La gauche dénonce la «menace de sédition» contenue dans un communiqué de syndicats de police

La Première ministre françaisz Elisabeth Borne (au centre) s'entretient avec des policiers devant le commissariat d'Evry-Courcouronnes, au sud de Paris, le 30 juin 2023, à la suite des émeutes qui ont éclaté trois jours après qu'un jeune homme de 17 ans a été abattu d'une balle dans la poitrine par la police à bout portant à Nanterre, dans la banlieue ouest de Paris. (Photo par Stefano RELLANDINI / POOL / AFP)
La Première ministre françaisz Elisabeth Borne (au centre) s'entretient avec des policiers devant le commissariat d'Evry-Courcouronnes, au sud de Paris, le 30 juin 2023, à la suite des émeutes qui ont éclaté trois jours après qu'un jeune homme de 17 ans a été abattu d'une balle dans la poitrine par la police à bout portant à Nanterre, dans la banlieue ouest de Paris. (Photo par Stefano RELLANDINI / POOL / AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 30 juin 2023

La gauche dénonce la «menace de sédition» contenue dans un communiqué de syndicats de police

  • Se disant «en guerre», Alliance, syndicat majoritaire de gardiens de la paix, et Unsa police appellent au «combat» contre les «nuisibles» et les «hordes sauvages», qui prennent part aux émeutes nocturnes
  • Une lettre-type de «restitution de l'arme administrative», prête à signer, circule depuis jeudi entre certains policiers, qui estiment ne pas bénéficier d'une protection juridique suffisante en cas d'ouverture du feu

PARIS : Plusieurs responsables de gauche dont Jean-Luc Mélenchon et Marine Tondelier ont dénoncé vendredi un communiqué des syndicats de police Alliance et Unsa police, qui selon eux est une «menace de sédition» et un «appel à la guerre civile».

Se disant «en guerre», Alliance, syndicat majoritaire de gardiens de la paix, et Unsa police appellent dans ce communiqué au «combat» contre les «nuisibles» et les «hordes sauvages», qui prennent part aux émeutes nocturnes après la mort du jeune Nahel.

Ils préviennent: «Demain nous serons en résistance et le gouvernement devra en prendre conscience».

«Les +syndicats+ qui appellent à la guerre civile doivent apprendre à se taire. On a vu les comportements meurtriers sur lesquels débouchent ce genre de propos», a tweeté Jean-Luc Mélenchon.

L'ancien candidat à la présidentielle de LFI a appelé le «pouvoir politique» à «reprendre en main la police», et conclu: «Ceux qui veulent le calme ne jettent pas de l'huile sur le feu».

De son côté, le député insoumis François Ruffin s'est insurgé: «Des syndicats de police se disent +en guerre+, et préparent la +résistance+, y compris contre le gouvernement».

«Maintenant, c’est bon, on peut dire qu’il y a un problème structurel dans la police? Ce texte est un appel à la guerre civile», a critiqué la secrétaire nationale d'EELV Marine Tondelier.

«Le communiqué de presse du syndicat de police Alliance est une menace de sédition», a estimé pour sa part la députée écologiste Sandrine Rousseau.

Sa collègue insoumise Nadège Abomangoli a regretté: «Loin de tout apaisement, (le communiqué) opte pour le champ lexical de la guerre, animalise les citoyens de banlieue et menace le gouvernement de représailles. Les factieux ne se cachent même plus».

«Ce qui est le plus important, c'est le début du communiqué, où l'on dit qu'on doit être sur le terrain vu la situation et ne pas déposer les armes», explique à l'AFP Thierry Clair, de l'Unsa Police.

Une lettre-type de «restitution de l'arme administrative», prête à signer, circule depuis jeudi entre certains policiers, qui estiment ne pas bénéficier d'une protection juridique suffisante en cas d'ouverture du feu.

«Quand on dit qu'on entrera en résistance, c'est pour dire qu'on se battra ensuite pour une meilleure protection juridique des policiers», a-t-il ajouté, démentant toute volonté de sédition.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
Short Url
  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
Short Url
  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Short Url
  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.