Naufrage en Grèce: des rescapés accusent les gardes-côtes d'avoir manqué de volonté pour les sauver

Des manifestants, des touristes et des passants passent devant des banderoles de soutien aux victimes du naufrage meurtrier de migrants, au large de la péninsule grecque du Péloponnèse au début du mois, sur lesquelles on peut lire "Pylos a été un meurtre de masse commis par l'État grec et l'Union européenne", sur la place centrale Monastiraki d'Athènes, le 28 juin 2023. (Photo, AFP)
Des manifestants, des touristes et des passants passent devant des banderoles de soutien aux victimes du naufrage meurtrier de migrants, au large de la péninsule grecque du Péloponnèse au début du mois, sur lesquelles on peut lire "Pylos a été un meurtre de masse commis par l'État grec et l'Union européenne", sur la place centrale Monastiraki d'Athènes, le 28 juin 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 30 juin 2023

Naufrage en Grèce: des rescapés accusent les gardes-côtes d'avoir manqué de volonté pour les sauver

  • Depuis la tragédie, le gouvernement grec met au contraire la seule responsabilité sur les réseaux de passeurs
  • Les garde-côtes n'ont révélé qu'au compte-goutte les conditions du naufrage. Une enquête judiciaire sur les causes de ce drame a été ouverte en Grèce

MALAKASA: Deux semaines après le naufrage d'une embarcation de migrants au large de la Grèce qui a fait des centaines de disparus, cinq survivants, rencontrés par l'AFP près d'Athènes, accusent les garde-côtes d'avoir manqué de volonté pour les sauver.

Depuis la tragédie, le gouvernement grec met au contraire la seule responsabilité sur les réseaux de passeurs.

"La véritable responsabilité incombe aux gangs criminels qui ont rempli le bateau de personnes désespérées (...) sans même leur donner de gilets de sauvetage", a affirmé jeudi à Bruxelles le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

A l'écart des policiers grecs qui contrôlent scrupuleusement l'accès au camp de réfugiés de Malakasa, au nord d'Athènes, Hassan, un réfugié syrien de 26 ans ne cache pas sa colère envers les garde-côtes, dont la lenteur à intervenir, le 14 juin, a été dénoncée par ONG et médias.

"Je n'avais pas du tout l'impression que les garde-côtes grecs voulaient nous sauver", déplore-t-il.

Il figure parmi les 104 hommes dont de nombreux Syriens, repêchés par les gardes-côtes, après le naufrage du bateau de pêche.

Selon leurs témoignages, entre 600 et 750 passagers étaient à bord dont des femmes, des enfants dans la cale du bateau, qui n'ont pas pu être sauvés.

"Je ne sais pas exactement combien ils étaient mais nous entendions leurs pleurs, leurs cris", se souvient Ahmad, un Syrien de 27 ans.

Au moins 82 personnes sont mortes noyées et des centaines d'autres ont disparu quand ce chalutier parti de Libye à destination de l'Italie a chaviré le 14 juin avant de couler en 15 minutes à 47 milles nautiques de Pylos (sud).

Ce naufrage a soulevé de nombreuses questions sur les responsabilités des autorités grecques.

«Ce n'était pas un accident»

Les garde-côtes n'ont révélé qu'au compte-goutte les conditions du naufrage. Une enquête judiciaire sur les causes de ce drame a été ouverte en Grèce.

Lundi, l'Agence européenne des frontières a indiqué qu'Athènes avait ignoré une offre de soutien aérien supplémentaire de Frontex.

Selon les cinq survivants interrogés, des cordes ont été lancées par les gardes-côtes, à deux reprises, vers leur embarcation en détresse pour les tracter. La première fois, la corde a lâché.

La seconde fois, "la corde a été attachée à l'avant par le bateau militaire qui a soudain fait des zigzags très rapides, produisant des vagues. C'est à ce moment-là que le bateau a chaviré", soutient Salim, un Syrien de 28 ans.

Cet exilé, qui par crainte pour sa sécurité a requis, comme les autres, l'anonymat, va jusqu'à accuser les garde-côtes d'avoir agi à dessein: "Ce n'était pas un accident!".

Selon le Conseil pour les réfugiés (GCR) entre 35 et 40 survivants ont relaté les mêmes événements concernant le remorquage par les garde-côtes de l'embarcation avec un câble.

"Pourquoi ont-ils tracté l'embarcation? Nous devons attendre les résultats de l'enquête", note Lefteris Papagiannakis, directeur du GCR relevant toutefois un retard flagrant dans l'opération de sauvetage.

Le 13 juin au matin, des passagers de ce bateau vétuste lancent l'alerte auprès de l'ONG Alarm Phone avant que deux bateaux marchands dans la zone leur apportent de l'eau et de la nourriture.

Selon le gouvernement grec, "les gardes-côtes s'étaient également rapprochés du bateau, ils ont jeté une corde pour le stabiliser, mais les migrants ont refusé l'aide".

Canots gonflables

Un drone et un hélicoptère survolent l'embarcation, selon les survivants.

"Le moteur s'est complètement arrêté peu avant minuit (le 13 juin). Les garde-côtes grecs sont arrivés après", relève Ahmad.

Vers 02H00 locales le 14 juin (23H00 GMT), Salim saute dans l'eau après le chavirement du chalutier. Il a encore sa montre embuée au poignet.

"Pendant au moins 10 minutes, les garde-côtes nous regardaient de loin avant d'envoyer deux canots gonflables pour nous aider", continue-t-il, les larmes aux yeux.

Azad, 21 ans, a nagé pendant une heure pour atteindre le bateau des garde-côtes. "Certains qui ne savaient pas nager voulaient s'agripper à nous, il fallait penser à sa survie", raconte-t-il, ému.

Avant ce drame, Salim avait déjà connu l'enfer en Libye: "J'ai été déplacé pendant huit mois dans des hangars où nous étions des dizaines de personnes entassées", décrit ce Syrien de Deraa, bastion de la rébellion contre le régime.

"Je ne sais pas pourquoi j'ai survécu à tout cela...", confie Rukayan, un Kurde de Kobané, en Syrie, hanté par les images du naufrage. Son cousin de 17 ans a disparu.

Au bout du troisième jour en mer, l'eau et la nourriture ont commencé à manquer. "Deux personnes sont mortes de soif, d'autres buvaient de l'eau de mer", raconte son ami Hassan.


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.