«Vos jours sont comptés ?»: Borne en tournée dans sa circonscription du Calvados

La Première ministre française Elisabeth Borne prononce un discours lors d'une visite au salon des startups et de l'innovation Vivatech, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 16 juin 2023. (AFP).
La Première ministre française Elisabeth Borne prononce un discours lors d'une visite au salon des startups et de l'innovation Vivatech, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 16 juin 2023. (AFP).
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Publié le Samedi 17 juin 2023

«Vos jours sont comptés ?»: Borne en tournée dans sa circonscription du Calvados

  • Matinale, la Première ministre, qui a dormi sur place, entame sa journée au café central de Vire, accompagnée de son suppléant, Freddy Sertin, qui siège à l'Assemblée
  • Sur l'immeuble d'en face, une pancarte vante la possibilité de rénovations de logements «éligibles loi Denormandie», l'ancien ministre proche d'Emmanuel Macron dont le nom circule pour Matignon

VIRE : Près d'un an après son élection comme députée du Calvados, Élisabeth Borne s'est octroyée samedi une journée dans sa circonscription, sans susciter ni enthousiasme ni franche opposition, alors que son sort à Matignon reste toujours incertain.

Matinale, la Première ministre, qui a dormi sur place, entame sa journée au café central de Vire, accompagnée de son suppléant, Freddy Sertin, qui siège à l'Assemblée. Sur l'immeuble d'en face, une pancarte vante la possibilité de rénovations de logements "éligibles loi Denormandie", l'ancien ministre proche d'Emmanuel Macron dont le nom circule pour Matignon.

En juin 2022, l'ex-préfète, cinq ans ministre lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, s'est pour la première fois confrontée au suffrage des électeurs, dans cette 6e circonscription du Calvados, le département de la famille de sa mère. La circonscription, qui penchait plutôt à droite depuis sa création, était détenue depuis dix ans par Alain Tourret, ex-Parti radical de gauche réélu en 2017 sous l'étiquette de La République en marche (devenu Renaissance).

C'est dans cette terre normande que Mme Borne a connu sa première élection en battant (52,47%) au second tour un jeune candidat de l'alliance de gauche Nupes, Noé Gauchard. Mais la soirée n'en fut pas moins mémorablement compliquée: la perte de la majorité absolue pour une macronie sous le choc, l'élection de 89 députés du Rassemblement national, un quinquennat plombé dès l'entame, et une première ministre fragilisée un mois à peine après son arrivée rue de Varenne.

Un an plus tard, Mme Borne est toujours en place, mais pour combien de temps ? Depuis le 49.3 activé sur la chaotique réforme des retraites, le chef de l’État cherche la clé de la suite de son quinquennat. S'il s'est donné cent jours pour "apaiser le pays" d'ici au 14 juillet, et a lesté sa Première ministre d'une feuille de route conséquente, M. Macron consulte également à tout va, et les rumeurs de remaniement sont quotidiennes.

Direction Les Monts d'Aunay, samedi, pour une visite du petit marché local. Les habitants n'étaient pas prévenus. Quelques uns maugréent à la vue de la Première ministre sans s'approcher pour autant, d'autres l'encouragent. Une dame s'avance: "Madame, je voulais vous demander: est-ce que vos jours sont comptés ?"

"Moi, j'avance", répond la Première ministre. Qui joint le geste à la parole.

«Merci de votre écoute»

La visite du marché dure une demi-heure. Deux militants de la Nupes distribuent des tracts. L'un deux, facétieux, en jette au sol sur le parcours primo-ministériel. Peine perdue: la sécurité veille.

Élisabeth Borne est à plusieurs reprises interpellée, sans animosité. Une femme dénonce les conditions de sa fille, titulaire du Capes, affectée en Seine-Saint-Denis sans classe fixe. "On va prendre vos coordonnées et on vous rappelle", dit-elle. "Merci de votre écoute".

Un homme s'évertue à huer sur son passage. Mais ne souhaite pas pour autant lui parler, les politiques étant "tous les mêmes". La sécurité le maintient à petite distance, la cheffe adjointe du cabinet parlemente. La compagne du perturbateur finira par lui intimer l'ordre d'arrêter les frais.

"J'ai entendu une personne qui n'avait pas forcément envie de discuter. Je préfère aller vers ceux qui ont des questions à poser. Ce sont des sujets très concrets. Je suis là aussi pour écouter les difficultés et pour apporter des réponses", explique Mme Borne.

