BEYROUTH: L'envoyé spécial français au Liban, Jean-Yves Le Drian, s'est réuni vendredi avec les ambassadeurs de cinq pays impliqués dans les efforts pour une sortie de crise, qui ont appelé à élire sans tarder un président, a indiqué une source diplomatique.
Le Liban, en plein effondrement économique, est sans président depuis près de huit mois et dirigé par un gouvernement démissionnaire aux pouvoirs réduits.
Jean-Yves Le Drian est arrivé mercredi à Beyrouth où il rencontre tour à tour les principaux dirigeants libanais pour tenter de les convaincre de surmonter leurs divergences et ouvrir la voie à l'élection d'un chef de l'Etat.
Vendredi, il a rencontré les ambassadeurs des cinq pays qui avaient tenu le 6 février à Paris une réunion consacrée au Liban: les Etats-Unis, la France, l'Arabie saoudite, l'Egypte et le Qatar.
"Ils se sont accordés sur la nécessité de procéder sans tarder à l'élection d'un président libanais, prélude au lancement des réformes économiques et sociales dans le cadre d'un programme de redressement du Fonds Monétaire International", a indiqué la source diplomatique à l'AFP.
Les donateurs internationaux exigent la mise en place d'un programme de réformes structurelles pour aider le pays à se relever.
Outre les principaux chefs politiques et les représentants de partis, notamment le puissant Hezbollah pro-iranien, M. Le Drian a rencontré un grand nombre de députés, afin d'essayer de "sortir immédiatement du blocage politique", selon ses termes.
Mais aucun des deux camps ne dispose d'une claire majorité au Parlement, qui s'est déjà réuni à douze reprises sans parvenir à élire un chef de l'Etat.
M. Le Drian a également eu des entretiens avec plusieurs candidats à la présidence et devait rencontrer vendredi le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, considéré comme un candidat potentiel.
L'envoyé spécial du président Emmanuel Macron a fait valoir qu'il venait surtout écouter ses interlocuteurs et souligné jeudi que "la solution v(enait) d'abord des Libanais".
Depuis 2020, la France, ancienne puissance mandataire, s'est impliquée sans succès dans la recherche d'une solution au Liban, et le président Macron s'y est rendu à deux reprises.