entre une approche d’apaisement et une approche robuste et défensive.

La présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen prône une approche latérale, qui consiste à proposer au président américain « des Deals » conçus de façon à donner à Trump l’impression d’être à son avantage.

La France, indique la source, cherche à dégager un minimum de dénominateurs communs entre les composantes européennes, et une approche commune à minima pour éviter à l’Europe, nombre de revers économiques et politiques dans les cinq années à venir.

Cela semble en tout cas  être l’objectif de la rencontre européenne informelle qui se tiendra à l’initiative de la France au Château Limont, le 3 février prochain, sans aucune garantie de succès, surtout que précise la source, certains pays d’Europe, dont l’Italie et la Pologne, courtisent Trump.

Par ailleurs, cette approche ne fait pas l’unanimité en France, où de nombreuses voix s’élèvent à la faveur d’une politique musclé face aux États-Unis, allant jusqu’à brandir le slogan « œil pour œil et dent pour dent », pour affronter l’agressivité Trumpiste.

La période est cruciale estime l’ancien diplomate, et à défaut d’unité et de préparation, les années à venir risquent d’être une sorte de « vallée de larmes », aussi bien pour l’Europe que pour le reste du monde, lorgné à travers le prisme abrupte et arbitraire du président américain.