Après une heure et demie d'entretiens, à la mairie, sur des sujets ayant trait à la circonscription --dont un projet de rénovation du cinéma-- direction le cadre bucolique de la Cidrerie Mette, à Noues-de-Sienne. Une petite centaine de personnes attendent la Première ministre, dont des Jeunes avec Macron et leur président, Ambroise Méjean.

Cap est ensuite mis sur le Festival de l'élevage de Vire, pour une bonne heure sur place, des échanges avec des éleveurs et quelque selfies. Bientôt, l'heure de rentrer à Paris, avec un oeil sur la circonscription qu'elle pourrait bien représenter, un jour, à l'Assemblée.


Bardella exige de Barnier que «  les sujets du Rassemblement national » soient pris en compte par le futur gouvernement

Jordan Bardella, en déplacement à la foire de Chalons-en-Champagne, a exigé samedi du nouveau Premier ministre Michel Barnier que "les sujets du Rassemblement national" soient pris en compte par le futur gouvernement. (AFP)
Jordan Bardella, en déplacement à la foire de Chalons-en-Champagne, a exigé samedi du nouveau Premier ministre Michel Barnier que "les sujets du Rassemblement national" soient pris en compte par le futur gouvernement. (AFP)
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  • Michel Barnier, sans majorité absolue, sera sous la menace permanente d'une motion de censure du Rassemblement national, loin des périodes de cohabitation sous la Ve République
  • Sur TF1 vendredi soir, Michel Barnier a vanté sa "capacité à négocier" et assuré qu'il "respectait" les électeurs du Rassemblement national même s'il n'a "rien en commun" avec le parti d'extrême droite

PARIS: Jordan Bardella, en déplacement à la foire de Chalons-en-Champagne, a exigé samedi du nouveau Premier ministre Michel Barnier que "les sujets du Rassemblement national" soient pris en compte par le futur gouvernement, estimant que le locataire de Matignon était "sous surveillance".

"Monsieur Barnier est aujourd'hui à la tête d'un futur gouvernement fragile dans lequel il devra intégrer dans les préoccupations, dans l'action qui seront les siennes, les sujets qui sont ceux du Rassemblement national", a déclaré Jordan Bardella à la presse.

"Je souhaite que le Premier ministre et le futur gouvernement puissent non seulement se mettre au travail, mais qu'ils puissent être attentifs aux exigences qui sont désormais les nôtres. Et je crois qu'à compter de ce jour, M. Barnier est un Premier ministre sous surveillance (...) d'un parti politique qui est désormais incontournable dans le jeu parlementaire", a-t-il ajouté.

Michel Barnier, sans majorité absolue, sera sous la menace permanente d'une motion de censure du Rassemblement national, loin des périodes de cohabitation sous la Ve République.

M. Barnier "a exprimé un certain nombre d'inquiétudes lors de la primaire (de la droite en 2021) sur la question de l'immigration, avec des positionnements extrêmement forts. Maintenant, nous attendons sur les questions de sécurité migratoire et sur la question du pouvoir d'achat que les sujets que nous avons portés puissent aussi se retrouver dans la politique qu'il va conduire", a ajouté le patron du RN.

Sur TF1 vendredi soir, Michel Barnier a vanté sa "capacité à négocier" et assuré qu'il "respectait" les électeurs du Rassemblement national même s'il n'a "rien en commun" avec le parti d'extrême droite.

"Nous avons, nous aurons sans doute un rôle d'arbitre dans les prochains mois et à compter d'aujourd'hui", a assuré le chef du RN, car "la vie politique dans son fonctionnement ne peut plus se passer d'un mouvement politique qui compte 143 députés à l'Assemblée nationale".

Il a précisé qu'entre Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire au poste de Première ministre, et "Monsieur Barnier, moi je fais le choix de rendre possible le moindre mal et il nous a été préférable de porter le bénéfice du doute plutôt sur M. Barnier que sur Mme Castets".

Mais cela "ne veut pas dire que nous nous interdisons toute forme de censure au cours des prochains mois", a-t-il prévenu.


Une cinquantaine de migrants secourus dans la Manche, dont l'un tombé à l'eau

Cinquante-sept personnes présentes à bord de l'embarcation ont par ailleurs demandé de l'aide mais une quinzaine ont "refusé l'assistance" et "poursuivi leur route sous une surveillance adaptée" des secours, a relaté cette même source. (AFP)
Cinquante-sept personnes présentes à bord de l'embarcation ont par ailleurs demandé de l'aide mais une quinzaine ont "refusé l'assistance" et "poursuivi leur route sous une surveillance adaptée" des secours, a relaté cette même source. (AFP)
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  • Une cinquantaine de migrants qui tentaient de rejoindre l'Angleterre ont été secourus samedi matin au large de Berck (Pas-de-Calais), dont l'un était tombé à l'eau
  • Un migrant à bord de cette embarcation a signalé au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez qu'une personne était tombée à l'eau

LILLE: Une cinquantaine de migrants qui tentaient de rejoindre l'Angleterre ont été secourus samedi matin au large de Berck (Pas-de-Calais), dont l'un était tombé à l'eau, et des recherches ont été menées pour retrouver deux disparus potentiels, a indiqué la préfecture maritime dans un communiqué.

