WASHINGTON : Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions contre Hassan Irlou, présenté comme un émissaire de l'Iran auprès des rebelles Houthis et accusé à ce titre de contribuer à perpétuer la guerre au Yémen.
Hassan Irlou, qui se présente sur son compte Twitter comme l'ambassadeur d'Iran au Yémen, est «un responsable de la Force Qods», la branche chargée des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, armée idéologique de la République islamique, a déclaré le Trésor américain dans un communiqué.
Il est également «l'émissaire du régime iranien auprès des rebelles Houthis» dans le pays en guerre, a-t-il ajouté.
«Le soutien iranien aux Houthis, dont la Force Qods des Gardiens de la révolution est le fer de lance, continue à favoriser l'instabilité au Yémen, théâtre de la plus grave crise humanitaire au monde», a-t-il estimé. Le gouvernement yéménite est lui soutenu par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite.
Selon le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, la nomination d'un responsable de la Force Qods pour représenter Téhéran «démontre l'absence de volonté du régime iranien de résoudre le conflit».
Washington a également sanctionné l'Université internationale al-Moustapha, un établissement iranien «avec plus de 50 branches internationales qui fournissent une plateforme aux opérations de la Force Qods», ainsi que Youssef Ali Mouraj, accusé de participer au recrutement de l'unité d'élite au Moyen-Orient et aux Etats-Unis.
«La Force Qods des Gardiens de la révolution est le principal outil du régime iranien pour semer le chaos et la destruction à travers le Moyen-Orient. Les Etats-Unis vont continuer à prendre des mesures» pour «réduire les ressources qui soutiennent les activités de ce groupe terroriste», a prévenu le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
Les sanctions de mardi visent à geler les éventuels avoirs des personnes et entités ciblées aux Etats-Unis et à leur bloquer l'accès au système financier américain.
Les spéculations vont bon train pour savoir si Mike Pompeo ira jusqu'à inscrire les Houthis sur la liste noire américaine des organisations terroristes, ce qui pourrait compliquer la distribution de l'aide humanitaire au Yémen.
L'administration de Donald Trump, qui laissera le pouvoir le 20 janvier à celle de Joe Biden, a en tout cas promis de multiplier les sanctions contre l'Iran jusqu'au bout, au nom de la «pression maximale» mise en place lorsque l'actuel président républicain a retiré les Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien en 2018.
Le futur président démocrate veut lui revenir dans cet accord censé empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com