Droits des enfants et conflits: l'ONU ajoute la Russie à sa «liste de la honte»

Un policier passe devant une aire de jeux pour enfants et un immeuble résidentiel détruit à la suite d'une attaque russe, dans la ville de Kryvyi Rig, le 13 juin 2023, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Stas Yurchenko / AFP)
Un policier passe devant une aire de jeux pour enfants et un immeuble résidentiel détruit à la suite d'une attaque russe, dans la ville de Kryvyi Rig, le 13 juin 2023, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Stas Yurchenko / AFP)
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Publié le Jeudi 22 juin 2023

Droits des enfants et conflits: l'ONU ajoute la Russie à sa «liste de la honte»

  • Le rapport annuel du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres répertorie les violations des droits des enfants dans une vingtaine de zones de conflits dans le monde et liste en annexe les responsables de ces violations, qui incluent enfants tués et mu
  • De manière générale, Antonio Guterres «reste très préoccupé par l'ampleur et la gravité des violations des droits des enfants» dans les pays passés en revue, notamment République démocratique du Congo (RDC), Somalie ou Syrie

NATIONS UNIES : Les forces armées russes et groupes armés «affiliés», qui ont tué des dizaines d'enfants en Ukraine, figurent désormais sur la «liste de la honte» de l'ONU sur les droits des enfants lors de conflits, selon une copie d'un rapport à paraître vu jeudi par l'AFP.

Le rapport annuel du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres répertorie les violations des droits des enfants dans une vingtaine de zones de conflits dans le monde et liste en annexe les responsables de ces violations, qui incluent enfants tués et mutilés, recrutements, enlèvements ou violences sexuelles.

Les forces armées russes et «groupes armés affiliés» -- pas identifiés dans le texte -- ont été ajoutés à cette liste surnommée «liste de la honte» pour 2022, spécifiquement en raison du nombre d'enfants tués et blessés et des attaques menées contre des hôpitaux et des écoles en Ukraine.

«Je suis particulièrement choqué par le nombre élevé d'attaques contre des écoles, hôpitaux et personnel protégé, et par le grand nombre de morts et de mutilations d'enfants attribuées aux forces russes et groupes armés affiliés», souligne Antonio Guterres dans le document portant sur l'année 2022, qui doit être publié mardi.

Le rapport, distribué aux membres du Conseil de sécurité jeudi, note toutefois que les autorités russes se sont engagées dans des discussions avec l'ONU sur ces questions et les appelle à «finaliser de façon urgente leurs engagements à protéger les enfants, y compris en évitant d'utiliser militairement écoles et hôpitaux».

«Je suis consterné par le nombre élevé de graves violations commises contre les enfants en Ukraine après l'invasion de l'Ukraine par la Fédération de Russie», note plus largement Antonio Guterres.

L'ONU a ainsi confirmé le nombre de 477 enfants tués en Ukraine en 2022, dont 136 morts attribuées aux forces russes et groupes affiliés et 80 aux forces armées ukrainiennes, ainsi que 909 cas d'enfants mutilés, dont 518 attribués aux forces russes et groupes affiliés et 175 aux forces ukrainiennes.

L'ONU a également répertorié 461 attaques contre des écoles et 290 contre des hôpitaux, soit un total de 751 dont deux-tiers attribuées aux forces russes et groupes affiliés.

- Israël pas sur la liste -

Si les forces armées ukrainiennes ne sont pas inscrites sur la «liste de la honte», le rapport adresse toutefois un avertissement à Kiev «en raison du nombre d'enfants tués et mutilés et des attaques contre des écoles et des hôpitaux».

«Je serai particulièrement attentif à cette situation dans mon prochain rapport», prévient le secrétaire général.

«En ajoutant la Russie à sa liste de la honte, le secrétaire général la tient pour responsable des terribles violations des droits des enfants», s'est félicitée Jo Becker de Human Rights Watch.

Elle a en revanche une nouvelle fois dénoncé l'absence d'Israël, estimant que la «réticence» du secrétaire général de l'ONU à «tenir Israël pour responsable de ses graves violations des droits des enfants a eu un effet contre-productif, encourageant les forces israéliennes à utiliser une force létale contre les enfants palestiniens».

«Je pense personnellement que le secrétaire général a fait une grave erreur en ne listant pas ce gouvernement israélien», a renchéri l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour.

L'ONU avait averti l'an dernier qu'Israël serait placé sur la liste si aucune amélioration n'était constatée.

Mais «je note une baisse significative du nombre d'enfants tués par les forces israéliennes, y compris dans des frappes aériennes», entre 2021 et 2022, indique Antonio Guterres, toujours malgré tout «très préoccupé par le nombre d'enfants tués et mutilés par les forces israéliennes».

Selon le document, 42 enfants ont été tués en 2022 par les forces israéliennes, contre 78 en 2021.

De manière générale, Antonio Guterres «reste très préoccupé par l'ampleur et la gravité des violations des droits des enfants» dans les pays passés en revue, notamment République démocratique du Congo (RDC), Somalie ou Syrie.

En RDC, les rebelles du M23 («Mouvement du 23 mars») rejoignent sur la «liste de la honte» d'autres groupes armés comme les ADF et la milice communautaire Codéco.

Le rapport ajoute d'autre part Haïti, ravagé par la violence des gangs, et le Niger, où sévissent des «groupes armés», parmi les pays suscitant une préoccupation croissante et qui seront ainsi inclus dans le prochain rapport.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.