Une ville pakistanaise pleure 24 des siens portés disparus dans le naufrage en Grèce

Sur cette photo prise le 20 juin 2023, des proches de migrants, portés disparus après qu'un chalutier surchargé a chaviré et coulé dans la mer Ionienne, attendent de fournir des échantillons d'ADN dans un hôpital du village de Bandli, au Cachemire sous administration pakistanaise. (Photo, AFP)
Sur cette photo prise le 20 juin 2023, des proches de migrants, portés disparus après qu'un chalutier surchargé a chaviré et coulé dans la mer Ionienne, attendent de fournir des échantillons d'ADN dans un hôpital du village de Bandli, au Cachemire sous administration pakistanaise. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 21 juin 2023

Une ville pakistanaise pleure 24 des siens portés disparus dans le naufrage en Grèce

  • Ces derniers jours à Bandli, des parents de disparus ont soumis des échantillons d'ADN, pour aider à identifier les 82 morts dénombrés de ce naufrage, survenu dans la nuit du 13 au 14 juin
  • Des proches des disparus restaient assis, prostrés, dans les rues. Comme pour maintenir un vain espoir, les funérailles n'ont pas encore eu lieu

BANDLI: Le naufrage d'un bateau de migrants en Grèce a tourné à la tragédie au Pakistan laissant des familles inconsolables, comme à Bandli, petite ville d'où étaient originaires 24 jeunes gens qui pourraient figurer au nombre des centaines de noyés.

Ces derniers jours à Bandli, des parents de disparus ont soumis des échantillons d'ADN, pour aider à identifier les 82 morts dénombrés de ce naufrage, survenu dans la nuit du 13 au 14 juin à 47 milles marins (87 km) au large des côtes de la péninsule du Péloponnèse.

Des cortèges de visiteurs allaient et venaient dans les maisons de familles désespérées, dans cette ville de 15 000 habitants située à quatre heures de route au sud-est d'Islamabad, dans la partie du Cachemire administrée par le Pakistan.

Des proches des disparus restaient assis, prostrés, dans les rues. Comme pour maintenir un vain espoir, les funérailles n'ont pas encore eu lieu.

Shahnaz Bibi raconte à l'AFP avoir parlé par téléphone à son fils Inaam Shafaat, 20 ans, un jour avant que le chalutier, vétuste et surchargé, a quitté la Libye vers les eaux méditerranéennes, sur la route migratoire la plus dangereuse au monde.

"La nuit, il m'a dit que le temps n'était pas clair. Je lui ai dit de ne pas monter sur le bateau, mais il ne m'a pas écoutée", dit Mme Bibi, la cinquantaine, après avoir donné un échantillon d'ADN dans un hôpital local.

"Il m'a dit: +Mère, je vous laisse sous la protection d'Allah. Priez pour moi", ajoute-t-elle, la voix éraillée à force d'avoir pleuré, en essuyant quelques larmes avec son châle.

Les autorités grecques ne savent pas exactement combien de personnes étaient à bord du bateau lorsque a eu lieu ce naufrage, l'un des pires survenus en Méditerranée orientale ces dernières années.

«Les gens ne coopèrent pas»

L'Organisation mondiale des migrations (OIM) et le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (UNHCR) estiment qu'entre 400 et 750 passagers se trouvaient sur le chalutier, dont des femmes et des enfants.

Des centaines venaient vraisemblablement du Pakistan, principalement des provinces du Pendjab et du Cachemire.

L'Agence fédérale pakistanaise d'investigation (FIA) a indiqué mercredi que des échantillons d'ADN avaient été collectés auprès des familles de 108 disparus.

Sarfraz Khan Virk, un haut responsable de la FIA à Lahore, a expliqué à la presse que par le passé après de tels drames, nombre de familles avaient refusé de parler aux autorités.

"Elles nous ont dit : nous voulons envoyer un autre fils (vers l'Europe) et nous souffrirons si vous ouvrez un dossier", a-t-il rapporté.

"Il y a des familles qui avaient envoyé un premier frère en Italie et après une tentative ratée pour le deuxième frère, elles veulent envoyer le troisième. Aussi nous avons beaucoup de problèmes et les gens ne coopèrent pas avec nous", a-t-il ajouté.

Le Pakistan est aux prises avec de grosses difficultés économiques: une inflation galopante, la dépréciation de la roupie, des importations et une production industrielle limitées.

«Le trafic ne s'arrêtera pas»

Le Cachemire pakistanais, où se trouve Bandli au milieu de collines verdoyantes, a historiquement été le point de départ de nombreux migrants, en quête d'une vie meilleure ailleurs au mépris des risques.

De nombreux trafiquants d'être humains opèrent dans cette région. Les autorités disent en avoir arrêté 16, soupçonnés d'avoir été liés au drame grec.

"Ce qui est arrivé à notre frère ne devrait arriver à personne d'autre. Le trafic d'êtres humains est en hausse, il ne s'arrêtera pas", estime Waheed Wazir, 38 ans, dont le jeune frère Imran, 32 ans, est porté disparu.

"Les trafiquants d'êtres humains qui sont arrêtés ne devraient pas être libérés. Ils devraient être punis publiquement pour que personne n'ose faire quelque chose de tel à l'avenir", dit-il.

Un haut responsable administratif du district, Sardar Mushtaq Ahmad, a confirmé que 24 personnes du coin sont portées disparues.

Les familles de Bandli continuent à s'accrocher aux derniers mots entendus de la bouche de leurs proches disparus, espérant un miracle.

"Mon fils m'avait dit qu'ils les faisaient embarquer sur le bateau. Le temps n'était pas bon", raconte Tasleem Bibi, 48 ans, déjà résignée à la mort de son fils de 20 ans, Akash Gulzar.

"Sa voix s'est graduellement éteinte et il ne pouvait plus parler."


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.