Amnesty International fustige les Houthis pour «torture» d’un journaliste

Amnesty International somme les Houthis de fournir à Al-Mansouri les médicaments et les traitements nécessaires, d'annuler sa condamnation à mort et de le libérer (Photo, Reuters/Archives)
Amnesty International somme les Houthis de fournir à Al-Mansouri les médicaments et les traitements nécessaires, d'annuler sa condamnation à mort et de le libérer (Photo, Reuters/Archives)
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Publié le Mercredi 09 décembre 2020

Amnesty International fustige les Houthis pour «torture» d’un journaliste

  • Al-Mansouri fait partie d’un groupe de quatre journalistes condamnés à mort en juin par un tribunal sous le contrôle des Houthis à Sanaa
  • Des journalistes libérés par les Houthis confient que les conditions de vie de leurs collègues s'aggravent, et que leurs ravisseurs les soumettent à une torture psychologique et physique infernale

AL-MUKALLA: Des groupes de défense de droit de l’homme locaux et internationaux se sont joints aux dirigeants yéménites pour accuser les Houthis, soutenus par l'Iran, de mettre en danger la vie d'un journaliste enlevé en lui refusant des médicaments essentiels à sa survie. 

Amnesty International a révélé lundi que Tawfiq Al-Mansouri, un journaliste yéménite enlevé à Sanaa avec neuf autres collègues en 2015, voit son état de santé se détériorer, privé d’un traitement vital par la milice pro-iranienne. 

Lynn Maalouf, directrice régionale adjointe du groupe de défense des droits mondiaux pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, a décrit le refus d'une aide médicale urgente à Al-Mansouri comme «un acte de cruauté qui viole les lois (internationales) sur la torture et la maltraitance». Elle rappelle que le journaliste souffre de diabète, d'insuffisance rénale, de problèmes cardiaques, d'inflammation de la prostate et d'asthme. 

«Nous avons récemment reçu des informations inquiétantes selon lesquelles Al-Mansouri a contracté la Covid-19 en juin. Sa santé se serait encore détériorée depuis octobre, puisqu’on lui refuse un traitement indispensable pour ses problèmes cardiaques», précise Maalouf. 

Al-Mansouri fait partie d’un groupe de quatre journalistes condamnés à mort en juin par un tribunal sous le contrôle des Houthis à Sanaa. Le groupe est accusé de comploter avec la coalition arabe et le gouvernement internationalement reconnu du Yémen. Cinq journalistes ont été libérés lors du dernier échange de prisonniers entre les rebelles et le gouvernement en octobre. 

Amnesty International exige des Houthis de fournir à Al-Mansouri les médicaments et les traitements nécessaires, d'annuler sa condamnation à mort, ainsi que de procéder à sa libération. 

L'Association des mères de personnes enlevées, un groupe local de défense des droits de l’homme qui milite pour la libération des prisonniers de guerre, a déclaré dans un communiqué que les Houthis refusent d’accorder un droit de visite à la famille d'Al-Mansouri. 

Cette dernière a informé l'organisation des nouvelles maladies qu’il a contractées en prison, et assure que sa santé se détériore de plus en plus. 

Dans la province centrale de Marib, les cinq journalistes libérés par les Houthis confient que les conditions de vie de leurs quatre collègues s'aggravent, et que leurs ravisseurs les soumettent à une torture psychologique et physique infernale. Ils exhortent la communauté internationale à faire pression sur les Houthis afin qu'ils libèrent leurs confrères. 

Dans une lettre à Maeen Sharim, envoyé adjoint de l'ONU au Yémen, le chef de la délégation du gouvernement yéménite dans les pourparlers d'échange de prisonniers, Hadi Al-Haej, insiste que les Houthis risquent la vie du journaliste yéménite en le privant de médicaments essentiels à sa survie, et en empêchant sa famille de lui rendre visite. 

Al-Haej a sommé le bureau de l’émissaire de l’ONU au Yémen d’exercer de la pression pour faire libérer les journalistes enlevés. 

Les ambassadeurs occidentaux au Yémen se sont également joints au chœur de demandes à ce sujet.  

«Nous appelons à la libération urgente du journaliste Tawfiq Al-Mansouri en raison de la détérioration de son état de santé, et qui menace sa vie», a déclaré l'ambassadeur britannique au Yémen, Michael Aron, la semaine dernière. 

Le gouvernement yéménite a d’ailleurs souligné que les Houthis devraient être punis pour les violations des droits de l’homme répétées contre leurs opposants, des violations qui aggravent les souffrances des Yéménites. Il les a de plus qualifiés d’organisation terroriste. 

Dimanche, le vice-président du Yémen Ali Mohsen Al-Ahmar a salué les mesures prises par les États-Unis pour inclure les Houthis dans leur liste noire. Il exhorte de plus David Shanker, le secrétaire d'État adjoint américain pour le Moyen-Orient, à accélérer le processus en réponse aux «requêtes publiques, politiques et juridiques» afin que les miliciens rendent des comptes.  

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.