Les espions russes pullulent en Suisse selon les services helvétiques

Les services secrets helvétiques ne comptent que 450 employés (Photo, AFP).
Les services secrets helvétiques ne comptent que 450 employés (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 27 juin 2023

Les espions russes pullulent en Suisse selon les services helvétiques

  • L'invasion de l'Ukraine par la Russie a renforcé la rivalité entre grandes puissances et fait de la Suisse une plaque tournante de l'espionnage russe et chinois
  • «La Russie a détruit en Europe l'ordre de paix fondé sur des règles», note sobrement le Service de renseignement de la Confédération

GENÈVE: L'invasion de l'Ukraine par la Russie a renforcé la rivalité entre grandes puissances et fait de la Suisse – terre d'accueil de nombre d'organisations internationales – une plaque tournante de l'espionnage russe et chinois, selon le Service de renseignement helvétique.

"La Russie a détruit en Europe l'ordre de paix fondé sur des règles", note sobrement le Service de renseignement de la Confédération (SRC) dans son rapport annuel publié lundi. Le SRC est aussi en charge du contre-espionnage.

Un dynamitage qui fait que "les forums internationaux de promotion de la paix et de la sécurité collective comme l'ONU et l'OSCE ont encore perdu de leur efficacité et un nouvel ordre mondial stable n'est pas à l'horizon", analysent les services d'espionnage suisses.

A cela vient s'ajouter la tendance "vers un ordre mondial bipolaire, marqué par la rivalité systémique entre les Etats-Unis et la Chine".

Et donc "les activités d’espionnage étrangères, principalement russes et chinoises, constituent toujours une menace élevée pour la Suisse", selon le rapport.

En raison, entre autres, de son rôle d’Etat hôte accueillant de nombreuses organisations internationales, "la Suisse figure à l'échelle européenne parmi les pays dans lesquels le plus grand nombre de membres des services de renseignement russes sont déployés sous couverture diplomatique".

"Sur les quelque 220 personnes accréditées comme personnel diplomatique ou techno-administratif dans les missions russes à Genève et à Berne, probablement au moins un tiers travaillent encore pour les services de renseignement russes", a précisé Christian Dussey, le patron des services de renseignement, en conférence de presse.

Les services secrets helvétiques ne comptent que 450 employés.

Genève abrite le siège européen de l'ONU ainsi que le quartier général de très nombreuses agences onusiennes, c'est aussi un centre financier très important, hommes et femmes d'affaires, responsables économiques et politiques ou scientifiques y viennent en nombre.

Le mandat de la Suisse au Conseil de sécurité de l'ONU – depuis janvier 2023 et pour la première fois de son histoire – "accentue la menace que représente l'espionnage pour les Suisses" qui deviennent des cibles.

«Nous faisons le maximum»

La guerre en Ukraine force aussi le SRC à s'intéresser à des régions sur lesquelles il n'avait pas l'oeil jusque-là, pour empêcher la Russie de contourner les lois interdisant l'exportation de matériel d'armement en s'appuyant sur des entreprises basées dans l'Union économique eurasiatique mais aussi en Turquie ou en Inde, note encore le SRC.

Au-delà de la Russie, le renseignement suisse estime que la Chine a dépêché des dizaines d'espions dans le pays alpin. Mais contrairement à la Russie, les Chinois ont davantage recours à des couvertures non diplomatiques.

Leurs membres se font surtout passer pour des scientifiques, des journalistes ou des hommes et femmes d’affaires, explique le SRC.

Et pour Christian Dussey, il ne fait pas de doute que l'espionnage chinois va monter en puissance en Europe, estimant que les services de renseignements de la Chine ont des ressources et des moyens en expansion.

"Nous faisons le maximum, sur le terrain, pour montrer les limites" à ne pas franchir, a précisé le patron du SRC. L'espionnage a un impact négatif sur la Genève internationale et représente un préjudice pour la crédibilité de la Suisse.

M. Dussey est resté prudent sur les enseignements à tirer de la rébellion de ce weekend des mercenaires de Wagner et de leur chef Evguéni Prigojine.

L'instabilité d'une puissance nucléaire inquiète forcément, ce qui explique les réactions occidentales "calibrées", a-t-il souligné. Il n'a pas été question d'intervenir ou de profiter de la situation, selon lui.

Il est trop tôt pour porter un jugement sur l'impact de cet événement, estime-t-il, rappelant les événements survenus en 1991 (tentative de putsch contre Mikhaïl Gorbatchev) et 1993 (marche de Boris Eltsine sur le Parlement russe), qui dans les deux cas ont conduit, selon lui, à un net renforcement de l'appareil d'Etat.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.