Des dirigeants musulmans affirment que l’exemplaire du Coran brûlé en Suède alimente l'extrémisme

Salwan Momika a manifesté alors que les musulmans du monde entier célébraient la fête de l'Aïd al-Adha. (AFP)
Salwan Momika a manifesté alors que les musulmans du monde entier célébraient la fête de l'Aïd al-Adha. (AFP)
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Publié le Samedi 01 juillet 2023

Des dirigeants musulmans affirment que l’exemplaire du Coran brûlé en Suède alimente l'extrémisme

  • Les nations musulmanes se joignent à la «condamnation ferme» par l'Arabie saoudite du fait de brûler un exemplaire du Coran
  • Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a déclaré que la manifestation était «légale mais inappropriée»

DUBAÏ: Les musulmans du monde entier se sont joints à l'Arabie saoudite pour condamner la brûlure d’un exemplaire du Coran mercredi par un ressortissant irakien devant la plus grande mosquée de Stockholm.

Sous une forte présence policière, Salwan Momika, un homme de 37 ans qui a fui en Suède il y a plusieurs années, a piétiné mercredi une copie du Coran avant d'en incendier plusieurs pages, devant la mosquée de la capitale suédoise.

La police lui avait accordé un permis pour la manifestation conformément à la protection de la liberté d'expression, mais a déclaré plus tard qu'elle avait ouvert une enquête sur l'exemplaire du Coran brûlé qui a suscité la colère dans le monde musulman.

Ce n'est pas la première fois qu'un tel acte se produit en Suède. En janvier, un extrémiste de droite suédo-danois avait brûlé une copie du Coran près de l'ambassade de Turquie à Stockholm, déclenchant également l'indignation dans le monde musulman.

Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a déclaré que la manifestation de Momika était «légale mais inappropriée», et qu'il appartenait à la police de l'autoriser ou non. L'incident s'est produit alors que les musulmans du monde entier célèbrent la fête de l'Aïd al-Adha.

Le gouvernement irakien, dans un communiqué publié mercredi soir, a fermement condamné «les actes répétés visant à brûler des exemplaires du saint Coran par des individus à l'esprit extrémiste et perturbé».

«Ces actes démontrent un esprit haineux et agressif qui va à l'encontre des principes de la liberté d'expression», a-t-il déclaré. «Ils ne sont pas seulement racistes mais encouragent également la violence et la haine.»

«Ces actes irresponsables, en conflit direct avec les valeurs de respect de la diversité et des croyances d'autrui, sont catégoriquement condamnés», a-t-il ajouté.

Le ministère irakien des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de Suède à Bagdad, a annoncé jeudi le ministère dans un communiqué.

Le ministère condamne «l'autorisation du gouvernement suédois donnée aux extrémistes de brûler une copie du Saint Coran», indique le communiqué.

L'Organisation de la coopération islamique (OCI) a affirmé qu'elle convoquerait une réunion d'urgence ouverte du Comité exécutif la semaine prochaine à Djeddah pour discuter des conséquences de cet incident, à l'invitation de l'Arabie saoudite, qui se trouve à la présidence du Sommet islamique.

La réunion de la semaine prochaine est prévue pour discuter des mesures à prendre contre cet acte haineux et pour adopter une position commune sur la marche à suivre.

Les États-Unis ont déclaré qu'ils condamnaient le fait de brûler un exemplaire du Coran, ajoutant qu'ils estimaient que la manifestation avait créé «un environnement de peur» restreignant la capacité des musulmans à pratiquer librement leur religion.

S'exprimant lors d'un point de presse, le porte-parole du département d'État, Matt Miller, a déclaré: «Nous pensons que la manifestation a créé un environnement de peur qui aura un impact sur la capacité des musulmans et des membres d'autres groupes religieux minoritaires d'exercer librement leur droit à la liberté de religion ou de conviction en Suède.»

