L'UE exige que Twitter renforce ses moyens pour respecter sa nouvelle régulation du web

Le PDG de SpaceX, Twitter et du constructeur de voitures électriques Tesla, Elon Musk, réagit lors de sa visite du salon Vivatech consacré aux startups technologiques et à l'innovation au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 16 juin 2023. (Photo, AFP)
Le PDG de SpaceX, Twitter et du constructeur de voitures électriques Tesla, Elon Musk, réagit lors de sa visite du salon Vivatech consacré aux startups technologiques et à l'innovation au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 16 juin 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 23 juin 2023

L'UE exige que Twitter renforce ses moyens pour respecter sa nouvelle régulation du web

  • Le commissaire européen est actuellement en Californie pour s'assurer que les géants du web comme Facebook, Instagram et Twitter sont prêts à respecter la loi sur les services numériques (Digital Services Act), qui commencera à entrer en vigueur fin août
  • L'ancien ministre français des Finances doit également rencontrer Mark Zuckerberg, le patron de Meta, pour s'assurer de la mise en conformité de Facebook et d'Instagram

SAN FRANCISCO: Twitter doit renforcer ses moyens d'ici au 25 août pour être capable de respecter l'ambitieuse nouvelle législation européenne sur les contenus en ligne, a averti jeudi le commissaire européen Thierry Breton après sa rencontre avec Elon Musk.

"Si la technologie n'est pas prête, ils doivent disposer de suffisamment de moyens pour combler l'écart. J'ai parlé de ce sujet spécifique avec Elon Musk", a déclaré M. Breton à la presse, à l'issue d'une réunion au siège de Twitter à San Francisco, où la nouvelle directrice générale de la plateforme Linda Yaccarino était également présente.

Le commissaire européen est actuellement en Californie pour s'assurer que les géants du web comme Facebook, Instagram et Twitter sont prêts à respecter la loi sur les services numériques (Digital Services Act), qui commencera à entrer en vigueur fin août.

Ce texte est une des réglementations les plus ambitieuses en matière de contrôle des contenus en ligne depuis l'avènement des réseaux sociaux. Il impose une longue liste de règles aux plateformes, places de marché et moteurs de recherche, comme l'obligation d'agir "promptement" pour retirer tout contenu illicite ou préjudiciable dès que la plateforme en a connaissance.

M. Breton a raconté avoir insisté auprès de Twitter, sur les "quelques domaines critiques (...) immédiatement lorsque le règlement sera applicable", lors de cette réunion à laquelle Elon Musk a assisté par visioconférence depuis New York. Il s'agit "en particulier de tout ce qui a trait à la maltraitance des enfants, qui est un sujet très brûlant pour nous en Europe, ainsi que de la désinformation lors des élections".

L'ancien ministre français des Finances doit également rencontrer Mark Zuckerberg, le patron de Meta, pour s'assurer de la mise en conformité de Facebook et d'Instagram.

Mais c'est sa conversation avec M. Musk qui concentre toute l'attention, car le nouveau propriétaire Twitter défend une liberté d'expression quasiment sans limite, y compris quand les contenus sont offensants ou alimentent la désinformation, au mépris des règles européennes.

"Stress test"

La visite de M. Breton chez Twitter a permis à une équipe de l'UE d'effectuer un "stress test" pour vérifier si la plateforme est prête, ce dont de nombreux observateurs doutent. Car M. Musk a enclenché une vague massive de licenciements qui a décimé les équipes de modération.

Malgré cela, le propriétaire de l'oiseau bleu a assuré la semaine dernière à Paris que Twitter a l'intention de respecter la nouvelle réglementation européenne.

"Je ne suis pas là pour dire à l'entreprise ce qu'elle doit faire", a précisé M. Breton. "Je suis le régulateur et je dois leur dire ce qu'est la loi".

Sur les conseils du commissaire, la plateforme TikTok, qui appartient au chinois Bytedance et soulève actuellement des questions vis-à-vis de son éventuelle dépendance au pouvoir de Pékin, a également accepté de se soumettre à un audit à blanc en juillet.

Ce genre de tests permet de vérifier que les plateformes opèrent correctement avant l'entrée en vigueur du texte, sans conséquences en cas d'infraction.

Car la loi DSA offre une réglementation très stricte. Comme les règles européennes sur la protection des données (RGPD), elle pourrait devenir une référence dans le monde, alors que de nombreux gouvernements s'efforcent de réguler les dérives du web.

Pour y répondre, Twitter, Meta, TikTok et d'autres plateformes devront investir de façon importante dans des salariés et des technologies dédiées. Juste au moment où plusieurs acteurs majeurs du secteur viennent de procéder à des licenciements massifs, y compris au sein de leurs équipes de modération.

Bruxelles a dévoilé en avril la liste de 19 très grandes plateformes en ligne et moteurs de recherche devant se soumettre à des contrôles renforcés à partir du 25 août.

Avec ce nouveau texte, elles devront fournir aux fonctionnaires et aux chercheurs un accès sans précédent à leurs algorithmes et à leurs décisions en matière de modération de contenus.

Pour l'instant, Meta limite fortement l'accès à ces données depuis le scandale de Cambridge Analytica, tandis que Twitter et Reddit ont mis en place des tarifs élevés de nature à dissuader certains chercheurs.

La DSA accorde également plus de droits aux utilisateurs estimant avoir été injustement censurés.

Les plateformes pourraient recevoir une amende pouvant aller jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires mondial en cas de non-respect de la loi, voire une interdiction pure et simple en Europe en cas d'infractions répétées.


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.


Guerre à Gaza: la Colombie rompt ses liens diplomatiques avec Israël

Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
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  • Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza
  • Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire"

BOGOTA: Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza.

Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire".

M. Petro avait vivement critiqué, à plusieurs reprises, la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza après les attaques sans précédent du Hamas dans le sud du territoire israélien le 7 octobre.

"Demain (jeudi), les relations diplomatiques avec l'Etat d'Israël seront rompues (parce qu'il a) un gouvernement, un président génocidaire", a déclaré mercredi le président colombien, lors d'un discours prononcé devant plusieurs milliers de partisans à Bogota à l'occasion du 1er-Mai.

En Israël, le chef du gouvernement est le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, tandis que le président, Isaac Herzog, a  un rôle avant tout symbolique.

"On ne peut pas revenir aux époques de génocide, d'extermination d'un peuple entier", a déclaré le président colombien. "Si la Palestine meurt, l'humanité meurt", a-t-il lancé, déclenchant les vivats de la foule.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz a aussitôt réagi en qualifiant Gustavo Petro d'"antisémite". "Le président colombien avait promis de récompenser les meurtriers et violeurs du Hamas, aujourd'hui il a tenu promesse", a écrit M. Katz sur X.

"Nous apprécions grandement la position du président colombien Gustavo Petro (...) que nous considérons comme une victoire pour les sacrifices de notre peuple et sa cause qui est juste", a déclaré pour sa part dans un communiqué la direction du Hamas, en appelant d'autres pays d'Amérique latine à "rompre" leurs relations avec Israël.