Décarbonation de l'industrie, une facture de 50 milliards d'euros

Le ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure, le ministre du Travail Olivier Dussopt, la Première ministre française Elisabeth Borne et la ministre française de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher assistent au conseil national de l'industrie au Bourget (Photo, AFP).
Le ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure, le ministre du Travail Olivier Dussopt, la Première ministre française Elisabeth Borne et la ministre française de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher assistent au conseil national de l'industrie au Bourget (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 24 juin 2023

Décarbonation de l'industrie, une facture de 50 milliards d'euros

  • Le gouvernement a débloqué vendredi le premier milliard d'euros d'aides publiques pour lancer le mouvement de décarbonation
  • Pour le ministre de l'Industrie Roland Lescure, la décarbonation équivaut à une «nouvelle révolution industrielle»

LE BOURGET: La décarbonation de tous les sites industriels français coûtera 50 milliards d'euros d'ici 2030, a indiqué vendredi le gouvernement qui cherche à identifier "les sites possibles d'enfouissement" du CO2 excédentaire produit par les usines.

Le gouvernement a débloqué vendredi le premier milliard d'euros d'aides publiques pour lancer le mouvement de décarbonation annoncé en novembre par le président français Emmanuel Macron.

La Première ministre Elisabeth Borne en a détaillé l'emploi, lors d'une visite au salon aéronautique du Bourget, près de Paris, où elle a présidé un Conseil national de l'industrie (CNI) consacré à la planification écologique.

Quelque 250 millions d'euros seront ainsi ouverts pour des projets "de petite et moyenne ampleur" et "750 millions d'euros" iront à des "projets de plus grande ampleur, reposant sur des technologies émergentes", a-t-elle dit.

«Nouvelle révolution industrielle»

Pour le ministre de l'Industrie Roland Lescure, la décarbonation équivaut à une "nouvelle révolution industrielle", en ce qu'elle signifie d'investissements lourds, notamment pour électrifier des procédés et supprimer l'emploi d'énergies fossiles.

"Les projections que nous avons pu réaliser, sur la base des travaux de planification menés avec les filières industrielles, estiment ce coût à 50 milliards d'euros d'investissement total pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés à 2030", a-t-il dit à l'AFP en marge de la visite.

Le Conseil National de l'Industrie a réuni des représentants de toutes les filières industrielles du pays (aéronautique, agroalimentaire, automobile..) et de l'Etat, en marge du salon aéronautique du Bourget, lui aussi placé sous le signe de la réduction de l'empreinte carbone du secteur.

Les représentants des 50 usines les plus émettrices ont présenté leurs feuilles de route de décarbonation, dans lesquelles ils s'engagent à réduire de 45% leurs émissions de CO2 d'ici 2030, et de 80% d'ici 2050.

Ces 50 sites, des usines sidérurgiques, chimiques, des cimentiers ou fabricants d'engrais notamment, mais aussi quelques sites agroalimentaires, représentent 30.000 emplois et la moitié des émissions de l'industrie qui pèsent 18% des émissions françaises.

La Première ministre a annoncé le lancement d'une "consultation sur la stratégie" à adopter pour les industriels qui ne parviennent pas à éradiquer totalement les gaz à effet de serre de leurs procédés de fabrication et qui réclament des investissements pour capturer et stocker le CO2.

Mais elle a prévenu que ces technologies de pointe, pas toutes éprouvées, seront surtout réservées aux sites produisant des émissions "incompressibles".

«Autoroutes du carbone»

"Nous attendons les réactions des industriels, des associations et des citoyens d'ici le 29 septembre, dans trois mois", a précisé M. Lescure à l'AFP.

A terme, le ministre s'attend à la réalisation d'"autoroutes du carbone" pour évacuer tout ce CO2 incompressible, via un axe de "carboducs" qui seront les "infrastructures du XXIe siècle" vers des ports de liquéfaction pour le transport maritime du CO2 vers des lieux de stockage, a-t-il précisé dans les Echos.

Pour y parvenir, "il s'agira d'identifier les sites possibles d'enfouissement, d'abord dans les gisements de gaz naturel vides en mer du Nord, et plus tard pourquoi pas en France", a ajouté le ministre. Un appel à projet sera lancé "pour que les géologues puissent identifier les meilleurs options sur notre territoire".

Par ailleurs, la Première ministre a encouragé les patrons industriels français à réhabiliter les milliers d'hectares de friches laissées par la désindustrialisation du pays, afin de mener à bien leurs projets d'extension d'usines ou de décarbonation.

"Il y a entre 90.000 et 170.000 hectares de friches industrielles dans notre pays. Nous disposons donc du foncier nécessaire pour concilier réindustrialisation et sobriété foncière, mais à une condition: réhabiliter ces friches", a dit Mme Borne.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.