Cisjordanie: Trois Palestiniens tués par un drone israélien lors d'une nouvelle journée de violences

L'armée israélienne a indiqué que des Israéliens avaient «incendié des véhicules et des propriétés appartenant à des Palestiniens» et que ses soldats étaient intervenus à Turmusayya «pour éteindre les feux» et «empêcher des heurts» (Photo, AFP).
L'armée israélienne a indiqué que des Israéliens avaient «incendié des véhicules et des propriétés appartenant à des Palestiniens» et que ses soldats étaient intervenus à Turmusayya «pour éteindre les feux» et «empêcher des heurts» (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 22 juin 2023

Cisjordanie: Trois Palestiniens tués par un drone israélien lors d'une nouvelle journée de violences

  • Trois Palestiniens présentés par l'armée israélienne comme membres d'une «cellule terroriste» ont été éliminés mercredi soir dans une frappe de drone en Cisjordanie
  • La voiture à bord de laquelle ils se trouvaient a été visée après qu'ils eurent «ouvert le feu» dans la région de Jénine

TURMUSAYYA: Trois Palestiniens présentés par l'armée israélienne comme membres d'une "cellule terroriste" ont été éliminés mercredi soir dans une frappe de drone en Cisjordanie occupée à l'issue d'une nouvelle journée de violences dans ce territoire.

La voiture à bord de laquelle ils se trouvaient a été visée après qu'ils eurent "ouvert le feu" dans la région de Jénine (nord de la Cisjordanie), selon un communiqué militaire.

Selon Kamal Abou Al-Roub, adjoint au gouverneur de Jénine, les trois hommes étaient originaires du camp de réfugiés de cette ville, théâtre lundi d'un raid meurtrier de l'armée israélienne, et leur voiture a été frappée par "des missiles".

Il s'agit de la première action de ce type menée par l'armée israélienne en Cisjordanie depuis août 2006, a indiqué une source au sein des renseignements palestiniens.

Qualifiant ce développement d'"escalade dangereuse", le mouvement islamiste palestinien Hamas a affirmé que ce "crime" ne resterait "pas impuni". Le Djihad islamique palestinien a qualifié les trois morts de "martyrs héroïques"

Plus tôt, un Palestinien avait été tué à Turmusayya, localité entre Ramallah et Naplouse attaquée dans l'après-midi par des dizaines d'Israéliens. Arrivés après l'attaque, des journalistes de l'AFP sur place ont vu des maisons incendiées et des blessés évacués par ambulance.

L'armée israélienne, qui occupe la Cisjordanie depuis 1967, a indiqué dans un communiqué que des Israéliens avaient "incendié des véhicules et des propriétés appartenant à des Palestiniens" et que ses soldats étaient intervenus à Turmusayya "pour éteindre les feux" et "empêcher des heurts".

«L'Etat d'Israël est un état de droit»

"L'Etat d'Israël est un état de droit (et) tous les citoyens sont tenus d'obéir à la loi", a déclaré le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, dans une vidéo après ces événements. "Nous n'accepterons aucune agitation" en Cisjordanie.

La police israélienne a dit avoir été "la cible de violences de la part de dizaines de Palestiniens" à Turmusayya et qu'un officier avait "tiré vers un émeutier". Le ministère de la Santé palestinien a fait état d'un mort, touché par une balle à la poitrine.

"Je suis sorti et j'ai vu des colons approcher, un groupe d'hommes masqués qui tentaient de jeter des pierres sur notre maison", a témoigné auprès de l'AFP Mohammed Abdallah, Palestino-américain de 18 ans en visite à Turmusayya, où résident de nombreux Palestino-américains. "Ils étaient armés (...) nous avons tous peur", a-t-il ajouté.

Ces violences ont eu lieu peu après les funérailles à Shilo, colonie jouxtant Turmusayya, d'un Israélien de 17 ans, tué mardi dans une attaque fatale à quatre Israéliens près de la colonie d'Eli. Les deux assaillants palestiniens ont été abattus.

Mercredi soir, une autre attaque menée par des Israéliens a été signalée contre le village d'Ourif, d'où étaient originaires les deux hommes. Selon Abdelhakim Shehada, maire du village, les habitants leur ont fait face avec des pierres et les ont repoussés. "La situation est calme maintenant et l'armée israélienne est ici", a-t-il déclaré à l'AFP par téléphone.

En réaction à l'attaque d'Eli, le gouvernement israélien a décidé mercredi d'accélérer un projet de construction de 1 000 logements dans cette colonie.

"Notre réponse au terrorisme est de le frapper avec force et de construire notre pays", a affirmé M. Netanyahou dans un communiqué, faisant fi des appels répétés de l'ONU à cesser l'expansion de la colonisation israélienne en Cisjordanie.

La Jordanie a condamné "les attaques de colons israéliens contre plusieurs villages" ainsi que "l'annonce du gouvernement israélien" sur les 1 000 nouveaux logements.

Une adolescente tuée

L'attaque près d'Eli a été perpétrée au lendemain d'un raid meurtrier de l'armée israélienne à Jénine, où les soldats se sont heurtés lundi à une forte résistance.

Selon le ministère de la Santé palestinien, une adolescente de 15 ans, blessée lundi, a succombé à ses blessures mercredi, ce qui porte à sept le nombre de Palestiniens tués lors de ce raid.

Les États-Unis ont exprimé mercredi leur "inquiétude profonde" face à la flambée de violences en Cisjordanie, et fait part d'"informations troublantes de violences extrémistes par des colons contre des civils palestiniens".

Depuis le début de l'année, au moins 174 Palestiniens, 25 Israéliens, un Ukrainien et un Italien ont été tués dans des violences liées au conflit israélo-palestinien, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

Ces statistiques incluent, côté palestinien, des combattants et des civils parmi lesquels des mineurs, et, côté israélien, en majorité des civils dont des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".