Aide humanitaire en Syrie: l'ONU insiste sur l'importance des passages transfrontaliers

Le 9 février 2023, un convoi d'aide humanitaire des Nations unies est entré dans le nord-ouest de la Syrie, tenu par les rebelles, depuis la Turquie, par le point de passage de Bab el-Hawa. (Photo Omar HAJ KADOUR / AFP
Le 9 février 2023, un convoi d'aide humanitaire des Nations unies est entré dans le nord-ouest de la Syrie, tenu par les rebelles, depuis la Turquie, par le point de passage de Bab el-Hawa. (Photo Omar HAJ KADOUR / AFP
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Publié le Jeudi 29 juin 2023

Aide humanitaire en Syrie: l'ONU insiste sur l'importance des passages transfrontaliers

  • En janvier, le Conseil de sécurité a prolongé de six mois le mécanisme transfrontalier qui permet l'acheminement d'aide, par le point de passage de Bab al-Hawa, sans passer par le régime syrien de Bachar Al-Assad
  • L'autorisation expire le 10 juillet et «le secrétaire général (Antonio Guterres) a été clair sur le besoin de la renouveler, pour couvrir 12 mois, et pour inclure tous les autres points de passage pour faciliter l'aide humanitaire vers le Nord-ouest

NATIONS UNIES : L'ONU a plaidé jeudi pour la prolongation de l'ouverture de plusieurs points de passage entre la Turquie et la Syrie pour acheminer l'aide humanitaire aux populations des zones rebelles du nord-ouest de la Syrie, encore plus vulnérables depuis le séisme de février.

«La population syrienne souffre plus aujourd'hui, encore, que nous le réalisons», a déclaré devant le Conseil de sécurité le responsable de l'ONU pour les affaires humanitaires Martin Griffiths, tout juste de retour de Damas.

«Chaque année, ses souffrances augmentent», a-t-il ajouté, notant qu'au moins 90% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Et «ces épreuves se produisent à un moment où les Nations unies et nos partenaires humanitaires ont des moyens limités pour aider les populations les plus vulnérables de Syrie», a insisté Martin Griffiths, mettant en avant des financements insuffisants et les problèmes d'accès.

En janvier, le Conseil de sécurité a prolongé de six mois le mécanisme transfrontalier qui permet l'acheminement d'aide, par le point de passage de Bab al-Hawa, aux régions sous contrôle de groupes jihadistes et rebelles, sans passer par le régime syrien de Bachar Al-Assad.

Le mécanisme créé en 2014 autorisait au départ quatre points de passage, mais après des années de pression de Pékin et Moscou, seul le poste de Bab al-Hawa est resté opérationnel, et l'autorisation a été réduite à six mois renouvelables, compliquant la planification des humanitaires.

L'autorisation expire le 10 juillet et «le secrétaire général (Antonio Guterres) a été clair sur le besoin de la renouveler, pour couvrir 12 mois, et pour inclure tous les autres points de passage pour faciliter l'aide humanitaire vers le Nord-ouest», a souligné Martin Griffiths.

Mais les négociations au sein du Conseil s'annoncent difficile.

«La machine de propagande hypocrite de l'Occident est en marche», a lancé jeudi l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia.

«On nous dit à nouveau que sans ce mécanisme transfrontalier, des millions de Syriens vont mourir de faim et de froid, et qu'il n'y a pas d'autre choix que de le prolonger, même s'il viole la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie», a-t-il ajouté, plaidant une nouvelle fois pour l'acheminement de l'aide par l'intermédiaire de Damas.

Un convoi d'aide de l'ONU est entré la semaine dernière dans des zones du nord-ouest en provenance des zones contrôlées par Damas, le premier depuis janvier.

Mais ce mode d'acheminement «ne peut pas remplacer le volume nécessaire» du mécanisme transfrontalier, a assuré Martin Griffiths.

D'autre part, après le séisme, le président Assad avait autorisé l'ouverture de deux autres points de passage pour trois mois, renouvelé en mai pour trois mois.

«Je n'ai pas de raison de penser qu'ils ne vont pas être à nouveau renouvelés», a noté le responsable onusien, qui a rencontré Bachar Al-Assad à Damas cette semaine.


Arabie saoudite: le roi et le prince héritier félicitent le président syrien Ahmed al-Charaa

Le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane d'Arabie saoudite. (SPA)
Le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane d'Arabie saoudite. (SPA)
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  •  Dans un télégramme, le roi a souhaité à M. Al-Charaa de diriger la Syrie «vers un avenir prospère qui répond aux aspirations du peuple syrien»
  •  Le prince héritier a envoyé séparément un télégramme similaire, souhaitant au peuple syrien «davantage de progrès»

RIYAD: Le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane ont félicité Ahmed al-Charaa pour sa nomination au poste de président intérimaire de la Syrie, a rapporté jeudi l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Dans un télégramme, le roi a souhaité à M. Al-Charaa de diriger la Syrie «vers un avenir prospère qui répond aux aspirations du peuple syrien».

Le prince héritier a envoyé séparément un télégramme similaire, souhaitant au peuple syrien «davantage de progrès».

M. Al-Charaa a été déclaré président pour une phase de transition mercredi, moins de deux mois après avoir mené une campagne qui a renversé Bachar el-Assad.

Il a également été habilité à former un conseil législatif temporaire pour une période de transition et la Constitution syrienne a été suspendue, selon une annonce faite par le commandement militaire qui a mené l'offensive contre Assad.

Ces décisions ont été prises à l'issue d'une réunion des commandants militaires qui ont participé à l'assaut.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

BEYROUTH: Une frappe israélienne a fait deux morts dans la nuit sur l'est du Liban, où Israël a affirmé avoir visé des cibles du Hezbollah malgré le cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre, a annoncé vendredi le ministère libanais de la Santé.

"Le raid de l'ennemi israélien sur Janta a fait deux morts et dix blessés", a indiqué le ministère dans un communiqué.

La région de Janta, où le Hezbollah est fortement implanté, est très éloignée de la frontière entre le Liban et Israël. Située près de la frontière syrienne dans la plaine orientale de la Békaa, elle a déjà été visée par l'aviation israélienne le 13 janvier.

L'armée israélienne avait annoncé plus tôt que son aviation avait frappé durant la nuit "de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace".

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", avait-elle ajouté, indiquant avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

L'agence de presse officielle libanaise Ani a indiqué que "l'aviation ennemie a visé (...) la chaîne de l'anti-Liban", dans l'est du pays.

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien.

Elle a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Conformément à cet accord, l'armée israélienne était censée avoir achevé le 26 janvier son retrait du sud du Liban, où seuls l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU peuvent désormais être déployés.

Mais ce délai a été prolongé jusqu'au 18 février, ont annoncé les Etats-Unis, qui font partie du comité de surveillance de la trêve.

Selon l'accord, le Hezbollah doit retirer ses forces du sud du pays et démanteler toute infrastructure militaire y restant.

Malgré le cessez-le-feu, Israël continue de mener des frappes sur le Liban. Mardi, 24 personnes avaient été blessés dans une frappe près de la ville de Nabatieh, dans le sud.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.