MARSEILLE: Face à un "retard colossal" des transports à Marseille, l'Etat va doubler sa subvention de 256 à 500 millions d'euros, a indiqué au quotidien régional La Provence le président Emmanuel Macron, qui effectue une visite dans la deuxième ville de France.
"Marseille avait pris un retard colossal, les gens le savent. Il y a un énorme problème d'infrastructures et j'avais insisté pour que chacun s'empare de la problématique du désenclavement des quartiers Nord", a rappelé Emmanuel Macron.
Ville deux fois et demie plus étendue que Paris en surface, Marseille ne dispose que de deux lignes de métro et trois de tramways. Les quartiers du nord, les plus peuplés mais laissés pour compte durant des années, sont très mal desservis.
"Nous allons doubler la subvention à la Métropole sur les transports en la faisant passer de 256 millions d’euros à 500 millions d’euros, en augmentant notamment la contribution pour les projets dans les quartiers Nord", annonce le président de la République.
Il répond ainsi à une demande formulée par la Métropole, autorité chargée des Transports, et présidée par Martine Vassal du parti Les Républicains, même si cette dernière plaide aussi pour davantage de lignes dans les quartiers sud, plus aisés.
A ce jour, quinze projets ont été lancés, comme la prolongation d'un tramway Sud-Nord, dont une première tranche est espérée fin 2024, ou un bus de rocade reliant deux terminus de métro dans le Nord, pas avant 2024 là aussi.
Sur les deux milliards d'euros du projet transport, l'Etat avait initialement annoncé un milliard de participation dont seulement 256 millions d'euros de subventions, le reste étant sous forme d'avances remboursables.
"Il faut reconnaître que Marseille et son territoire n’ont pas été aidés, que ce soit par des gouvernements de droite ou de gauche pendant des années", avait estimé Mme Vassal auprès de l'AFP la semaine dernière, reconnaissant aussi que "les collectivités territoriales de l'époque" (y compris de son camp politique) "n'avaient rien fait".
Le manque de transports en commun est problématique à Marseille, notamment pour la recherche d'emplois, les personnes non motorisées ou sans permis se trouvant face à l'impossibilité de rejoindre leur lieu de travail ou contraintes à des heures de voyage pour quelques kilomètres.