Les Émirats arabes unis ont également convoqué jeudi l'ambassadeur de Suède pour protester contre le fait de brûler un exemplaire du livre saint, a indiqué le ministère des Affaires étrangères des EAU dans un communiqué.

La Jordanie a convoqué jeudi l'ambassadeur de Suède à Amman, déclarant qu'elle considérait cet acte comme une «incitation au racisme».

Le ministère des Affaires étrangères a affirmé que le fait de brûler un exemplaire du Saint Coran était un acte de «haine dangereuse et une manifestation d'islamophobie» incitant à la violence.

Selon la déclaration du ministère, brûler un exemplaire du Coran «ne peut pas «être considéré comme une forme de liberté d'expression, ajoutant qu'il «fallait mettre un terme aux comportements et actions irresponsables».

Le ministère a affirmé que les discours et actions de haine devaient être combattus et qu'il devait y avoir une promotion d'une culture de paix et de tolérance.

Le ministère des Affaires étrangères koweïtien a affirmé que brûler le Coran avait offensé les musulmans du monde entier, ajoutant que les citoyens devaient promouvoir les valeurs de tolérance et de coexistence.

 «Cette grave provocation offense les musulmans du monde entier», a déclaré le ministère dans un communiqué.

«L'État du Koweït rappelle à la communauté internationale et à tous les pays concernés leur responsabilité d'agir contre la haine et l'extrémisme religieux, et de mettre fin aux actes hostiles qui visent les valeurs sacrées des musulmans.»

«Les auteurs de tels actes hostiles devraient être traduits en justice et empêchés d'utiliser le principe des libertés comme un stratagème pour justifier l'hostilité contre l'islam ou toute autre religion», a-t-il poursuivi.

L'Iran s'est joint à la condamnation jeudi, qualifiant l'acte de «provocateur, irréfléchi et inacceptable».

«Le gouvernement et le peuple de la République islamique d'Iran ne tolèrent pas une telle insulte et la condamnent fermement», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani.

«Le gouvernement suédois devrait sérieusement considérer le principe de responsabilité et devrait rendre des comptes, tout en empêchant la répétition d'insultes au caractère sacré de la religion», a-t-il ajouté.

Le Maroc a également condamné la brûlure  un exemplaire du Coran et a rappelé mercredi soir son ambassadeur à Stockholm.

«Ce nouvel acte offensant et irresponsable ne tient pas compte des sentiments de plus d'un milliard de musulmans, en ce moment sacré du grand pèlerinage de La Mecque et de la fête bénie de l'Aïd al-Adha», a-t-il affirmé dans un communiqué.

«Face à ces provocations répétées, commises sous le regard complaisant du gouvernement suédois», le Maroc a convoqué le chargé d'affaires suédois à Rabat et rappelé son ambassadeur, a-t-il ajouté.

En janvier, un extrémiste de droite suédo-danois avait brûlé un exemplaire du Coran près de l'ambassade de Turquie à Stockholm, déclenchant également l'indignation du monde musulman.

Le secrétaire général de la Ligue musulmane mondiale, et président de l'Organisation des savants musulmans, le cheikh Mohammed ben Abdelkarim al-Issa, a dénoncé cet acte qui, selon lui, a été commis sous la protection de la police.

Il a indiqué que si même si cela s’est produit «sous le prétexte d’appliquer la liberté d'expression», en réalité, cela a abusé, «entre autres choses, du véritable concept de liberté, qui appelle à respecter les autres et à ne les provoquer sous aucun prétexte».

Al-Issa a ajouté que de tels actes alimentaient la haine, provoquaient des sentiments religieux et ne servaient que les agendas de l'extrémisme. Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a également condamné la manifestation de Momika, la qualifiant de «méprisable».

«Il est inacceptable d'autoriser ces actions anti-islamiques sous prétexte de liberté d'expression», a-t-il affirmé.

(Avec agences)

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.