PARIS: Les recherches se poursuivaient jeudi soir pour retrouver une personne toujours portée disparue dans les décombres d'un immeuble du centre de Paris, détruit mercredi par une très forte explosion d'origine indéterminée qui a fait six blessés graves.
"La personne recherchée est toujours manquante", a indiqué une source proche du dossier. "Les recherchent se poursuivent mais sont compliquées par le risque de sur-effondrement des immeubles avoisinants. Les décombres sont encore menaçants pour les secours", a-t-elle ajouté.
Le dernier bilan fait état de "six victimes en urgence absolue, et toujours une cinquantaine de victimes au total", a indiqué dans la matinée le parquet de Paris.
Les faits se sont produits mercredi en fin d'après-midi, rue Saint-Jacques. Une explosion suivie d'un incendie a provoqué l'effondrement d'un bâtiment du XVIIe siècle. Ce monument historique, un pavillon bordant la cour d'honneur de l'ancienne abbaye du Val-de-Grâce, abritait la Paris American Academy, une école de mode privée.
Selon une mère d'élève s'exprimant sur la page Facebook de l'école, il n'y avait pas d'étudiants dans l'établissement mercredi, car ils assistaient à un défilé de la Fashion Week à Paris.
"Le bilan aurait pu être plus lourd" si des cours avaient eu lieu, a relevé le premier adjoint à la maire de Paris, Emmanuel Grégoire.
Deux personnes avaient été portées disparues mercredi en fin de soirée. "Parmi les deux personnes qui étaient recherchées sous les décombres, l'une s'est avérée avoir déjà été prise en charge à l'hôpital. Les recherches se poursuivent pour la seconde", a précisé jeudi le parquet.
Sur place, le périmètre de sécurité a été largement réduit. Les pompiers autorisaient sous escorte quelques riverains à aller chercher des effets personnels.
Bernadette a pu récupérer son téléphone et une mère est revenue les bras chargés d'un grand ours en peluche, un cartable et un petit parapluie d'enfant transparent pour sa fille de huit ans, blessée mercredi.
Elle a raconté qu'elle venait d'entrer avec sa fille dans le hall de leur immeuble quand toutes les vitres ont explosé. Sa fille, touchée au visage, a été soignée à l'hôpital Necker de Paris, et est "traumatisée".
«Scène de guerre»
Des barricades posées rue Saint-Jacques, devant la résidence étudiante de la maison des Mines, tenaient à distance badauds et journalistes de l'immeuble effondré, devant lequel s'amoncellent des gravats.
Des dégâts sont à déplorer dans un large périmètre. Concierge dans la rue des Feuillantines, perpendiculaire à la rue Saint-Jacques, Violeta Garesteaw jette des bris de verre dans une poubelle sur le trottoir.
"C'était terrible hier (mercredi), j'ai cru à un tremblement de terre. Ça secoue. Cette nuit, j'y ai pensé", confie-t-elle.
Plusieurs témoins et riverains, interrogés par l'AFP, ont dit avoir senti une odeur de gaz et entendu une "grosse explosion".
Le parquet a ouvert une enquête pour "blessures involontaires par violation manifestement délibérée d'une obligation de prudence ou de sécurité". Les "premiers éléments (...) nous conduisent à confirmer que cette explosion est partie de l'immeuble", a déclaré sur les lieux la procureure, Laure Beccuau.
"Nous comptons évidemment sur les victimes en urgence relative pour nous donner de premiers éléments d'investigation et de compréhension sur ce qui a pu se passer", a-t-elle ajouté.
La police judiciaire parisienne a été saisie.
Quelque 270 pompiers et 70 engins ont été engagés sur les lieux mercredi après-midi.
Les pompiers ont "empêché la propagation de l'incendie à deux immeubles mitoyens qui ont été sérieusement déstabilisés par l'explosion" et "ont été évacués", a précisé le préfet de police, Laurent Nuñez, en début de soirée.