Nathalie Goulet: «L’Expo 2030 à Riyad sera l’aboutissement de la Vision 2030»

L'Arabie saoudite a officiellement soumis sa candidature complète pour accueillir l'Exposition universelle de 2030 à Riyad en octobre de l’année dernière, dans une lettre envoyée par le prince héritier, Mohammed ben Salmane (Photo, Shutterstock).
L'Arabie saoudite a officiellement soumis sa candidature complète pour accueillir l'Exposition universelle de 2030 à Riyad en octobre de l’année dernière, dans une lettre envoyée par le prince héritier, Mohammed ben Salmane (Photo, Shutterstock).
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Publié le Mardi 19 septembre 2023

Nathalie Goulet: «L’Expo 2030 à Riyad sera l’aboutissement de la Vision 2030»

  • L'Arabie saoudite a officiellement soumis sa candidature complète pour accueillir l'Exposition universelle de 2030 à Riyad en octobre de l’année dernière
  • «Les relations franco-saoudiennes sont au beau fixe; désormais, il faut gagner le cœur des habitants, c'est plus difficile»

PARIS: Ce lundi, Mohammed ben Salmane présentera la candidature de l’Arabie saoudite à l’organisation de l’Expo 2030 lors d’une réception officielle à Paris, devant les représentants des cent soixante-dix-neuf pays membres du Bureau international des expositions (BIE), qui en est l’organisateur.

L'Arabie saoudite a officiellement soumis sa candidature complète pour accueillir l'Exposition universelle de 2030 à Riyad en octobre de l’année dernière, dans une lettre envoyée par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, au BIE. L'événement se déroulera du 1er octobre 2030 au 31 mars 2031, sous le thème «L'ère du changement: ensemble pour un avenir prévoyant».

La Corée du Sud et l'Italie ont également demandé à accueillir l'Exposition universelle. Le vote pour désigner la ville d'accueil aura lieu en novembre. La France a déjà annoncé son soutien à Riyad.

Si la capitale saoudienne était désignée, «ce serait l’aboutissement de la Vision 2030», estime la sénatrice française Nathalie Goulet, jointe par téléphone ce lundi matin. «Ce n’est pas une date choisie au hasard, mais une date qui correspond à un projet, à l'aboutissement de ce qui a été promis et qui est en train de se réaliser sous l’impulsion du prince héritier.»

Mohammed ben Salmane, alors vice-prince hériter de l’Arabie saoudite, a initié le 25 avril 2016, la Vision 2030, un plan stratégique conçu pour transformer l’économie du pays, réduire sa dépendance au pétrole et développer une «société vibrante caractérisée par des racines solides et des fondations fortes qui soutiennent un islam modéré, la fierté nationale, l’héritage saoudien et la culture islamique».

La sénatrice française Nathalie Goulet (Photo fournie).

«Les gens qui ne connaissent pas l'Arabie saoudite ne voient pas la différence, mais moi qui m’y rends depuis vingt ans, je la perçois.

«J’ai rencontré Mohammed ben Salmane à Paris en 2016», se souvient la sénatrice de l’Orne. «Je l'avais trouvé déterminé et il m'avait expliqué très clairement ce qu'il souhaitait réaliser avec la vision 2030. C'est exactement ce qu'il fait. On considère aujourd'hui qu'il est en passe de gagner son pari.»

«Les gens qui ne connaissent pas l'Arabie saoudite ne voient pas la différence, mais moi qui m’y rends depuis vingt ans, je la perçois. Que ce soit le rôle des femmes, la fin du port de l’abaya pour les femmes étrangères, la modernisation, la musique, l'ouverture, le tourisme. On le voit très bien dans les rues de Riyad ou de Djeddah. Tous ces magasins de sport, toute cette musique, toute la jeunesse libérée. Cela saute aux yeux. Il n'y a vraiment que les gens de mauvaise foi qui ne voient pas la différence, ou qui ne connaissaient pas le pays ou qui restent sur des idées reçues», s’enthousiasme la parlementaire, spécialiste des questions de lutte contre le terrorisme et de fraude fiscale.

Elle estime que l’Expo 2030 pourrait être «l'occasion pour le pays de montrer la réalisation de la Vision 2030, l'ouverture au tourisme, qui a déjà commencé évidemment avec AlUla, dont la gestion est d’ailleurs confiée aux Français». Le Royaume prévoit en effet d’accueillir 40 millions de visiteurs à l’Expo 2030.

Pour Mme Goulet, cet afflux de touristes permettra la modernisation et la transformation de l’image du pays. «Les relations franco-saoudiennes sont au beau fixe. Désormais, il faut gagner le cœur des habitants, c'est plus difficile», considère encore Nathalie Goulet.
«Ce qui est difficile avec l'Arabie saoudite, c'est la question de l’image, car elle n’est pas encore très bonne dans le public», estime la sénatrice, qui se rend régulièrement dans la région.

