BAGDAD: Le gouvernement irakien a condamné l'acte "irresponsable" et "raciste" d'un Irakien vivant en Suède qui a brûlé quelques pages d'un exemplaire du Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm lors d'un rassemblement autorisé par la police.
L'événement, qui coïncidait avec le premier jour de l'Aïd al-Adha, grande fête musulmane célébrée à travers le monde, a déjà provoqué plusieurs condamnations: le Maroc a rappelé son ambassadeur, Ankara a fustigé des "actions anti-islamiques" et Washington a rappelé que "brûler des textes religieux est irrespectueux et offensant".
Salwan Momika, un Irakien de 37 ans ayant fui son pays pour la Suède, a piétiné mercredi un exemplaire du Coran à plusieurs reprises avant d'y glisser des tranches de bacon et d'en brûler quelques pages, selon les journalistes de l'AFP sur place.
«Actes irresponsables»
Le gouvernement irakien a condamné ces actes qui surviennent "de manière répétée" et sont menés par "des esprits malades et extrémistes", selon un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi.
Ces "actes irresponsables" reflètent "un esprit de haine et d'hostilité n'ayant aucun lien avec la liberté d'expression. Cela fait partie des actes racistes et d'incitation à la violence et à la haine", assène le communiqué.
"Cet acte odieux qui a offensé les sentiments de millions de musulmans porte aussi atteinte aux peuples occidentaux eux-mêmes, qui se targuent d'embrasser la diversité et le respect des croyances d'autrui et la protection des religions et des droits de leurs fidèles", souligne encore le gouvernement de Bagdad.
Appels au boycott de produits suédois
Ce type d'incidents, qui a déjà eu lieu à plusieurs reprises en Suède ou dans d'autres pays d'Europe, parfois à l'initiative de mouvements d'extrême droite, a entraîné dans le passé des tensions diplomatiques.
Une manifestation en janvier au cours de laquelle un exemplaire du Coran avait été brûlé à Stockholm devant l'ambassade de Turquie avait suscité la colère d'Ankara et du monde musulman, débouchant sur des manifestations et des appels au boycott de produits suédois.
"Nous appelons les gouvernements concernés à (...) empêcher cette poignée d'extrémistes de poursuivre leurs méfaits qui peuvent avoir des conséquences non souhaitables", a encore mis en garde le gouvernement irakien dans son communiqué.