BEYROUTH: L'envoyé présidentiel français a déclaré aux responsables politiques libanais qu'il s'efforcerait d'aider le pays à sortir de la crise présidentielle, mais que les solutions devaient «venir des Libanais eux-mêmes.»
Jean-Yves Le Drian a signalé lors de son voyage de deux jours à Beyrouth que la France n'avait «pas de propositions» sur la manière de faire élire un président, mais qu'elle serait «toujours là pour soutenir» le Liban.
Sa visite intervient une semaine après que le Parlement a échoué, pour la douzième fois, à élire un nouveau chef d'État. Cela fait maintenant près de huit mois que Michel Aoun a quitté son poste sans avoir été remplacé.
Le Hezbollah et le mouvement Amal soutiennent Sleiman Frangié, tandis que les blocs représentant les chrétiens au Parlement soutiennent l'ancien ministre Jihad Azour. Aucun des deux camps n'a pu obtenir la majorité nécessaire à l'élection de son candidat.
Au cours de sa deuxième journée dans le pays, Le Drian a rencontré le Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, le leader de l'opposition et chef des Forces libanaises, Samir Geagea, et le patriarche maronite, Bechara Boutros al-Rahi.
Le bureau de Mikati a publié un communiqué de presse à l'issue de la réunion, indiquant que le gouvernement libanais avait achevé les «projets de réforme requis et signé un accord préliminaire avec le Fonds monétaire international, et que l'approbation de ces projets par le Parlement donnait un élan aux solutions économiques et sociales souhaitées.»
«Avec tout le respect que nous devons à la France, nous ne voulons pas de son intervention»
Après avoir rencontré le patriarche, Le Drian a indiqué : «Je communiquerai avec toutes les parties libanaises pour trouver une issue à la crise et je m'efforcerai d'établir un programme de réformes qui donne au Liban l'espoir de surmonter sa crise.
«J'écouterai tout le monde et cette visite sera suivie d'une autre pour trouver une issue à cette impasse.»
Le Drian est arrivé à Beyrouth mercredi, alors que certains hommes politiques libanais, dont Geagea, l'ont mis en garde contre toute ingérence dans les affaires du pays et que le Hezbollah a affirmé que la France souhaitait voir son candidat préféré au palais présidentiel.
Geagea a qualifié d'«exploratoire» la réunion qu'il a eue jeudi avec l'envoyé français.
«Avec tout le respect que nous devons à la France, nous ne voulons pas de son intervention, ni de celle de l'Iran», a-t-il prévenu. «Nous voulons une décision interne souveraine. Nous voulons seulement élire un président», a-t-il ajouté.
La question du vide présidentiel nécessite 128 députés et non une intervention internationale, a précisé Geagea à l'issue des discussions.
Le député réformiste Melhem Khalaf a déclaré que les responsables libanais devaient réfléchir de façon rationnelle et sortir de l'impasse avant que des parties étrangères ne recommencent à s'ingérer dans les affaires libanaises.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com