«Ça s'est beaucoup amélioré ces dernières années, notamment grâce à l'ambassadeur Khalid ben Mohammed al-Ankary (en poste de 2016 à 2020) qui était formidable», poursuit Mme Goulet qui invite les Saoudiens à faire connaître leur pays aux Français. «Pas seulement aux Parisiens, aux ministères et aux entreprises. Il faut que les Saoudiens gagnent en popularité et ça se fait dans les territoires. J'invite toutes les entreprises saoudiennes à venir en Normandie, évidemment.»


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.


Macron attendu à La Réunion sur le chikungunya et les dégâts du cyclone Garance

 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
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  • A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre
  • Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans

SAINT-DENIS DE LA REUNION: Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance.

Le chef de l'Etat, arrivé lundi soir sur l'île en provenance du département voisin de Mayotte, va aussi réaffirmer le "rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique", où la France aspire à se poser en puissance régionale au côté des Etats-Unis, de la Chine ou l'Inde.

Le président poursuit ainsi une tournée de cinq jours dans le sud-ouest de l'océan Indien qui le mènera aussi à Madagascar mercredi et l'île Maurice vendredi.

A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre.

La Réunion est secoué par une épidémie de chikungunya, une maladie infectieuse transmise par le moustique tigre, qui a fait six morts depuis le début de l'année et touché potentiellement 100.000 personnes, soit un habitant sur neuf.

Emmanuel Macron sera informé des derniers développements de l'épidémie, qui a atteint son pic ces derniers jours, lors d'un échange avec l'Agence régionale de la santé.

Engorgements 

Les difficultés sur ce front restent palpables. Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion, Lionel Calenge, a demandé l'envoi de renforts médicaux face au risque de saturation des centres de santé.

"Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de +chik+ sur nos deux services d'urgence", ce qui génère "vraiment une grosse tension sur nos capacités", a-t-il alerté dimanche.

Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux.

Une campagne de vaccination a aussi été lancée le 7 avril. Les 40.000 premières doses du vaccin Ixchiq, le premier ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, sont destinées aux personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités. Elles peuvent se faire vacciner gratuitement.

Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans.

Déjà frappées par une sécheresse sévère, toutes les filières agricoles de l'île - la canne à sucre représentant 53% de la surface agricole - ont lourdement été impactées par les vents et les pluies de Garance, qui a fait cinq morts.

"Echelle régionale" 

A la même époque, l'an passé, le cyclone Bilal avait déjà mis à terre les productions de l'île, deux cyclones en deux ans qui témoignent de l'augmentation et de l'intensification de ces phénomènes météorologiques.

Le chef de l'Etat rencontrera dans la matinée des exploitants agricoles alors que l'île est autosuffisante aux trois-quarts.

La souveraineté alimentaire sera au coeur du cinquième sommet de la Commission de l'océan Indien jeudi à Madagascar.

La Réunion y est représentée au côté de Madagascar, Maurice, des Comores et des Seychelles mais pas Mayotte, les Comores s'opposant à l'intégration de l'archipel dans l'organisation en raison d'un contentieux colonial.

"Le président veut à travers cette visite illustrer le fait que l’échelle régionale c’est le moyen de mieux survivre, de mieux se préparer à affronter ces éléments climatiques", résume l'Elysée.

"Cet espace régional doit s’organiser avec l'ensemble de ses territoires et il y a un avenir commun à bâtir", assure la présidence française.

Emmanuel Macron fera aussi le point sur l'état de l'économie réunionnaise.

 


Macron présidera lundi un Conseil des ministres sur la « refondation » de l'archipel depuis Mayotte

(Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron présentera un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.
  • Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

PARIS : Emmanuel Macron présidera lundi un Conseil des ministres en visioconférence depuis Mayotte afin de présenter un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.

Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

Une loi d'urgence, destinée à faciliter la reconstruction de Mayotte via des assouplissements des règles d'urbanisme et de commande publique, a déjà été adoptée en février.

La loi de refondation, beaucoup plus large, comprend des « mesures plus structurelles permettant le développement économique et social du territoire sur de nouvelles bases », selon le ministre des Outre-mer Manuel Valls.

Mayotte, le département le plus pauvre de France, est confronté à plusieurs défis majeurs : une forte pression migratoire, un habitat précaire avec de nombreux toits de tôle et bidonvilles, ainsi que des difficultés économiques et sociales.

Ce texte, attendu depuis plusieurs années par les élus mahorais, prévoit notamment un durcissement des conditions d'obtention du titre de séjour dans l'archipel, une aide au retour volontaire et la facilitation des évacuations d'habitats insalubres et illégaux.