Un migrant à bord de cette embarcation a signalé au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez qu'une personne était tombée à l'eau, a relaté la préfecture de la Manche et de la mer du Nord (Premar) dans un communiqué, quatre jours après un naufrage meurtrier dans la Manche.

Les secours sont parvenus à relocaliser et à récupérer cette personne "consciente". Elle a été "déposée à terre et prise en charge par la structure mobile d'urgence et de réanimation (Smur)", a ajouté la Premar.

Cinquante-sept personnes présentes à bord de l'embarcation ont par ailleurs demandé de l'aide mais une quinzaine ont "refusé l'assistance" et "poursuivi leur route sous une surveillance adaptée" des secours, a relaté cette même source.

"Compte tenu des risques encourus par les migrants en cas d'actions contraignantes pour les obliger à embarquer sur les moyens de sauvetage de l'Etat (...) le choix est fait de les laisser poursuivre leur route", a expliqué la Premar dans son communiqué.

Une fois l'opération de sauvetage terminée, des personnes secourues ont informé les secours "que deux personnes" étaient "tombées à mer" pour "venir en aide à la première personne tombée à l'eau".

Des recherches ont alors été menées par des moyens maritimes, aéronautiques et terrestres "pour tenter de retrouver d'autres éventuelles personnes à la mer", mais "les deux autres personnes signalées comme potentiellement tombées à l'eau n'ont pas pu être relocalisées et récupérées", a résumé la Premar.

Le secteur ayant été "intégralement investigué", le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord a décidé "d'interrompre les recherches". Une enquête a été ouverte par le parquet de Boulogne-sur-Mer.

Mardi, au moins douze migrants sont morts en tentant de traverser la Manche quand l'embarcation sur laquelle ils se trouvaient s'est disloquée.

Depuis janvier 2024, au moins 37 personnes ont perdu la vie dans ces traversées, ce qui en fait l'année la plus meurtrière depuis le début du phénomène des bateaux de fortune sur la Manche.


Un homme tue sa compagne et ses deux enfants en Seine-et-Marne

Cette photographie montre un papier portant l'inscription « Une femme »  parmi d'autres bateaux en papier portant les âges et les prénoms des victimes de féminicides flottant le long de la Seine lors d'un hommage aux 900 féminicides survenus depuis l'élection de l'actuel président de la République française, à Paris, le 14 mai 2024. (AFP)
Cette photographie montre un papier portant l'inscription « Une femme » parmi d'autres bateaux en papier portant les âges et les prénoms des victimes de féminicides flottant le long de la Seine lors d'un hommage aux 900 féminicides survenus depuis l'élection de l'actuel président de la République française, à Paris, le 14 mai 2024. (AFP)
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  • L'homme a été interpellé aux alentours de 6H00 par un policier hors service alors qu'il venait de prendre à partie un autre homme dans la rue
  • La Section de recherches de Paris a été chargée de l'enquête, en co-saisine avec la Brigade de recherches de Melun

PARIS: Un homme a tué à coups de couteau sa compagne et ses deux enfants, âgés de un et cinq ans, à Mormant, en Seine-et-Marne, a appris l'AFP samedi de sources proches du dossier.

L'homme a été interpellé aux alentours de 6H00 par un policier hors service alors qu'il venait de prendre à partie un autre homme dans la rue, a précisé l'une des sources.

L'homme a alors indiqué "avoir tué sa famille", a-t-elle ajouté.

La Section de recherches de Paris a été chargée de l'enquête, en co-saisine avec la Brigade de recherches de Melun.

Contacté par l'AFP, le parquet de Melun n'avait pas donné suite pour l'heure.

En 2023, plus de 60 enfants ont été tués par leurs parents, selon La Voix de l'Enfant, une association qui réalise un décompte à partir des cas rapportés dans les médias. Un rapport remis au gouvernement en 2019 estimait qu'un enfant était tué tous les cinq jours.

En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France. Selon le ministère de la Justice, il y a eu 94 féminicides en 2023, contre 118 en 2022.